vendredi, novembre 03, 2006

n°70 - journal de l'Afghanistan Special dossier-03-11

Sommaire :
1 Médias
2 Brèves
2-1 De Hoop Scheffer pour un renforcement de l'Onu et de l'UE en Afghanistan.
2-2 Les forces de l'OTAN doivent rester en Afghanistan au moins dix ans, selon le chef de l'armée américaine sur place.
3 Dossier & Point de vue
3-1 Point de vue de William Bowles « Civilisation » ? Vous avez dit « civilisation » ? L'enfer selon l'OTAN.
3-2 Point de vue de Jaap de Hoop Scheffer :«L'Alliance n'est pas le gendarme du monde»
3-3 Point de vue de Pierre Bibeau : les organisations progressistes n'osent pas demander le retrait inconditionnel de "nos" troupes en Afghanistan.
3-4 Point de vue de Antonio Artuso : La colère monte contre Harper, considéré comme une marionnette de Bush :
3-5 Point de vue de Antonio Artuso : Un rapport accablant.
3-6 Point de vue de Stefan Steinberg : Des photos monstrueuses révèlent la vraie nature de la « mission de paix » allemande en Afghanistan.
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 De Gucht est un instrument de déstabilisation.
4-2 La SRC répète la propagande US : les soldats francophones vont combattre "Al Quaida" en Afghanistan
5-0 Annexes
5-1 En Afghanistan: il y a ...
5-2 Point de vue de l'Unité socialiste des iraniens à Montréal : À bas la guerre impérialiste.
5-3 La position de 'Développement et Paix' sur l’Afghanistan + Commentaires.











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2 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
2-1 De Hoop Scheffer pour un renforcement de l'Onu et de l'UE en Afghanistan.
"La sécurité énergétique, la libre circulation des produits énergétiques et la protection des voies de transport sont une partie du concept de l'Otan", a déclaré M. De Hoop Scheffer. "Je peux imaginer, a-t-il dit, que l'Otan, avec ses forces navales, puisse jouer un rôle dans la protection des voies maritimes pour le transport du pétrole" : en clair, l'OTAN est là pour assurer que l'Occident garde la main-mise sur les richesses de la planète. Le secrétaire général de l'Otan, le Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer, a demandé un renforcement de l'engagement de l'Onu et de l'Union européenne en Afghanistan qui est "l'opération la plus importante" de l'Alliance atlantique.
"Je pense que l'Afghanistan doit aussi être présent sur les écrans radars de l'Union européenne, des Nations unies, du G8 et des acteurs internationaux", a-t-il déclaré au quotidien berlinois Tagesspiegel de mercredi."Si nous ne renforçons pas notre engagement en Afghanistan, l'Afghanistan viendra à nous, et redeviendra un exportateur du terrorisme", a ajouté M. De Hoop Scheffer.
Le secrétaire général de l'Otan a notamment demandé l'aide des autres organisations internationales dans la lutte contre la drogue, estimant que l'Alliance ne pouvait pas résoudre seule le problème. "Avons-nous une réelle coordination internationale pour la stratégie anti-drogue? Je ne crois pas", a-t-il expliqué, estimant que la lutte anti-drogue ne se limitait pas à brûler les champs de pavot.
Pour autant, le patron de l'organisation transatlantique a estimé ne pas avoir besoin d'une nouvelle commission de coordination, déclarant que "des structures nouvelles et compliquées ne sont pas la solution".
Assurant que la reconstruction de l'Afghanistan "a fait de grands progrès" même si l'Otan "doit encore se battre dans le sud" du pays, Jaap de Hoop Scheffer a affirmé qu"'il ne peut y avoir en Afghanistan de réponse uniquement militaire. La réponse est +construction d'une nation+ et développement".
L'Otan pourrait également jouer un rôle dans d'autres missions concernant la lutte mondiale antiterroriste, comme la protection des transports de pétrole ou de gaz, a-t-il dit.
AFP 01.11.06 09h25
2-2 Les forces de l'OTAN doivent rester en Afghanistan au moins dix ans, selon le chef de
l'armée américaine sur place La présence des forces de l'OTAN en Afghanistan pourrait durer au moins dix ans, a déclaré jeudi le commandant des forces américaines dans ce pays d'Asie centrale.
"Nous avons besoin de persévérance. Nous avons besoin de patience", a souligné le général Karl Eikenberry, commandant en chef des forces américaines en Afghanistan, devant le sommet d'Asie Pacifique à Vancouver, auquel il participait grâce à une liaison satellite, depuis l'ambassade des Etats-Unis à Vienne. "Nous ne pouvons pas l'emporter d'ici un an. Nous ne pouvons pas l'emporter d'ici deux ans", a-t-il insisté, ajoutant que la communauté internationale devait allouer plus de ressources à la reconstruction d'un pays qui tente de faire face à la résurgence des milices de talibans.
Alors que le Premier ministre canadien Stephen Harper avait demandé un appui plus important de l'OTAN dans la lutte contre les Talibans, le général Karl Eikenberry a estimé que la présence alliée était déjà supérieure à toutes les forces rebelles.
"Il n'y a aucun endroit en Afghanistan que nous ne dominerons pas", a-t-il déclaré. "Les Etats-Unis vont conserver leur rôle dans la remise sur pieds de l'armée, même s'ils espèrent que l'OTAN va étendre son rôle." Il a précisé que l'armée afghane, qui était inexistante au début des opérations en 2002, comptait désormais 35.000 soldats.
AP._,_.__
3 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
3-1 Point de vue de William Bowles « Civilisation » ? Vous avez dit « civilisation » ? L'enfer selon l'OTAN.
Civilisé (adjectif) : cultivé, instruit, raffiné, éclairé, poli, élégant, sophistiqué, courtoisCiviliser (verbe) : éclairer, instruire, cultiver, améliorer, avancer, développer, raffinerPauvre vieux Dante Alighieri, s’il était des nôtres aujourd'hui, je suis sûr qu'il trouverait difficile de dénicher les mots pour décrire les maux répandus par les soi-disant nations civilisées aux sans-défense de la planète, et en supposant qu'il serait entièrement au courant de ce qui se passe.Je sais que je ne devrais pas être étonné mais néanmoins je le suis. Étonné premièrement de vivre dans une culture barbare qui a été capable de se faire passer pour civilisée et deuxièmement, qu'elle ait pu persuader le monde qu'elle possède des lettres de créances de civilisation de premier choix. Et troisièmement, qu'elle ait été capable d’entretenir cette illusion depuis au moins cinq cents ans.La plupart d'entre nous associons l'idée de civilisation à la connaissance et au respect pour la culture, cependant la racine du mot est celle du citadin.« Les missiles ont frappé des réservoirs de stockage du complexe pétrochimique [à Panchevo, au nord-est de Belgrade], envoyant plus de 900 tonnes de monomère hautement cancérogène de chlorure de vinyle (VCM) se répandre dans les airs. Au lever du soleil, les nuages de VCM ruisselaient au-dessus de toute la ville, enregistrant pas moins de 10.600 fois la limite permise pour la sécurité humaine, et les nuages se levant de l'usine étaient si épais que les résidants ne pouvaient voir le soleil. Le VCM est déjà dangereux en soi, mais quand il brûle, il libère en sous-produit du gaz phosgène, une substance si nocive qu'elle a servi comme gaz toxique pendant la Première Guerre mondiale. Le feu faisant rage libère du chlore, une autre substance qui a été utilisée comme gaz toxique pendant la Première Guerre Mondiale, avec une foule d'autres produits chimiques nocifs, tels que la naphte, le dichlorure d'éthylène et l'acide chlorhydrique. Plus de 2.000 tonnes de PVC dichloroéthane fortement toxique ont lavé la terre, nécessitant l'interdiction à long terme de manger des racines alimentaires poussées dans la ville. Une pluie de poison a éclaboussé la région, et des centaines de tonnes de pétrole et de produits chimiques ont imbibé le sol et se sont déversés dans le Danube. Après qu'un missile eut manqué de peu de frapper un réservoir d'ammoniaque liquide, les ouvriers ont paniqué devant les conséquences effrayantes qu'aurait une explosion sur le réservoir, et du déversement de l'ammoniaque liquide dans le Danube. » 1Comme si l'utilisation de puissants explosifs lors de bombardements « ordinaires » d'hommes, de femmes et d'enfants, qui ne font que vous mettre en pièces n'était pas assez mauvaise, ce que j'appelle une guerre écocide n'est pas immédiatement évidente dans ses effets dévastateurs non seulement sur les gens mais sur les générations, sur des écologies entières, des effets à long terme dont nous avons seulement une compréhension des plus vagues, excepté qu'ils ne peuvent qu'être désastreux pour nos descendants.La gamme d'armes écologiques employées par de soi-disant nations civilisées est déjà dévastatrice en soi, mais comme en plus les cibles elles-mêmes contiennent assez souvent des substances toxiques et cancérigènes, les effets des armes écologiques sont multipliés par les produits chimiques déversés dans l'environnement.Il est inconcevable que les planificateurs de guerres ne se rendent pas compte des conséquences qu’il y a à cibler des usines industrielles modernes, dont le contenu une fois libéré rend en fait l'environnement inhabitable, peut-être pour des générations. Quand des accidents se produisent dans les usines équivalentes des pays occidentaux, ça provoque un boucan d’enfer, des plans d'urgence sont mis en action, des communautés entières sont évacuées ; des zones d'exclusion sont établies, le nettoyage exige l’intervention d’équipes utilisant les dernières techniques pour réduire au minimum les dommages à l'environnement.Il n’en va pas de même pour les malheureux habitants de Yougoslavie, d'Iraq et du Liban, où le ciblage des industries électriques et chimiques et des lieux de stockage fait partie intégrante d'une politique délibérée de terreur, parce que non seulement elle affecte les gens qui vivent et travaillent en ces lieux, mais elle met aussi en danger la population entière par la destruction des systèmes de traitement et de distribution d'eau, la perte du courant électrique pour les hôpitaux. C’est en fait tout le tissu de la société moderne qui est paralysé.Tout aussi dévastateur est le silence presque total de tous les médias occidentaux qui constamment et a dessein retiennent l'information du public au sujet des effets horribles de ces armes de cauchemar sur littéralement des millions de gens. « Mettre le feu et oublier » prend une sens tout nouveau.L'utilisation de ces armes sur des cibles industrielles constitue un crime de guerre d'une telle dimensions absolument dévastatrices qu'il est imaginable que nos populations nationales, si elles étaient vraiment averties de l'échelle et de l'impact de ces armes de destruction massive, réagiraient avec horreur et répugnance au fait que de tels ravages soient commis non seulement en leur nom mais par des sociétés qui prétendent être civilisées. Pas étonnant que les principaux médias nous aient caché la réalité.« La demi-vie de l'uranium appauvri (UA) est de 4,5 milliards d'années, assurant essentiellement la contamination permanente des zones affectées. Pour comprendre exactement ce que cela signifie en termes de temps, considérez que l'âge du système solaire est légèrement plus long… Les armes à l'UA ont le côté avantageux supplémentaire d'être un moyen efficace de se débarrasser des déchets nucléaires. Avant la guerre de l'OTAN [en Yougoslavie], les USA ont stocké plus de 450 000 tonnes (un milliard de livres anglo-saxonnes) de déchets de la production d'armes nucléaires, et le Pentagone a fourni le matériau sans coût aux fabricants d'armes… Une seule particule d'UA logée dans les poumons équivaut à une radiographie de la poitrine à l’heure pendant toute une vie. » 2Les médias occidentaux, utilisant les fausses déclarations de l'OTAN selon lesquelles l'UA n'a pas eu comme conséquence l'accroissement des radiations, des déclarations basées sur l'utilisation de compteurs Geiger qui en fait ne mesurent pas les rayons alpha dégagés par l'UA, ont permis de rejeter l'accusation de dangerosité à vie de l'UA.Il a été fait grand cas de l'utilisation des bombes à fragmentation mais une variante bien plus mortelle est la bombe au graphite utilisée contre les stations de transformateurs électriques, conçues pour détruire l'approvisionnement électrique d'une nation.« Ce sont de petits récipients remplis de petits rouleaux, enveloppés avec des fils de silicium. Les fils de silicium sont recouverts d'aluminium, pour être conducteurs électriquement… quand cette bombe à fragmentation éclate au-dessus d'une usine de transformateurs, un genre de toile d’araignée tombe sur l'usine. C'est une sorte d'eau solide. L'effet est le même que si vous jetiez d'énormes quantités d'eau sur ces usines de distribution. Cela causerait des courts-circuits, etc., et toutes ces usines seraient mises hors service. Mais une plus grande quantité de ces matériaux ont été répandus dans un brouillard de minuscules particules de silicium. Comme vous le savez, le verre est fait de silicium. La laine de verre est aussi faite de silicium. On a interdit la laine de verre il y a vingt ans. Elle est très cancérigène. Je parle des personnes vivant dans les secteurs où ces bombes ont été lâchées. Un brouillard épais a plané là-bas pendant des heures. Les gens ont inhalé ces particules de silicium. » 3Les humains ne sont-ils pas ingénieux quand il s’agit de concevoir des méthodes pour nous exterminer ? Que des millions de gens hautement habiles soient occupés à inventer ces moyens terrifiants de meurtre devrait nous mettre en révolte ouverte contre nos gouvernements commettant de tels actes de pure malfaisance contre nos frères humains et tou cela dans la quête de profit privé.Tel est le degré d'aliénation provoqué non seulement parce que des scientifiques et des ingénieurs dans des bureaux reculés sont totalement déconnectés des effets de leur ingéniosité, mais parce que nous tous habitons une culture qui est dans la désinformation depuis des générations et qui accepte l'idée que nous occupons quelque niche plus haute dans l'arbre de l'évolution, tant est pernicieuse notre conception de la « civilisation ».Pour combien de temps encore pourrons-nous continuer à nous soustraire à notre complicité tacite dans le meurtre de masse en vertu de l’idée que nous avons une sorte d'autorisation « d’en haut », d’un Dieu qui peut parler pitié et compassion et, dans le même souffle, trouver des excuses à l'usage de la terreur comme moyen de propager la « civilisation », de style occidental ?En dernière analyse, les vraies raisons, cachées aux yeux du public, sont économiques. La Yougoslavie, le dernier bastion de la propriété sociale en Europe de l'Est, devait voir son économie intérieure réduite en ruines. Ainsi sous les dehors de cibles « militaires » à détruire, chaque usine et entrepôt de quelque importance, toutes les infrastructure, électriques, eau, traitement des eaux usées, communications et transports, ont été bombardées, souvent à de nombreuses reprises, sans se soucier des conséquences. Et ne vous y trompez pas, les plans de l'OTAN mettent en évidence que l'économie yougoslave devait être bradée au capital occidental.« Le Pacte de Stabilité sponsorisé par l'Occident pour l'Europe du sud-est a exigé des privatisations étendues et des investissements occidentaux…. Le Nouveau Forum de la Serbie, financé par le Foreign Office britannique… a amené les professionnels et les universitaires serbes régulièrement en Hongrie pour des discussions avec les « experts » britanniques et d'Europe Centrale. …. Le Forum a préconisé une « réintégration de la Yougoslavie dans la famille européenne », un euphémisme pour désigner le démantèlement de l'économie d’orientation socialiste et la mise en œuvre d'une campagne de privatisation au profit des entreprises occidentales. » 4En réalité, le mot « civilisation » est en fait un mot de code pour capitalisme, de style occidental, qui justifie l'extermination de masse et la terreur contre tout pays qui résiste à ses demandes.William Bowles29 octobre 2006Tlaxcala
Notes1. George Monbiot, « Consigning Their Future to Death » (Confiant leur futur à la mort), The Guardian (Londres), 22 avril 1999.Tom Walker, « Poison Cloud Engulfs Belgrade » (Le nuage toxique engloutit Belgrade), The Times (Londres), 19 avril 1999.Mark Fineman, « Yugoslav City Battling Toxic Enemies » (La ville yougoslave se bat contre des ennemis toxiques), Los Angeles Times, 6 juillet 1999.2. Scott Peterson, « Depleted Uranium Bullets Leave Trail in Serbia » (L'uranium appauvri laisse des traces en Serbie), Nando Medias, 5 octobre 1999.« Use of Depleted Uranium (DU) Weapons by NATO Forces in Yugoslavia » (Usage d'armes à l'uranium appauvri par les forces de l'OTAN en Yougoslavie), Coghill Research Laboratories (UK), avril 1999.3. Interview de Dushan Vasiljevich par délégation, Belgrade, 7 août 1999. 4. « Britain Trains New Elite for Post-Milosevic Era » (La Grande-Bretagne forme la nouvelle élite pour l'ère post-Milosevic), The Independent (Londres), 3 mai 2000.Toutes les citations et références sont extraites de Stranges Liberators -- Militarism, Mayhem and the Pursuit of Profit (Étranges libérateurs -- Militarisme, pagaille et recherche du profit) par Gregory Elich. Llumina Press, 2006.Traduit par Pétrus Lombard, membre associé, et révisé par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre d’être reproduite, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs. URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1417&lg=fr
3-2 Point de vue de Jaap de Hoop Scheffer :«L'Alliance n'est pas le gendarme du monde»
L'interview de Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général, précise les nouvelles missions de l'Otan et souligne les succès en Afghanistan.
Cinq ans après le déclenchement par les Etats-Unis de l'opération «Liberté immuable», l'Otan vient de décider de doubler les effectifs de la Fias - la Force internationale d'assistance à la sécurité - déployée en Afghanistan.
Une vaste tâche pour Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'organisation. Il répond aux questions du Figaro Magazine.
Le Figaro Magazine - Quelles sont les décisions à prendre en Afghanistan, où l'Alliance fait face à une résistance plus forte que prévue des talibans ?

Jaap de Hoop Scheffer - Tout d'abord, je voudrais souligner qu'à aucun moment les Alliés ne se sont fait d'illusions sur l'ampleur de la tâche qui les attendait en Afghanistan en prenant les rênes de la Fias. Et je pense que l'action de l'Otan a été jusqu'ici couronnée de succès, en dépit de la vigueur de la résistance des talibans.

Ensuite, il est indispensable que nous accélérions la formation et l'équipement des forces de sécurité afghanes, de façon à renforcer la présence et l'autorité du gouvernement démocratiquement élu du président Karzaï. Enfin, et en définitive, la stabilisation de ce pays passe par son développement. La sécurisation apportée par l'Otan ne suffit pas : dans un effort coordonné, l'ensemble de la communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour marginaliser définitivement les talibans en aidant les Afghans à se donner des perspectives raisonnables pour leur pays.

En dehors du combat contre les talibans, pourquoi les forces de l'Otan ne s'engageraient-elles pas dans la lutte contre l'opium, sachant que l'argent de la drogue finance la guérilla ?

Vous avez raison de souligner les liens entre guérilla, talibans et trafiquants de drogue. Il est donc impératif de mettre fin à la production d'opium à grande échelle non seulement pour espérer stabiliser durablement l'Afghanistan, mais aussi pour endiguer son exportation massive vers nos pays. Je ne vois, toutefois, qu'un rôle limité de soutien pour les forces de l'Otan dans cette lutte. Les autorités afghanes compétentes veulent et doivent rester en première ligne.

Face aux nouvelles menaces et à la réorganisation du monde sous forme de nouveaux blocs, les missions de l'Otan peuvent-elles évoluer ?

Clairement, oui. L'Otan, en tant qu'institution et à travers ses missions, a évolué en même temps que son environnement international. L'Alliance d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celle de la guerre froide.

En même temps, l'existence des nouvelles menaces et la multiplication des crises régionales nous ont amenés à assumer de nouvelles responsabilités. Nos opérations de maintien de la paix dans les Balkans - en Bosnie puis au Kosovo - ainsi qu'en Afghanistan sont connues du grand public. Moins peut-être notre opération maritime antiterroriste en Méditerranée, notre action de formation des officiers en Irak, notre soutien à l'Union africaine au Darfour ou encore la récente opération humanitaire au Pakistan après le terrible tremblement de terre l'année passée. Soyons clairs : il ne saurait être question de jouer au «gendarme du monde». L'Alliance n'en a ni les moyens ni la volonté politique.

Quelles sont les conséquences pour l'Otan des dissensions entre alliés au sein de l'ONU (exemple, en 2003, avant l'intervention américaine en Irak) ?

Il est clair que l'affaire irakienne a eu un impact profond à l'Otan comme ailleurs. Je pense toutefois que cette «crise de confiance» a été progressivement dépassée, comme le démontre notre engagement commun, en Afghanistan notamment. J'ai pu constater très rapidement la solidité inaltérée du lien transatlantique et la volonté de renouer le dialogue. Ce dialogue est essentiel pour préserver un front uni face aux défis d'aujourd'hui. L'Otan demeure le forum privilégié de consultations transatlantiques, et je m'emploie à développer davantage cette dimension politique.

On reproche souvent à l'Otan d'être un instrument de l'hégémonie américaine. Quelle est votre opinion ?

Cela me semble très réducteur. Les Etats-Unis ont, à l'Otan comme ailleurs, un poids considérable pour des raisons évidentes. En même temps, l'Alliance est une organisation regroupant vingt-six Etats démocratiques agissant sur la base du consensus. Imposer ne fonctionne pas, il faut savoir convaincre. Le contraire serait d'ailleurs contre-productif, puisque notre cohésion est gage d'efficacité, comme le prouve notre engagement dans les Balkans ou en Afghanistan.

Le dialogue méditerranéen de l'Alliance, qui réunit six pays arabes ainsi qu'Israël, est-il menacé par la récente crise au Moyen-Orient ?

Je ne le pense pas. Il est évident que la crise au Moyen-Orient a un impact sur ce dialogue. En même temps, ce dialogue entre Alliés et les pays d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et, plus récemment, du Golfe arabo-persique, a des mérites propres que personne ne conteste. Il permet de créer de la transparence et de dissiper d'éventuels malentendus. Il permet aussi de chercher à travailler ensemble de façon concrète sur des problèmes communs, comme le terrorisme ou la prolifération d'armes de destruction massive. Au-delà des aléas de cette crise, je suis donc confiant dans le renforcement progressif de ce nouveau partenariat.
PROPOS RECUEILLIS PAR CLAUDIE BARAN
Dans Actualité LE FIGARO MAGAZINE
le 13 octobre 2006
Actualisé le 14 octobre 2006 : 12h49
OTAN : ''L'Alliance n'est pas le gendarme du monde''
3-3 Point de vue de Pierre Bibeau : les organisations progressistes n'osent pas demander le retrait inconditionnel de "nos" troupes en Afghanistan
Il semble bien que les organisations progressistes n'osent pas demander le retrait inconditionnel de "nos" troupes en Afghanistan. Je crois qu'ils ont peur de passer pour des irresponsables.

En effet, si les troupes canadiennes et de l'OTAN se retireraient, la signification effective pour eux viendrait à cautionner le retour des Talibans au pouvoir; de la "Burka"; des viol et de la grande noirceur en général. On se garde les mains propres propres et on adopte une position idéaliste tout en sachant qu'elle ne sera jamais effective : on demande au soldats de jouer à la nounou; de distribuer des bonbons et de mettre des fleurs au canons de leurs fusils. En théorie, c'est ce qu'il ont fait entre 2001 et 2204, sans grand résultats il faut en convenir. C'est pourquoi ils ont décidé de passer à une étape beaucoup plus offensive.

Pour d'être certain de ne pas se tromper nous adoptons une position idéaliste et non crédible du retour à la situation de 2001. Foutaise ! Nous savons maintenant que "nos" troupes ne sont pas là pour s'interposer entre deux belligérants et maintenir la paix comme en Bosnie ou à Chypre, elles sont là pour manger du Talibans. C'est clair. Fini le temps de la distributions des cahiers d'école, de la mise sur pied de dispensaires et se promener avec l'indigent autochtone.

Mais qui sont-ils ? Où se cachent-ils, ces malotrus Talibans aux moeurs barbares ? On en tuent des centaines par mois à en croire les chiffres fournis par l'OTAN. Ils doivent se reproduire tels des lapins puisque, toujours selon l'OTAN, ils seraient encore plus nombreux aujourd'hui qu'ils ne l'ont jamais été. Comment celà se fait-il? Nombreux certes, mais ils reviennent également en force, ils contrôleraient tout le sud et le centre de l'Afghanistan hormis la capitale. Seul le nord-est leurs échapperait comme avant l'occupation alors que les Talibans pachtous guerroyaient contre les forces tadjiks du défunt Ahmed Shah Massoud. Sommes-nous revenus au point d'avant la victoire Talibanes sur le pays, soit précisément en 1994 ?

Mais en lieu et place du général Massoud on interchangerait avec les forces de l'OTAN, plus puissantes mais tout aussi inefficaces à arracher l'ascendant Talibanes chez les pachtous.

Nous entrons dans un cul de sac. Les États-Unis ont l'Irak, nous avons l'Afghanistan. L'issue est déjà connue, nous nous retirerons dans la honte, le devoir non-accompli d'avoir apporté la démocratie et la civilisation. Plusieurs de "nos" soldats seront morts ou estropiés pour rien; le pays dévasté et la population aigrie pourfendra alors de plus belle l'occident de tous les maux.

Pourtant hier soir à LCN, le colonel Drapeau--à la retraite--exprimait de grandes réserves sur la mission même. La semaine dernière un général nouvellement retraité nous apprenait que l'état-major avait été mis devant le fait accompli en 2001 quant à la participation canadienne à l'occupation de l'Afghanistan. Les boîtes se remplissent rapidement de soldats et si la tendance se maintient, il est à prévoir que l'effritement du soutien populaire à cette mission se poursuivra jusqu'à atteindre un aspect critique pour ceux qui vont encore la soutenir. Il est à prévoir également que les nuances de "Développement et Paix", des Bloquistes, de Québec Solidaires et tutti quanti ne tiendra plus. On réclamera, et je le souhaite ardemment, que le Canada se retire ses troupes d'Afghanistan sans conditions et au plus vite. De toute façon, l'humanitaire et la soldatesque étrangère ne font pas bon ménage. Il vaudra mieux séparer les choses.

Le constat de l'évolution sur le terrain n'est guère reluisant; nous sommes présent en Afghanistan depuis 2001 et depuis ce temps les femmes continuent à se couvrir de l'infâme "burqua" et à s'immoler pour fuir une réalité sociétale ou elle est soumise à son mari et à sa belle-famille. Les progrès ne sont apparents qu'à Kaboul, partout ailleurs, la tradition, les seigueurs tribaux et la religion omniprésente viennent confirmer que le pays n'est vraisemblablement pas sorti de la grande noirceur. Soyons modestes, on n'y peut rien, crissons notre camp et sourtout, changeons d'attitude si on veut vraiment êre aidant.
Pierre Bibeau
3-4 Point de vue de Antonio Artuso : La colère monte contre Harper, considéré comme une marionnette de Bush :
Un terme décrit bien la réalité mondiale actuelle - le proto-fascisme. :
La colère monte de plus en plus grande contre le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper pour ses politiques dans tous les domaines :
Harper coupe dans tous les programmes de santé, d'éducation, de services sociaux, de services aux Premières nations autochtones, pendant qu'il engloutit 17 milliards de dollars de nos impôts dans l'armement militaire pour satisfaire aux aventures guerrières de Bush et de l'impérialisme états-unien, alors qu'il compte dépenser 1 milliard de dollars par année, alors qu'il nous averti que d'autres soldats canadiens vont devoir mourir pour défendre le Canada et la démocratie.
Les Canadiens, comme les Québécois, savent bien que ce n'est pas pour défendre le Canada ou pour défendre la démocratie que Harper envoie des soldats canadiens se faire tuer en Afghanistan

Defendre le Canada?
L'Afghanistan n'a jamais attaqué ou menacé d'attaquer le Canada.
Les intérêts canadiens ne sont pas menacés en Afghanistan.

Défendre la démocratie?
De toute façon aucune armée étrangère (dans ce cas l'armée canadienne) ne peut installer la démocratie dans un autre pays.

Harper!
Le peuple canadien sait que Stephen Harper, les conservateurs et les fondamentalistes chrétiens sont les grands alliés de Bush, de l'impérialisme états-uniens, de la droite et des fondamentalistes chrétiens états-unienne.
Le peuple canadien sait que le patriotisme de Harper est un patriotisme états-unien qui est en train de détruire la souveraineté nationale du Canada.

Un terme décrit bien la réalité mondiale actuelle - le proto-fascisme :
- Bush torture ouvertement, Harper l'appuie;
- Bush bombarde ouvertement, Harper l'appuie;
- Bush appuie les sionistes d'Israël, Harper l'appuie;
- Bush prépare d'autres guerres, Harper l'appuie;
- Bush prépare la destruction de la planète, Harper l'appuie.

Le fascisme c'est la prise du pouvoir par le secteur le plus réactionnaire des capitalistes.
George Bush, Dick Cheyney, Paul Wolfowitz, Donald Rumsfeld, Condoleeza Rice
Chevron-Texaco, Halliburton, British Petroleum-Amoco, voilà pourquoi mourront les pauvres soldats croyant défendre le Canada et la démocratie.

Dürer avait dessiné les quatre chevaliers de l'Apocalypse : la mort, la famine, la discorde et la guerre.

Il y a environ un siècle le capitalisme a atteint son stade suprême, l'impérialisme.
L'impérialisme est né de la fusion du capital industriel avec le capital banquier qui ont donné le capital financier.
C'est alors que l'époque impérialiste a commencé.
Le stade impérialiste se caractérise par une succession interminable de guerres.
Ces guerres ont commencé vers 1890 avec les trois premières grandes guerres de l'impérialisme
(1) la guerre des Boers
(2) la guerre hispano-américaine
(3) la guerre russo-japonaise.
En 1917, la Révolution d'Octobre (après la Commune de Paris, 1871) a commencé à mettre fin à l'impérialisme.
Face au bolchévisme, les puissances capitalistes ont appuyé le fascisme.
Certaines puissances capitalistes ont finalement rejoint les peuples pour combattre le fascisme.
Mais dans le fascisme renaît maintenant avec l'impérialisme US.
Les peuples commencent à se révolter.

Je viens de lire dans une publication communiste un nouveau terme : le «proto-fascisme».
«Proto» signifie en grec «premier», «primitif», «rudimentaire».
Nous sommes en effet dans une période de «proto-fascisme»
Allons-nous attendre que ce «proto-fascisme» se convertisse en fascisme développé?
Voulons-nous une troisième guerre mondiale?
Le fascisme sera renversé, mais à un prix peut-être plus grand que la Seconde ou Deuxième guerre mondiale, qui a coûté 57 millions de vie et des souffrances et des destructions inouies.
Le fascisme au pouvoir soulèvera toutes les forces démocratiques, les forces plus puissantes des nations contre lui.
Lénine disait : «Ou la révolution conjurera la guerre ou la guerre déclenchera la révolution».
En 1917, c'est la guerre qui a déclenché la révolution.
Antonio Artuso
3-5 Point de vue de Antonio Artuso : Un rapport accablant.
La coalition occidentale a perdu en Afghanistan, affirme l'ONG européenne le Conseil de Senlis, spécialisée dans les politiques antinarcotiques, dans un rapport de 200 pages. Après cinq années d'intervention, les Occidentaux ont épuisé le capital de confiance dont ils jouissaient lors de la chute du régime taliban.
L'ONG accuse les Occidentaux de ne pas avoir tenu leurs promesses en matière de développement économique.
Au lendemain du 11 septembre, la coalition avait promis de sortir l'Afghanistan de la misère et de contribuer à développer l'économie du pays. L'ONG dénonce particulièrement la politique d'éradication des cultures de pavot, mal conçue, qui précipite les paysans dans les bras des talibans.
Selon les chiffres avancés dans le rapport, les Occidentaux ont consacré en cinq ans 82 milliards de dollars américains à l'aide militaire et 7 milliards au développement.
Le Conseil de Senlis affirme que les talibans contrôlent dans les faits la moitié sud du pays et qu'ils gagnent du terrain. Les rédacteurs du rapport estiment que les talibans pourraient même déstabiliser le régime en menant des attaques dans la région de la capitale.
L'ONG européenne s'appuie sur les résultats d'une enquête sur l'opinion publique afghane effectuée au mois d'août dernier.
Selon cette enquête, les deux tiers de la population ont une opinion négative des Occidentaux et 49 % des Afghans ont confiance en Oussama ben Laden. De plus, 88 % des Afghans attribuent à l'Occident la détérioration des relations avec les pays musulmans.
En conclusion, le Conseil de Senlis recommande un changement radical de la politique occidentale en Afghanistan. Selon l'ONG, ce sont les interventions humanitaires qui doivent être la priorité de la coalition et non les opérations militaires.
L'ONG recommande également aux troupes de l'OTAN de respecter en tout temps les populations
Antonio Artuso
3-6 Point de vue de Stefan Steinberg : Des photos monstrueuses révèlent la vraie nature de la « mission de paix » allemande en Afghanistan.
Le 25 octobre, le quotidien populaire allemand Bild a publié des photos montrant des soldats allemands profanant un crâne humain en Afghanistan. Les photos prises en 2005 montrent des membres d’une unité bavaroise patrouillant près de Kaboul, la capitale afghane, et posant avec un crâne humain fixé sur le capot d’un véhicule militaire. Sur une des photos, on voit un soldat non identifié tenant un crâne à côté de son pénis dénudé. L’authenticité des photos est confirmée par la présence de véhicules portant des inscriptions en allemand ainsi que ceux appartenant à la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf), la « force de paix » placée sous commandement de l’OTAN. L’Allemagne participe à la mission de l’Isaf et déploie actuellement 2.800 soldats en Afghanistan, à Kaboul et dans le nord du pays. La publication des photos dans le Bild a été suivie de nouvelles photos montrées à la télévision allemande. Ces dernières qui avaient été prises en mai 2004 et montrent des scènes identiques de soldats allemands exhibant un crâne humain. Ces photos rappellent les images tristement célèbres des forces américaines dans la prison d’Abou Ghraib en Irak humiliant sexuellement et torturant les détenus. Leur publication a provoqué une avalanche de déclarations de la part des milieux politiques et militaires allemands qui cherchent absolument à contenir la révulsion populaire provoquée par ces images et à détourner l’opposition populaire au rôle joué par l’Allemagne dans la suppression de la résistance afghane à l’occupation étrangère. Le gouvernement de grande coalition formé par les partis conservateurs et les sociaux-démocrates du SPD s’est embarqué dans un ambitieux programme visant à accroître la présence militaire de l’Allemagne de par le monde. Le lien entre les photos allemandes et celles des atrocités américaines en Irak a été immédiatement fait par Volker Perthes, directeur de l’Institut allemand des Affaires internationales et de Sécurité, qui a déclaré : « Nos soldats sont censés être en Afghanistan pour contribuer à stabiliser les choses et non pour malmener des prisonniers… Ceci nous embarrasse et influence quelque peu notre discussion sur ce que les soldats américains sont en train de faire à Abou Ghraib. » Des politiciens allemands en vue ont très vite condamné ces photos. La chancelière Angela Merkel (CDU, Union des chrétiens démocrates) a dit que les photos étaient « dégoûtantes » et le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier (Parti social-démocrate d’Allemagne, SPD) a déclaré que le comportement inexcusable des soldats « entache l’image de l’armée et de notre pays. » Le ministre de la Défense, Franz Josef Jung (CSU, Union social-chrétien) a ordonné une enquête sur les sept soldats de la Bundeswehr qui apparaîtraient sur les photos. Alors que les hommes politiques allemands critiquent le comportement obscène des soldats, les gradés militaires ont eu tôt fait d’affirmer que l’incident ne concernait que quelques « individus isolés » qui ne sont pas représentatifs de la Bundeswehr en précisant que ceci ne devrait pas inhiber les activités de l’armée allemande. L’ex-général, Klaus Reinhardt, ancien commandant de la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR), a déclaré que les photos étaient « absolument répugnantes… mais qu’il ne fallait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. » Il a mis en garde contre toute critique à l’encontre du rôle joué par l’Allemagne en Afghanistan. Le scandale a été révélé à un moment délicat pour le ministre de la Défense, Jung, qui avait présenté, le jour de la publication des photos, un nouveau rapport stratégique pour la Bundeswehr (« un livre blanc ») destiné à consolider son rôle en tant que « force d’intervention internationale ». « Un tel rôle », affirme le rapport, est « vital pour la redéfinition des priorités sécuritaires allemandes. » Egalement le même jour, avait lieu la réunion du conseil des ministres pour proroger le mandat des troupes d’élite de la Bundeswehr (KSK) en Afghanistan. L’affirmation que les photos publiées dans le Bild ne sont qu’un égarement est démentie par des faits similaires qui se sont produits dernièrement au sein de la Bundeswehr. En juin dernier, des articles de presse avaient fait état de « rites initiatiques » dégradants et obscènes pratiqués dans un bataillon d’élite de parachutistes stationné à Zweibrücken. Les allégations étaient tellement graves que l’envoi prévu de ce bataillon au Congo avait été annulé. En 2004, le magistrat du Parquet avait ouvert une enquête contre 18 officiers instructeurs de la caserne Freiherr-vom-Stein qui auraient soumis de jeunes recrues à la torture, y compris à l’aide de câbles électriques. Et, en 1996, la police avait confisqué un film vidéo tourné par des troupes allemandes en partance pour la Bosnie. Figuraient dans la vidéo de jeunes soldats répétant des scènes de torture et jouant une scène impliquant le viol d’une femme. En dépit de l’affirmation qu’il ne s’agissait que de « cas isolés » émanant « d’individus isolés », les photos publiées dans le Bild donnent une bonne idée de la vraie nature de la mission allemande en Afghanistan et dans d’autres pays. La déshumanisation des jeunes recrues est devenue la norme dans une armée qui est de plus en plus utilisée pour des interventions impérialistes aux quatre coins du monde. Les photos parues dans le Bild ébranlent la campagne si soigneusement cultivée par pratiquement tous les partis politiques allemands et, aux dires desquels, les interventions de la Bundeswehr à l’étranger sont des missions de paix ne nécessitant pas d’engagements militaires directs. L’Allemagne ré-émerge en fait au vingt-et-unième siècle comme une grande puissance impérialiste prête à mettre tout en œuvre pour défendre et étendre ses intérêts. Dans l’Allemagne d’après-guerre, un consensus en faveur du pacifisme avait régné durant de nombreuses décennies. En réaction aux horreurs du fascisme et de la guerre d’agression barbare menée par les troupes d’Hitler, la constitution de l’Allemagne de l’Ouest attribuait aux troupes allemandes, qui étaient désignées dans la phraséologie d’après-guerre de « citoyens en armes », un rôle exclusivement défensif. Les principaux architectes de la renaissance du militarisme allemand ont été les sociaux-démocrates et le parti des Verts qui durant sept ans ont formé le gouvernement. Ils ont ouvert la voie à la première intervention militaire internationale des troupes allemandes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le Kosovo et l’Afghanistan La rupture ouverte avec le principe d’« armée de défense uniquement » a été initié avec l’élection de la coalition SPD-Vert en 1998. Fin 1998, le chancelier Schröder (SPD) avait ordonné l’envoi de troupes allemandes dans l’ex-Yougoslavie. La justification idéologique d’un tel revirement politique sans précédent, la première intervention officielle de troupes allemandes en territoire étranger depuis la Deuxième Guerre mondiale, avait été fournie par le ministre de la Défense, Rudolph Scharping (SPD) et le ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer (Verts) qui tous deux avaient justifié avec cynisme la participation allemande dans la guerre aérienne de l’OTAN contre la Serbie, en la présentant comme une défense humanitaire pour sauver les Albanais du Kosovo d’un génocide, faisant référence à l’holocauste nazi contre les juifs. Les deux représentants gouvernementaux, poussés par les médias qui avaient amplement exagéré l’étendue des attaques serbes contre les Albanais du Kosovo, avaient déclaré que le comportement du président yougoslave, Slobodan Milosevic, était comparable à celui d’Adolf Hitler. Fischer dit en parlant du rôle de l’Allemagne dans la guerre aérienne, « Pour la première fois du siècle, l’Allemagne se trouvait du bon côté. » La participation allemande dans l’intervention impérialiste au Kosovo représentait une rupture avec la politique d’après-guerre strictement défensive et depuis lors le gouvernement allemand a fait tout ce qui était en son pouvoir pour dissiper les craintes, enracinées de longue date dans la population allemande, d’un renouveau du militarisme allemand. Pour commencer, l’Allemagne n’avait envoyé en 2001 que quelques centaines de soldats en Afghanistan afin de soutenir les Etats-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme ». Mais la participation allemande augmentait au fur et à mesure que les Etats-Unis étaient de plus en plus obligés de se concentrer sur leur principal front de bataille, l’Irak. En 2003, année où les photos reproduites dans le Bild avaient été prises, le chancelier Schröder et le ministre des Affaires étrangères, Fischer, s’efforçaient de justifier le grossissement du contingent allemand en Afghanistan en insistant sur le caractère pacifique de l’intervention. Ils déclarèrent que le déploiement des troupes allemandes dans le pays nord du pays qui est éprouvé par des années de conflits, avait pour objectif d’aider à la reconstruction des routes, des écoles et des hôpitaux ainsi que pour former la police. La tâche de l’armée allemande, disaient-ils, serait de protéger les équipes de travailleurs humanitaires. Le chancelier allemand avait fait référence à un « dividende de reconstruction » pour le peuple de l’Afghanistan. A peine quelques semaines plus tôt, le président américain avait loué le « travail remarquable fait par l’armée allemande en Afghanistan » et le chef du Comité sénatorial des Affaires internationales, Richard Lugar, s’était fait l’écho des déclarations positives de Bush. Suite à l’approbation de Washington, Schröder avait poursuivi ses projets de développer l’intervention en Afghanistan et avait réuni son « cabinet de sécurité » pour rendre publiques ses intentions. L’intervention impérialiste dans le monde entier Depuis lors, l’Allemagne est devenue une puissance militaire majeure en Afghanistan et a déployé ses troupes aux quatre coins du monde. Le rôle historique joué par le gouvernement Schröder dans l’abandon du consensus pacifique a été reconnu par Constanze Stelzenmüller du bureau berlinois du German Marshall Fund : « S’il y a une réussite historique à l’actif du gouvernement Schröder, c’était celui de surmonter ce tabou tout en sauvegardant les apparences d’une politique de puissance civile. » L’initiative lancée par Schröder et Fischer a été poursuivie et intensifiée par leurs successeurs du gouvernement de grande coalition dirigé par Angela Merkel. Quelque 10.000 soldats allemands sont actuellement déployés à l’étranger et participent à dix missions militaires internationales dans des régions telles que le Kosovo, la Bosnie, le Cap Horn en Afrique du Sud, le Soudan et la Géorgie. En tout, 200.000 soldats allemands ont participé à des opérations internationales depuis 1998. En plus de la reconduction cette semaine de la participation de ses forces spéciales en Afghanistan, le gouvernement Merkel a donné son feu vert au déploiement de troupes allemandes au Congo, pays ravagé par la guerre civile, ainsi qu’au déploiement du plus gros contingent de soldats allemands à l’étranger qui doit prendre le commandement de la force navale patrouillant devant la côte libanaise pour le compte des forces militaires de l’Union européenne dans la région. La politique étrangère du gouvernement allemand qui, depuis le début des années 1990, est devenue de plus en plus agressive a coûté jusqu’à ce jour la vie à 63 soldats allemands. Les photos publiées cette semaine représentent une pièce supplémentaire dans le puzzle qui révèle les méthodes et les opérations totalement impérialistes de l’Etat allemand et de son armée. Au commencement de cette année, on a pu apprendre que le service du renseignement allemand avait coopéré avec les services secrets américains en matière de renseignement avant et après l’invasion américaine de l’Irak. En dépit du « non » officiel de Berlin quant à une participation directe dans la guerre en Irak, les services de renseignement allemand et des unités militaires spéciales ont continué de travailler étroitement, en coulisse et indépendamment de tout contrôle parlementaire, avec l’armée américaine et la CIA. Pas plus tard que cette semaine, il a été révélé que la troupe d’élite KSK avait été impliquée dans la surveillance des centres de détention secrets de la CIA en Afghanistan, et ce, au moins depuis 2002, et qu’elle avait participé à l’interrogatoire d’un citoyen allemand d’origine turque, Murat Kurnaz. Indépendamment des cris d’orfraie émanant des milieux politiques et militaires officiels en Allemagne au sujet des photos publiées dans Bild, tout indique que le carnage et la brutalité ne feront qu’augmenter en Afghanistan. Juillet 2006 a été le mois le plus sanglant en Afghanistan depuis l’invasion du pays en octobre 2001 par les Etats-Unis. L’on estime qu’entre janvier et août au moins 1.700 personnes ont été tuées au combat dans l’ensemble du pays et le nombre de morts a fortement augmenté ces derniers jours. Selon des sources afghanes, 90 civils ont été massacrés au début de la semaine dans un bombardement aérien de l’Isaf à Kandahar. Alors que les forces impérialistes perdent de plus en plus le contrôle en Afghanistan, le gouvernement allemand a clairement exprimé sa détermination d’intensifier son engagement. Son nouveau « livre blanc » a pour but de fournir la couverture indispensable à ses opérations militaires à l’étranger. L’on s’attend également à ce que l’Allemagne subisse une pression renforcée de la part d’autres pays pour intensifier ses engagements militaires dès 2007 quand elle devra prendre la présidence de l’Union européenne et du G-8. La voie du militarisme et du réarmement qui a reçu, il y a moins d’une décennie, une formidable impulsion du gouvernement SPD-Verts suit sa propre logique de fer. Cette voie requiert que le haut commandement éveille les instincts les plus primitifs, les plus bas et les plus dégénérés dans ses jeunes recrues. Les photos de Bild révèlent la progression de ce processus au sein de l’armée allemande. En empruntant la voie du militarisme, le gouvernement allemand et ses alliés politiques réveillent des forces et des traditions politiques et militaires qui, il y a tout juste un peu plus d’un demi-siècle avaient conduit à une catastrophe mondiale.
Stefan Steinberg
Sources WSWS
Posté par Adriana Evangelizt
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
4-1 De Gucht est un instrument de déstabilisation,
De Gucht président de l'OSCE qui, comme son nom ne l'indique pas, est un instrument de déstabilisation,
de "l'Atlantique à l'Oural", et l'accessoire des interventions militaires, "orange's" et barbouzardes US et
UE.
Karel s'est pointé à Tiflis pour préparer l'adhésion de la Georgie à l'OTAN, s'implique dans
la reconnaissance de fait de la "République turque de Chypre" à l'heure où les Ukrainiens manifestent
clairement leur refus de la présence des GI's.
A l'heure aussi où se renforce le blocus de la Serbie et où le Kossovo, qui héberge la base US de Bondsteel,
s'affirme comme la plaque tournante de la subversion menée par l'administration Bush, du dispositif
des "Guantanamo volants" et un élément clef de la route du pétrole. Un nouveau "plan Barbarossa"...
Thierry
4-2 La SRC répète la propagande US : les soldats francophones vont combattre "Al Quaida" en Afghanistan
Le service de nouvelles précise que certains soldats n'en sont pas à leur premier sejour et qu'ils ont déjà acquis de l'expérience en 2004.
Il nous informe que les hauts-gradés sont venu les saluer,
que les soldats sont solidement préparés;
qu'ils connaissent «toutes les tactiques de Al Quaida».
Pourtant le peuple de la région a une expérience de combat qui remonte à Alexandre le Grand.
Les guerriers de la région ont toujours vaincu les envahisseurs.
Ce n'est donc pas "Al Quaida" qui a enseigné grand chose à des guérilléros.
Ces combattants défendent leur pays, leur villages, leurs familles des hordes d'envahisseurs.
Ils connaissent chaque recoin de leur pays et aiment leur pays plus que les soldats étrangers.
Un guérilléro a plus d'ardeur et de connaissance que 10 soldats canadiens, britanniques, hollandais ou états-uniens.
Les soldats envahisseurs ne savent plus, au bout de tant de souffrances, ce qu'il font dans cet enfer.
Ils ne savent plus pourquoi leurs camarades meurent.
Pour le Canada? Pour la démocratie?
5-0 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
5-1 En Afghanistan: il y a ...
- Il y a 2 300 soldats canadiens dans la province de Kandahar.
- 42 soldats canadiens sont morts jusqu'à présent.
- La violence augmente dans les provinces voisines, où se trouvent des troupes états-uniennes, britanniques et hollandaises.
- Le Canada compte dépenser 1 milliard de dollars par année.
- Comme il manque de soldats, le Canada a décidé de transférer des soldats d'une fonction à une autre pour aider les combats.
- La propagande militaire se multiplie au Canada : les militaires invitent des enfants à visiter l'intérieur des appareils militaires et les tanks.
- Les enfants sont enchantés : c'est plus vrai que des jeux Nintendo.
Antonio Artuso
5-2 Point de vue de l'Unité socialiste des iraniens à Montréal : À bas la guerre impérialiste
Les grandes puissances impérialistes ont toujours cherchées à masquer derrière des prétextes humanitaires ou progressistes leurs opérations militaires. La mondialisation capitaliste s’est accompagnée d’une recrudescence de ces opérations. Elles sont indispensables pour garantie le fonctionnement du système. En pleine guerre de Viêt-nam, 15 experts américains ont préparé un rapport affirment que la guerre était essentielle à l’économie américaine : « il est impossible d’imaginer pour l’économie un substitut à la guerre. Aucune technique n’a été essayée qui soi de loin comparable en terme d’efficacité pour maintenir un control sur l’emploi, la production et la consumation ». Le rapport défende « le gâchis des dépenses militaires » parce que « la guerre, et la guerre, est capables de résoudre le problème des stocks ». C’est exactement la même logique qui est à l’ouvre aujourd’hui pour expliquer la guerre impérialiste contre l’Afghanistan, l’Irak et cetera ! Dans l’économie capitaliste le secteur militaire est un des secteurs cruciaux de la mondialisation capitaliste, bien plus que les start-up ! Aux Etats-Unis, les fonds de pension et le capital financier ont joué un rôle très actif dans la restructuration de l’industrie de l’armement. Trois groupes géants ont émergé de ce mouvement de fusion et de concentration du capital (Lockheed Martin, Boeing et Raytheon). Ils bénéficient d’énormes commandes de l’Etat. Ce sont des milliards de profits que l’Etat garantie pour les constructeurs d’engins de mort. Et chaque guerre, c’est la certitude de pouvoir « consommer » à l’infini et d’écouler des marchandises sans limite. Donc, c’est une question vitale pour le système capitaliste.
Par la force de guerre on peut contrôler aussi les sources d’énergies. Dans l’économie capitaliste, l’énergie a une importance stratégique. Il y a donc un véritable enjeu : le contrôle de la production et de l’acheminement du pétrole. C’est là l’enjeu stratégique du 21e siècle pour les pays capitalistes !
Conclusion : Dans chaque conflit auquel les forces occidentales participent, on trouve le même principe fondamental : le contrôle de la production (Venezuela, Irak, …) et de l’acheminement (Afghanistan, Géorgie, Kosovo, Colombie …) du pétrole.
Voilà, pourquoi nous, comme un courant politique internationaliste qui lutte pour le socialisme et l’émancipation de la société, nous sommes contre les guerres impérialistes quelque soit leurs prétextes.
Mais condamner la guerre impérialiste sans condamner les régimes réactionnaires et assoiffés de sang qui gouvernent des pays comme l’Iran, ceci est ni sérieux ni efficace. Donc Plus que jamais le refus de toute escalade guerrière et d’une intervention militaire contre n’importe quel pays, le retrait des troupes impérialistes d’Afghanistan et d’Irak, la solidarité active avec le peuple palestinien et les travailleurs Iraniens, Afghans, Irakiens …, dans leurs lutte contre le régime en place, doit être au cœur de la mobilisation contre la guerre.
etehadsocialisti@yahoo.ca
5-3 La position de 'Développement et Paix' sur l’Afghanistan + Commentaires.
(les quelques commentaires en rouge sont de Antonio Artuso)

Notre position au sujet de l’Afghanistan est basée sur :

1) La préoccupation pour le bien-être de la population afghane, surtout celui des plus marginalisés ;

2) Les contacts avec un certain nombre de partenaires afghans que nous avons dans ce pays ;

3) Les discussions avec les ONG de coopération internationale qui y opèrent : avec les organisations canadiennes qui sont regroupées à l’intérieur d’un groupe de travail coordonné par le Conseil canadien pour la coopération internationale (dont fait partie D&P), et avec les autres organisations internationales qui sont nos alliés les plus proches en Afghanistan et membres de Caritas internationalis et de la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CRS, Caritas Germany, Misereor, Caritas Italiana, Cordaid...) ;

4) Les analyses d’organisations telles que Human Rights Watch sur la situation en Afghanistan.

Quant au bien-être de la population afghane, les besoins de protection et de sécurité n’ont plus à être démontrés. Quant à la présence des forces armées étrangères et canadiennes en Afghanistan, ni les organisations canadiennes, ni les organisations internationales présentes en Afghanistan ne demandent le retrait immédiat et inconditionnel des troupes étrangères.

Votre préoccupation pour le bien-être des populations les plus marginalisée est connue.

Vos objectifs sont inspirés des valeurs de l'Évangile et en particulier de «l'option préférentielle pour les pauvres», propre à la théologie de la libération qui considérait la réalité dans son ensemble, c'est-à-dire qui n'excluait pas les considérations politiques de la situation des «appauvris».

Vous acceptez d'intervenir dans un pays en guerre;

Vous faites des déclarations politiques et militaires très précises la formation de l’armée nationale afghane ainsi que de la police nationale afghane soit reprise et accélérée et que ces forces soient dotées des moyens et d’équipements à la hauteur de leurs responsabilités.

Pourquoi appuyez-vous la formation de l'armée imposée par les États-Unis et non les combattants de la Résistance afghane, qui ont le droit inaliénable
- de combattre, les armes à la main, les envahisseurs étrangers;
- de combattre les collaborateur afghans qui acceptent la domination étrangère et le gouvernement collaborateur de Karzaï, installé par les États-Unis?
- de repousser hors du pays les forces d'occupation avant que les forces de libération réussissent par leur lutte politique et militaire de former un gouvernement afghan qui ne soit pas colonial.

1) Pourquoi les États-Unis, la G.-B. et le Canada ont envahi l'Afghanistan?

2) Comment les organisations canadiennes et internationales justifient cette invasion et cette occupation et pourquoi collaborent-elles, par leurs position, du côté de l'armée impérialiste et du gouvernement fantoche de Karzaï plutôt qu'avec des interlocuteurs qui visent la souveraineté nationale de l'Afghanistan?

3) L'Agence canadiennes de développement international (très critiquées pour ses positions favorables à la mondialisation impérialiste) finance Développement et Paix. Est-ce que vous essayez, par vos déclarations, de ne pas mordre la main qui vous nourri?

Par contre, à peu près toutes ces organisations demandent une révision du mandat des troupes.
Notre position s’articule alors en plusieurs points

1) Nous sommes en faveur d’un Afghanistan prospère et sécuritaire pour tous et toutes. Un pays où les hommes et les femmes peuvent avoir des conditions de vie dignes et une participation active et reconnue à la vie sociale, économique et politique du pays.

Une analyse politique profonde, celle de la théologie de la libération, distingue deux classes sociales qui sont en conflit permanent.
Vous voulez un Afghanistant prospère et sécuritaire pour qui?
Pour les États-Unis et la nouvelle classe dominante de l'Afghanistan?
La propérité et la sécurité des capitalistes?
Ou la propérité et la sécurité des pauvres, des travailleurs/euses et des peuples?

La Doctrine sociale de l'Église est née après la Commune de Paris, 1871, première révolution socialiste où les travailleurs/euses ont pris le pouvoir quelques mois avant de se faire massacrer par l'État avec la bénédiction de l'Église.

La Doctrine sociale de l'Église demande la reconciliation des classe sociales, la collaboration de classe, veut que l'esclave obéisse au maître, et que le maître ne soit pas trop dur avec ses esclaves. Le pape et les États capitalistes, terrorisés par la Commune de Paris, voulaient une Doctrine qui soit absorbée par les chrétiens pour en faire de bons/bonnes citoyens/ennes sans pensée politique. De nos jours on dirait la stratégie «Win-Win» : la collaboration de classe serait, selon cette stratégie, bonne pour les patrons et pour les employés/ées : et l'on voit que ce n'est pas vrai.

Quel type de société est prospère et sécuritaire?

Le mode de vie US?

Quelle participation les Afghan auront dans un Afghanistan devenu colonie de l'occident?

Pourquoi les militaires occidentaux ont le droit d'imposer le capitalisme et l'impérialisme et (vous ne serez pas d'accord), le christianisme qui est bien meilleur de l'Islam.

Le christianisme est la region de la paix, après avoir imposé la Pax Romana :
- Croisades pour libérer le tombeau du Christ;
- Inquisition pour éviter toute autre religion et toute déviation de l'Église constantinienne (Constantin ayant reconnu l'Église et l'Église ayant reconnu la domination de l'Empire romain)
- la conversion forcée des civilisations pré-colombienne par la reine Isabelle la Catholique d'Espagne, ?

De quel droit vous acceptez de collaborer avec les armés impérialistes qui ont envahi et occupé le pays sous de faux prétextes et comment osez-vous appuyer la lutte contre la Résistance?

2) Nous sommes en faveur du retrait de toutes les troupes étrangères de l’Afghanistan dès que les conditions pour un Afghanistan prospère et sécuritaire existeront. Ce retrait doit se faire selon des modalités et des échéanciers définis en fonction de cet objectif et ne peut donc se faire immédiatement.

Qui va décider quand les conditions sont prospères et sécuritaires?
Les États-Unis?
Le Canada de Stephen Harper?
Les Nations Unies?
Les conditions qui sont prospères et sécuritaires pour les USA ne le sont pas pour le peuple afghan.
Inversement les conditions qui sont prospère et sécuritaires pour le peuple afghan seraient révoltantes pour l'impérialisme US et notre brave impérialisme canadien.
Qui décide?
Le peuple ou les ennemis du peuple?

3) Pour contribuer à créer ces conditions, nous demandons que le commandement des opérations militaires étrangères en Afghanistan soit assumé le plus rapidement possible par les Nations Unies, et que l’OTAN soit relevée de cette responsabilité. Ceci pour qu’il soit clair que ces opérations ne sont pas et ne doivent pas être perçues comme une occupation du pays par des armées occidentales (tous les pays de l’OTAN sauf la Turquie sont des pays de l’Occident).

Les Nations-Unies représent les intérêts de la soi-disant "communauté internationale", c'est-à-dire ceux de quelques rares grandes puissances capitalistes qui imposent, par la violence, par le poids écrasant de leur économie qui détruit toutes les économies locales, leur ordre mondial, leur type d'économie, leur idéologie, leur culture, leur religion (beaucoup plus saine que cette religion de Djihad, de Fatwa), religion déjà intégrée au capitalisme.

Non, bien sûr, il ne faut pas que ce soit perçu comme une occupation du pays par des armées occidentales. Heureusement Radio Canada nous le répète! Nous sommes en mission humanitaire, c'est l'impérialisme humanitaire!

4) Nous demandons aussi qu’une force militaire formée principalement à partir de pays musulmans, sous le commandement de l’ONU, soit constituée rapidement, et qu’elle remplace les forces actuellement en place. Ces forces pourraient plus facilement fonctionner dans le respect de la religion et la culture des Afghans. Cela permettait aussi d’éviter que les opérations de sécurisation du pays ne soient perçues comme une croisade des chrétiens contre les musulmans.

Vous demandez qu'uen force militaire formée à partir de pays musulmans? Il faut choisir. L'Iran? La Syrie?
Vous voulez sans doute que de bons musulmans pour combattre les mauvais musulmans?
"Nos" musulmans contre les autres musulmans?
Bien sûr que Karzaï fait son possible. Il ne faut pas trop lui demander. Il doit s'allier avec les seigneurs de la guerre et accepter la culture du pavot et le trafic d'opium.
Et les alliés de Karzaï, les seigneurs de la guerre, sont aussi rétrogrades et contraires aux droits humains que les terribles talibans.
Rien n'a changé, mais les États-Unis sont maintenant là et nous, les Canadiens, nous devons les aider.

5) Entre-temps, nous demandons au gouvernement du Canada de revoir immédiatement le mandat donné aux troupes canadiennes en Afghanistan. Nous voulons que le mandat de ces troupes en soit un de protection de la population civile et des plus démunis dans toute la mesure du possible. Nous ne voulons pas que les troupes canadiennes soient affectées à la guerre aux fondamentalistes ou à la reconstruction.

Vous vous lavez les mains, vous êtes propres!
Vvous voulez que les troupes canadiennes :
- protègent l'ordre établi par les troupes US et par les USA;
- ne combattent pas les fondamentalistes;
- ne reconstruisent pas ce que les USA ont détruit?
Mais, que faire, pour l'amour de dieu?

6) Nous demandons que la formation de l’armée nationale afghane ainsi que de la police nationale afghane soit reprise et accélérée et que ces forces soient dotées des moyens et d’équipements à la hauteur de leurs responsabilités. Les forces afghanes doivent être en mesure de garantir la sécurité dans le pays afin que la force internationale sous commandement de l’ONU composée principalement à partir de pays musulmans ne reste pas dans le pays plus longtemps que nécessaire.

Bravo!
Développement et Paix donne des suggestions militaires!
- accélérer la formation de l'armée afghane et de la police nationale afghane.
- donner plus d'équipement au gouvernement et à l'armée fantoches pro-USA de Karzaï.
- appeler des soldats musulmans bons à combattre des combattants musulmans mauvais.

7) Nous croyons que les interférences des pays voisins doivent cesser et que la communauté internationale doit trouver les moyens d’arrêter l’aide que les insurgés reçoivent de leurs bases au Pakistan.

Oh, là, là! Wow! Bravo! Développement et Paix envoie un ultimatum : Nous croyons que les interférences des pays voisins doivent cesser et que la communauté internationale doit trouver les moyens d’arrêter l’aide que les insurgés reçoivent de leurs bases au Pakistan.
Il faut que les interférences des pays voisins doivent cesser : vous parlez des méchants musulmans du Pakistan.
Mais alors, je ne comprends plus.
Vous ne vouliez pas que l'armée canadienne combatte.
Vous vous lavez les mains.
Vous dites que la "communauté internationale" doit trouver des moyens our arrêter l'aide des méchants musulmans du Pakistan.
Quels moyens?
Comment combattre les "insurgés", les méchants combattants musulmans pakistanais en Afghanistan qui appuient les méchants musulmans afghans.
Si ce n'est pas l'armée canadienne, il faut que ce soit les autres armées : états-unienne, hollandaise, britannique et les armées des bons musulmans?

8) Nous demandons que le dialogue entre les Afghans, à la fois ceux qui se trouvent toujours au pays et ceux qui ont dû le quitter, soit encouragé. Ce dialogue doit être franc, ouvert et sans peur. Tous les participants doivent pouvoir exprimer leurs griefs et leurs points de vue et parvenir ainsi à construire un nouveau consensus national.

En plus, vous voulez un dialogue franc, ouvert, sans peur.
Avec la présence des militaires US, canadiens, hollandais, britanniques?

Reconnaissez-vous le droit inaliénable de tout peuple d'expulser des envahisseur qui veulent imposer leur "démocratie".

Sur quels sujets voulez-vous que les Afghan dialoguent?

Pour que les Afghans qui luttent pour ne pas devenir une colonie US s'entendent avec les Afghan qui veulent être une colonie US?

L'idéalisme c'est très beau mais les intérêts matériels sont têtus.
L'impérialisme US a attaqué l'Afghanistan et veut tout changer.
Son plan est l'hégémonie totale des USA sur la planète.
C'est le plan que l'impérialisme allemand avait confié à Hitler.

Mais vivez-vous dans le même monde que nous?
Dans quel monde vivez-vous?

9) Nous demandons qu’une nouvelle stratégie nationale de reconstruction et de développement soit mise en œuvre afin de porter une attention particulière aux personnes. Nous demandons que de l’aide parvienne jusqu’aux communautés locales, que ces communautés soient impliquées dans les décisions sur l’utilisation de l’aide, que les besoins humains fondamentaux soient satisfaits et les conditions de vie de la population soient améliorées. Nous demandons que cette nouvelle stratégie soit adéquatement financée et notamment que les pays musulmans les plus riches y contribuent généreusement.

10) Nous demandons que toute l’aide humanitaire fournie à l’Afghanistan serve exclusivement à réduire la pauvreté et à créer des conditions de vie dignes pour toutes et tous. A aucune condition qu’il soit et en aucune manière l’aide humanitaire ne doit être utilisée pour des objectifs militaires.

Quand la charité remplace la justice.
Développement et Paix est l’organisme officiel de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada et le membre canadien de Caritas Internationalis. L’an dernier, Développement et Paix a acheminé 11,8 millions de dollars pour appuyer 309 projets de développement à long terme dans les pays du Sud et 6,6 millions de dollars pour appuyer 72 projets de secours d’urgence. Au Canada, Développement et Paix sensibilise la population aux causes de la pauvreté et de l'injustice et la mobilise dans des actions de changement.
Philippe Doucet
514-257-8710, poste 400
philippe.doucet@devp.or
Montréal, le 23 octobre 2006
http://www.devp.org/devpme/fr/pressroom/2006/comm2006-10-23-fr.html