jeudi, décembre 14, 2006

n° 77- journal de l'Afghanistan - 13-12


Sommaire : :
1 Analyse
Des résistants
Des occupants
2 Occupation de l'Afghanistan
3 Politique
a) collaborateurs afghans
b) occupants
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails.
L'Afghanistan en chiffre.
5 Médias
5-1 Deux journalistes, dont un Allemand, ont été enlevés.
6 Brèves
6-1 Allemagne : l'affaire des photos de soldats en Afghanistan classée sans suite...
7 Dossier & Point de vue
7-1 Analyse de Claudine Pôlet : Directive de politique générale OTAN: la gueule de bois après Riga!.
7-2 Point de vue de Ahmed Rashid : L’échec de l’Otan annonce une guerre plus étendue.
7-3 L’armée britannique essuie un nouveau revers
8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
8-1 Edito de Patrice Chabanet : ''Nouvelle posture''.
9-0 Annexes
9-1 Analyse par M.Lemaire du dernier grand discours en qualité de secrétaire général de l'Onu.
9-2 Benoît XVI. veut des "règles claires" dans la lutte anti-terroriste
9-1 Guantanamo
Dossier & Point de vue
9-6-1 Guantanamo : les interrogateurs tentent d'amadouer les détenus avec des privilèges.
9-2 Provinces Afghanes















Tiré a part :
Les agresseurs colonisateurs perdent tout sens humain
Au moins 11 civils ont été tués comme des lapins
Les très nombreux blessés, qui n'oublieront jamais ce jour où les agresseurs perdent la boule...
03-12
Kandahar : L’armée britannique accusée de tirs indiscriminés sur des civils :
En ouvrant le feu de manière indiscriminée le 3 décembre pour dégager leur route, des soldats britanniques des Royal Marines, qui évacuaient des soldats blessés dans une attaque kamikaze , ont tué au moins 3 civils afghans, affirme The Guardian. (un quotidien britannique) , 21 autres ont été blessés, provoquant l'ire des habitants sur place..
Les Royal Marines auraient tiré depuis leur véhicule en passant dans la ville après que leur convoi a subi des attaques, dans lequel au moins 3 soldats britanniques de l'Isaf avaient été blessés a précisé le Guardian.( L'un des trois soldats est dans un état « sérieux » tandis que les deux autres sont dans un état stationnaire, a indiqué une porte-parole du ministère britannique de la Défense.)
(Bassirat.net avec AFP 05h13-10h18 )
Province de Laghman (est)
10-12
Au moins quatre civils ont été tués dans un raid aérien mené par des avions de l’Isaf, a annoncé dimanche un officiel afghan.
Les raids, qui s’inscrivaient dans le cadre de l’opération « Western Hammer », se sont déroulés dans le district d’Alishing, et visaient des résistants(…), selon Abdoul Karim Omeryar, chef de la police provinciale.
Bassirat.net avec The News
Province de Khost (sud-est)
12-12
Des forces sous commandement américain ont tué au moins quatre personnes, dont une adolescente.
D'après des habitants, les soldats, renforcés par des miliciens afghans, ont fait irruption dans une maison dont les occupants, qui les ont pris pour des voleurs, ont ouvert le feu.
Quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées, toutes des civils, ont-ils ajouté.
(Reuters & AFP)
Marc
L'Afghanistan en chiffre du 04-12 au 13/12/06



tués
blessés



Usboys / Autres boys
4
27



Policiers, armée et collaborateurs
39
19



Peuple Afghan
37
18






1 La résistance contre l'agresseur
Résistance :
05-12
Selon un rapport de l’armée allemande, les résistants se rapprochent de la capitale et pourraient lancer des attaques au cours des prochaines semaines.
Le rapport note que la sécurité dans deux districts qui entourent la capitale afghane s’est déjà considérablement détériorée.
Selon le rapport, les résistants ont infiltré plusieurs combattants par groupes de huit et les ont positionnés à une dizaine de kilomètres de Kaboul.
Bassirat.net avec Spiegel Online
2 Occupation de l'Afghanistan
2-2 Les forces en présence
USA
12-12 .
La coalition dirigée par les Etats-Unis compte quelque 10.000 soldats, en grande majorité américains
(AFP)
Otan-Isaf
12-12
L'Otan, qui commande la Force internationale d'assistance à la sécurité (Fias), dispose elle de 32.000 militaires.
(Reuters).
Pays-bas
Près de 1600 militaires néerlandais sont déployés dans la province d'Oruzgan (sud de l'Afghanistan), au sein de la Force internationale de sécurité et d'assistance (ISAF) de l'OTAN.
(ats / 10:36)
3) Politique
a) Les collaborateurs afghans
Sur le terrain
08-12
Malim Sayyied Aziz Zahir, directeur du département de l’agriculture dans la province orientale du Nangarhâr, a été arrêté et placé en détention à la demande du procureur général, Abdoul Jabbar Sabit, qui l’accuse d’avoir détourné 4 millions d’afghanis.
Bassirat.net avec Pajhwok
b) Les occupants
1) Usa
Dans les coulisses et au sénat
05-12
Déposant devant la commission des forces armées du Sénat, Robert Gates a estimé mardi que Ben Laden était plus un symbole qu'une véritable menace à la sécurité des Etats-Unis. Je crois que pouvoir le capturer ou le tuer aurait également un impact symbolique puissant"…
"Je pense que sa capacité à planifier directement le type d'attentats qui nous ont fait tant de mal en septembre 2001 est très limitée aujourd'hui", a déclaré le futur secrétaire à la guerre de Bush
"Je ne doute pas que nos forces armées font de leur mieux intercepter Ben Laden ", a ajouté l'ancien directeur de la CIA.
(Reuters)
Prisons, exactions & torture
08-12
L’armée américaine a remis aux autorités afghanes 26 hommes qui étaient détenus sur la base de Bagram, à une quarantaine de kilomètres au nord de Kaboul. Une enquête a déterminé qu’ils ne représentaient plus un danger pour la sécurité de l’Afghanistan et des troupes américaines.
AP
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails
Province de Badghis (nord-ouest de l’Afghanistan)
02-12
Des hommes armés non identifiés ont attaqué un camp de la compagnie China Railway Shisiju.
Les ouvriers chinois, qui construisent une route dans la région de Duabi, ont été rapatriés dans un camp plus sûr situé à une quarantaine de kilomètres de celui qui a été attaqué.
Bassirat.net avec Xinhua
Province de Farah (sud-ouest)
10-12
Dimanche soir, des combats ont opposé la police, appuyée par l’Isaf, aux résistants dans le district de Farah Rod, a annoncé Sayyid Afga Saqib, chef de la police provinciale.
Huit résistants auraient été tués et dix autres blessés, a-t-il affirmé, oubliant de parler des pertes dans ces propre rangs.
Bassirat.net avec Xinhua
Province d'Helmand (sud de l'Afghanistan)
03-12
Selon un communiqué de l’Isaf, entre 7 et 8 résistants ont été tués lors de violents combats dans le district de Moussa Qala, au nord de la province.
Selon le texte, une patrouille de reconnaissance, à la poursuite des résistants, s'est retrouvée dimanche face à un grand nombre ceci à une quinzaine de kilomètres du village de Moussa Qala.
Les troupes au sol, appuyés par des moyens aériens, ont affronté les résistants pendant quatre heures.
Aucune victime n'est à déplorer parmi les soldats de l'Isaf.(???)
Il s'agit du plus important affrontement rapporté dans ce district depuis un accord intervenu en septembre dernier entre les troupes britanniques de l'Isaf et les chefs tribaux locaux.
Ces derniers avaient assuré que les résistants partiraient de ce district si les soldats britanniques se retiraient.
Bassirat.net avec Reuters et AFP
04-12
Trois soldats de l’Isaf ont été blessés au cours d’un incident distinct qui s’est produit dans le district de Nawzad.
Des résistants ont attaqué un convoi de soldats de l’Isaf, les obligeant à demander un appui aérien.
Cinq résistants ont perdu la vie dans cette attaque, a affirmé le chef de la sécurité dans la province.
Bassirat.net avec Reuters et AFP
05-12
Jonathan Wigley, membre de la compagnie Zulu du 45e Commando des Royal Marines, a peut être été tué mardi par un tir ami lors des intenses combats qui ont opposé les soldats britanniques aux résistants dans le district de Garmser
Selon la BBC, des tirs provenant de d’hélicoptères de combat britannique ou de chasseurs-bombardiers américains sont peut être à l’origine de sa mort...
Bassirat.net avec BBC
05-12
Un soldat britannique a été tué dans une offensive aéroterrestre repoussée par les résistants dans le district de Garmser, région située dans la province méridionale de Helmand.
Mardi à l’aube, un contingent de la Royal Marine est passé à l’action pour protéger le centre administratif du district de Garmser d’une possible attaque.
Ce district est régulièrement attaqué. Des résistants ont même réussi à le contrôler entièrement à deux reprises depuis l’été.
Les Britanniques, qui constituent le gros des forces de l'Otan dans la province d'Helmand, étaient appuyés au sol par des véhicules blindés légers et des mortiers. Après dix heures d'affrontements, ils ont battu en retraite », a-t-il ajouté.
Les combats ont fait pas mal de blessés dans les rangs britanniques.
Evacués par avion vers l’hôpital du Camp Bastion, dans les environs de Lashhar Gah, chef-lieu de la province de Helmand, l'un d'eux est mort des suites de ses blessures. Un des autres soldats se trouve dans un état stationnaire après avoir subi une intervention chirurgicale, a expliqué une porte-parole du ministère britannique de la Défense.
Bassirat.net avec Reuters, BBC et AFP06 Décembre 2006
Reuters, BBC et AFP
12-12
Mardi, le ministère britannique de la Défense a annoncé la mort au combat d’un membre du 42e commando des Royal Marines
Une patrouille britannique a été prise sous des tirs d’armes légères, a précisé le ministère..
Bassirat.net avec AP
12-12
Un kamikaze s’est fait exploser dans les bureaux du gouverneur de la province, tuant huit personnes dont sept policiers et huit autres ont été blessées selon le porte-parole des autorités, M. Muhiddin a identifié l'un des deux civils comme étant le chef du secteur de Washer, Abdul Sattar Khan
Le gouverneur Mohammed Daud se trouvait dans son bureau à Lashkar Gah,.
AP
Province d'Herat (ouest de l'Afghanistan)
06-12
Mercredi soir, des hommes non identifiés ont abattu le Docteur Mohammad Zahir, chef du district de Golran, au nord-ouest de la province de Hérât, à la frontière avec l’Iran et le Turkménistan.
Le Dr Zahir, 45 ans, était le chef des services de renseignements de la province au début des années 1990.
Bassirat.net avec Pajhwok
Province de Kandahar (sud)
03-12:
En ouvrant le feu de manière indiscriminée le 3 décembre pour dégager leur route, des soldats britanniques des Royal Marines, qui évacuaient des soldats blessés dans une attaque kamikaze , ont tué au moins 3 civils afghans, affirme The Guardian. (un quotidien britannique) , 21 autres ont été blessés, provoquant l'ire des habitants sur place..
Les Royal Marines auraient tiré depuis leur véhicule en passant dans la ville après que leur convoi a subi des attaques, dans lequel au moins 3 soldats britanniques de l'Isaf avaient été blessés a précisé le Guardian.( L'un des trois soldats est dans un état « sérieux » tandis que les deux autres sont dans un état stationnaire, a indiqué une porte-parole du ministère britannique de la Défense.)
(Bassirat.net avec AFP 05h13-10h18 )
05-12
Deuxième attaque du même genre en trois jours.
"Un véhicule conduit par un kamikaze a heurté un convoi de l'Otan à 4 ou 5 km à l'ouest de la ville de Kandahar, sur la route qui mène à l'aéroport" et à la base de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), a déclaré à l'AFP le capitaine André Salloum, porte-parole de l'Isaf à Kandahar.
" neuf militaires.ont été blessés et deux véhicules de l'Isaf endommagés", a-t-il ajouté,.
(afp- 10h18 Bassirat.net avec Reuters)
06-12
Un kamikaze s'est fait exploser tuant 8 personnes, deux Américains un népalais, et 5 Afghans, ont déclaré un responsable et des témoins.
Un employé de la firme, Mohammad Afzal, a affirmé qu'un chef régional de la société avait péri dans cet attaque
L'auteur de l'attaque s'est approché d'un groupe d'agents de sécurité privés et a fait sauter sa charge explosive à l'extérieur de l'enceinte de l'entreprise de sécurité privée américaine USPI(US Protection and Investigation)", à Kandahar, a déclaré Rohullah Khan, un responsable de la compagnie.
Il a ajouté que trois autres personnes ont été blessées dans la déflagration.
Il s'agissait de 6eme attaque kamikaze en neuf jours dans la province de Kandahar. Et la 12 en 21 jours.
AP-reuters & afp - 06h33)
07-12
Un Kamikaze s’est lancé contre un convoi de l'Isaf dans le centre de Kandahar, rapportent la police et des témoins.
L'attaque n'a(urait) fait ni mort ni blessé parmi les soldats , sous commandement de l'Otan.
(Reuters)
12-08
Un soldat de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) a été tué mardi dans un affrontement, selon un communiqué de l'Isaf. Des Britanniques sont notamment déployés dans cette zone.
(afp- 15h27)
12-08
A Lashkar Gah, chef-lieu de cette province, "sept policiers et un civil ont été tués, ainsi que le kamikaze qui a fait exploser la charge qu'il portait sur lui dans l'enceinte du bâtiment du gouverneur . Les huit blessés sont des gardes du corps, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Zemarai Bashari.
(afp- 15h27)
Province de Kapisa
09-12
La vallée de Tagab a été samedi le théâtre d’un nouvel accrochage. Le ministère afghan de la Défense a affirmé samedi repoussé l’attaque de résistants contre un convoi de l’armée afghane. Un résistant a(urait) été tué, et un autre blessé, (qui ne parle pas de ces pertes…selon le communiqué.
Bassirat.net avec AP
Province de Kunar (est de l'Afghanistan)
06-12
Les autorités de la province, ont annoncé avoir retrouvé les corps des quatre hommes enlevés le 25 novembre dernier dans la vallée de Korengal.
Accusés d’être des espions à la solde des États-Unis, ils ont été éxécutés.
Bassirat.net avec Pajhwok
Province de Khost (sud-est)
12-12
Des forces sous commandement américain ont tué au moins quatre personnes, dont une adolescente.(La coalition, a affirmé qu'une fusillade avait éclaté après que des suspects( ?) , réfugiés dans une maison, eurent refusé de se rendre.
D'après des habitants, les soldats, renforcés par des miliciens afghans, ont fait irruption dans une maison dont les occupants, qui les ont pris pour des voleurs, ont ouvert le feu. Quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées, toutes des civils, ont-ils ajouté.
(Reuters & AFP)
Province de Laghman (est)
10-12
Au moins quatre civils ont été tués dans un raid aérien mené par des avions de l’Isaf, a annoncé dimanche un officiel afghan.
Les raids, qui s’inscrivaient dans le cadre de l’opération « Western Hammer », se sont déroulés dans le district d’Alishing, et visaient des résistants(…), selon Abdoul Karim Omeryar, chef de la police provinciale.
Bassirat.net avec The News
Province de Paktiâ (sud-est)
11-12
Six miliciens afghans travaillant aux côtés des forces américaines ont été tués samedi soir par l'explosion d'un engin télécommandé au passage de leur véhicule, selon la police locale.
L’attaque s’est produite dans la région de Lezha Mangal.
Bassirat.net avec ATS et AIP
Province de Zaboul (sud-est)
03-12
Dimanche matin, des résistants ont attaqué un poste de police dans les environs de Qalat, chef-lieu de la province de Zabôl,.
Quatre policiers ont été tués dans les combats qui ont suivi, a affirmé Gailani Khân, chef de la police de la route dans la province.
Bassirat.net avec AP et Reuters
09-12
Deux soldats (seulement 2 ???) de l’Isaf, dont les nationalités n’ont pas été communiquées, ont été blessés lors de l’attaque de leur convoi. L’attaque s’est produite dans le district de Mizan.
Un porte-parole de l’Isaf a également précisé que quatre véhicules ont été endommagés.
Bassirat.net avec Pajhwok
Enlèvement
06-12
Des hommes ont enlevé deux travailleurs humanitaires dans le district de Zormat, situé dans la province de Paktykâ, au sud-est de l’Afghanistan, ont annoncé j les autorités locales. Les deux humanitaires travaillent pour Ibn Sina, Ong qui serait active dans le domaine de la santé.
Bassirat.net avec Pajhwok
3-2 L'Afghanistan en chiffre : Guerre appelée "Enduring Freedom déclenchée en octobre 2001

Civils tués : ? + 2.175
Civils blessés : ? + 1.432 (chiffres trop bas)

Résistances afghans tués : : ? + 1.453
Résistances afghans blessés : ? + 1375 (chiffres trop bas)
Résistances afghans arretés : : ? + 725
Militaires Occupant tués : 678
Militaires Occupant blessés : ? + 720 (chiffre invraisemblablement bas...)
Suicides : ? + 20
CIA tués : : 4

Soldats /policiers tués : ? + 2.579
Soldats gouvernementaux Blessés : ? + 3.013 (chiffres trop bas)
Collaborateurs tués + armée pakistanaise) : 597
Collaborateurs Blessés : ? + 337
Collaborateurs disparus : ? + 14

Les chiffres indiqués sont vérifiés par le recoupement des chiffres des pertes communiqués par la résistance & les médias occidentaux & Bassirat.net
5 Médias
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
5-1 Deux journalistes, dont un Allemand, ont été enlevés.
04-12
Selon l’ANSO, agence coordonnant la sécurité des organisations humanitaires, deux journalistes, dont un Allemand, ont été enlevés lundi par des hommes armés alors qu’ils circulaient en taxi entre Kandahâr et la province d’Ourouzgân. .
Bassirat.net avec Reuters
6 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
6-1 Allemagne : l'affaire des photos de soldats en Afghanistan classée sans suite...
La justice allemande a classé sans suite jeudi l'affaire des photos montrant des soldats posant avec des restes humains en Afghanistan, malgré le tollé provoqué par la publication de ces clichés en Allemagne.
Les parquet de Munich et de Kiel ont estimé que ces photos n'établissaient pas une atteinte à la dignité des morts, ont expliqué deux procureurs.
Selon Ruediger Hoedl, procureur à Munich, les soldats avaient trouvé un crâne et d'autres ossements en 2003 sur un site où les Afghans avaient précédemment creusé les fondations de maisons. Leur acte aurait constitué un crime si les restes humains avaient été extraits d'un cimetière, a-t-il précisé.
Le ministère allemand de la Défense avait indiqué début novembre que 23 personnes ayant servi en Afghanistan, dont 16 sont toujours en service, étaient soupçonnées d'avoir pris part à cette affaire. Six soldats avaient été suspendus et trois avaient reconnu leur responsabilité.
AP 7-12
7 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
7-1 Analyse de Claudine Pôlet : Directive de politique générale OTAN: la gueule de bois après Riga!.
Directive politique globale
Entérinée par les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN lors du sommet de Riga
Introduction
1. La présente Directive politique globale fournit un cadre et des orientations politiques pour la poursuite de la transformation de l’OTAN, en définissant, pour les dix à quinze prochaines années, les priorités applicables aux questions de capacités, aux disciplines de planification et aux activités de renseignement de l’Alliance. Cette Directive, qui sera révisée régulièrement, vise également à accroître leur cohérence par le biais d’un mécanisme de gestion efficace.
Partie 1 - Contexte stratégique
2. Le Concept stratégique adopté par l’OTAN en 1999 décrivait l’évolution de l’environnement de sécurité en des termes qui restent valables. Cet environnement continue d’évoluer ; il est et restera complexe, mondial de par sa dimension, et sujet à des développements imprévisibles. L’évolution de la situation internationale en matière de sécurité a une incidence de plus en plus marquée sur la vie des citoyens des pays de l’Alliance et d’autres pays. Le terrorisme, qui prend des dimensions mondiales et dont les effets sont de plus en plus meurtriers, ainsi que la prolifération des armes de destruction massive, constitueront probablement les principales menaces pour l’Alliance dans les dix à quinze prochaines années. L’instabilité due aux États faillis ou en déliquescence, les crises et conflits régionaux et leurs causes et effets, la disponibilité toujours plus grande d’armes conventionnelles sophistiquées, le détournement des technologies émergentes et la perturbation des approvisionnements en ressources vitales seront vraisemblablement les principaux risques et défis auxquels l’Alliance sera confrontée pendant cette période. Tous ces facteurs peuvent être étroitement liés ou se combiner, le plus grand danger venant de terroristes en possession d’armes de destruction massive.
3. La paix, la sécurité et le développement sont plus que jamais interdépendants. Il est donc important qu’il y ait une coopération et une coordination étroites entre les différentes organisations internationales jouant chacune un rôle étroitement lié à celui de l’autre dans la prévention et la gestion des crises. Compte tenu du large éventail de leurs moyens et de leurs responsabilités, les Nations Unies et l’Union européenne sont des organisations particulièrement importantes. Le Conseil de sécurité des Nations Unies continuera d’assumer la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. L’Union européenne, qui est capable de mobiliser un large éventail d’instruments militaires et civils, joue un rôle croissant à l’appui de la stabilité internationale. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe continue elle aussi d’assumer d’importantes responsabilités dans ce domaine.
Partie 2 - Incidences pour l’Alliance
4. L’Alliance continuera de suivre l’approche globale de la sécurité exposée dans le Concept stratégique de 1999 et de remplir les tâches fondamentales de sécurité prévues par ce dernier, à savoir sécurité, consultation, dissuasion et défense, gestion des crises et partenariat.
5. La défense collective restera la vocation essentielle de l’Alliance. La nature des défis qui pourraient relever de l’article 5 continue d’évoluer. Une agression conventionnelle à grande échelle dirigée contre l’Alliance reste hautement improbable ; toutefois, comme l’ont montré les attentats terroristes perpétrés contre les États-Unis en 2001, à la suite desquels l’OTAN a invoqué l’article 5 pour la première fois, les attaques futures pourraient venir de l’extérieur de la région euro-atlantique et mettre en jeu des formes non conventionnelles d’agressions armées. Elles pourraient aussi s’accompagner d’un risque accru d’utilisation de moyens asymétriques et pourraient faire intervenir des armes de destruction massive. La défense contre le terrorisme et la capacité de répondre aux défis, d’où qu’ils viennent, ont pris une importance accrue et la garderont.
6. L’Alliance restera prête, au cas par cas et par consensus, à contribuer à une prévention efficace des conflits et à s’engager activement dans la gestion des crises, notamment dans le cadre d’opérations de réponse aux crises ne relevant pas de l’article 5, comme le prévoit le Concept stratégique. L’Alliance a mené toute une série d’opérations de ce genre depuis la fin de la guerre froide. L’expérience a montré que les opérations de stabilisation et le soutien militaire aux efforts de reconstruction après un conflit prennent une importance accrue. Le rôle des Nations Unies et de l’Union européenne ainsi que d’autres organisations, y compris, au besoin, des organisations non gouvernementales, dans les opérations en cours et dans les crises futures, va donner une grande importance à une coopération et à une coordination pratiques et étroites entre tous les éléments concernés par la réponse internationale.
7. Dans ce contexte, l’OTAN doit conserver la faculté d’exécuter l’éventail complet de ses missions, de celles de haute intensité à celles de faible intensité, tout en se concentrant sur les opérations les plus probables, en répondant aux besoins opérationnels actuels et futurs, et en restant capable d’exécuter les opérations les plus exigeantes. Elle continuera d’avoir besoin d’une combinaison de forces conventionnelles et de forces nucléaires, conformément aux directives en vigueur. L’Alliance doit, en particulier, s’attacher à :
(a) renforcer sa capacité de faire face aux défis - quelle que soit leur origine - qui se posent pour la sécurité des populations, du territoire et des forces de ses pays ;
(b) renforcer sa capacité d’anticiper et d’évaluer les menaces, les risques et les défis auxquels elle est confrontée, en particulier les menaces que constituent le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive;
(c) mettre à disposition des forces capables d’exécuter la gamme complète de ses opérations et missions militaires;
(d) pouvoir faire face rapidement à des circonstances imprévues;
(e) faire en sorte que ses propres instruments de gestion des crises soient rassemblés efficacement. Bien que l’OTAN n’ait pas besoin de développer des capacités destinées strictement à des fins civiles, il lui faut, en tenant compte des arrangements existants, améliorer sa coopération pratique avec les Partenaires, les organisations internationales compétentes et, au besoin, des organisations non gouvernementales, afin de collaborer plus efficacement dans la planification et la conduite de ses opérations ;
(f) continuer d’adapter les processus de planification afin de répondre aux nouvelles exigences.
8. L’évolution de l’environnement de sécurité fait que les engagements des pays pour les opérations de l’OTAN – étant entendu que les décisions politiques nationales priment – doivent se traduire concrètement par la mise au point et l’application de contributions souples et soutenables mais aussi par un partage équitable des charges. Il importe également d’avoir rapidement une idée des besoins militaires probables et des forces et ressources disponibles lorsqu’il s’agit de prendre une décision au niveau de l’Alliance sur le lancement d’une opération.
9. Pour toutes ces raisons, il faut que les Alliés poursuivent le processus de transformation, notamment en se dotant de souplesse sur les plans conceptuel et organisationnel et en développant des capacités robustes déployables, soutenables, interopérables et employables.
Partie 3 - Lignes directrices pour les besoins de l’Alliance en matière de capacités
10. Compte tenu de la nature probable du futur environnement de sécurité et des exigences qui en découleront, l’Alliance aura besoin d’agilité et de souplesse pour relever les défis complexes et imprévisibles qui pourront surgir loin des frontières des États membres et sur court préavis. L’Alliance aura également besoin d’arrangements efficaces pour le partage des données du renseignement et des informations. Comme dans le passé, les données du renseignement et les enseignements tirés au cours d’opérations orienteront également le développement des capacités.
11. Pour pouvoir remplir toute la gamme de ses missions, l’Alliance doit être capable de lancer et d’appuyer simultanément des opérations interarmées de grande envergure et des opérations de moindre ampleur, pour la défense collective et la réponse aux crises, sur son territoire et au ‑ delà, à sa périphérie, et à distance stratégique ; l’OTAN devra probablement mener davantage d’opérations de moindre ampleur, exigeantes et différentes les unes des autres, et elle doit conserver la capacité de mener des opérations à grande échelle et de forte intensité.
12. Quelle que soit son ampleur globale, chaque opération nécessitera vraisemblablement une structure de commandement et de contrôle permettant de planifier et de mener une campagne afin de réaliser un objectif stratégique ou opérationnel au moyen de la combinaison appropriée d’éléments aériens, terrestres et maritimes. Elle nécessitera aussi des forces structurées, équipées, dotées des effectifs voulus, et entraînées pour des opérations expéditionnaires, afin de réagir rapidement à des crises naissantes, la Force de réaction de l’OTAN constituant alors un élément essentiel pour venir efficacement en renfort des forces d’entrée initiales et pour soutenir l’engagement de l’Alliance pendant toute la durée de l’opération.
13. Sur cette base, l’Alliance a besoin de suffisamment de forces terrestres entièrement déployables et soutenables, ainsi que des éléments aériens et maritimes appropriés. Ce besoin est justifié par les objectifs politiques formulés par les Ministres de la défense s’agissant du pourcentage de leurs forces terrestres structurées, préparées et équipées pour des opérations de déploiement (40%) et du pourcentage de forces qui sont à tout moment en train de mener des opérations prolongées ou prévues à cet effet (8%), ainsi que par la volonté des Alliés d’intensifier leurs efforts à cet égard, en tenant compte de leurs priorités et obligations nationales.
14. L’OTAN et l’UE, ainsi que leurs États membres, ont déjà approuvé des procédures afin de veiller à ce que les capacités nécessaires communes aux deux organisations soient développées de manière cohérente, transparente et propre à assurer un renforcement mutuel. Il faudrait continuer de tenir pleinement compte de ces principes, objectifs et procédures dans les disciplines de planification de l’OTAN.
15. La mise au point des capacités ne sera pas possible sans un engagement suffisant de ressources. En outre, il demeurera essentiel que les ressources que les Alliés mettent à disposition pour la défense, que ce soit au niveau national, au travers de projets multinationaux, ou via les mécanismes OTAN, soient utilisées de façon aussi rationnelle que possible et essentiellement pour les domaines prioritaires d’investissement. Du fait de l’accroissement des investissements dans les capacités essentielles, les pays devront envisager de redéfinir les priorités et utiliser les ressources de façon plus rationnelle, notamment par la mise en commun de ressources et par d’autres formes de coopération bilatérale ou multilatérale. Les plans de défense de l’OTAN devraient appuyer ces activités.
16. Au cours des dix à quinze prochaines années, les améliorations apportées pour répondre aux besoins capacitaires ci-après deviendront très importantes, compte tenu de l’évolution de l’environnement de sécurité et de la nécessité de réagir face aux menaces et risques conventionnels, et surtout asymétriques, d’où qu’ils viennent :
(a) aptitude à mener et à soutenir des opérations expéditionnaires interarmées multinationales loin du territoire national, avec un soutien faible ou nul de la part du pays hôte, pendant des périodes prolongées. Pour ce faire, il faut disposer de forces pleinement déployables, soutenables et interopérables, ainsi que des moyens voulus pour les déployer. Il sera aussi nécessaire d’adopter, dans le domaine du soutien logistique, une approche entièrement coordonnée et, lorsqu’il y a lieu, multinationale;
(b) faculté d’adapter rapidement et efficacement les dispositifs de forces et les réponses militaires en fonction de circonstances imprévues. Pour y parvenir, il faut notamment pouvoir analyser efficacement l’environnement et anticiper les besoins éventuels, maintenir les forces à un haut niveau de préparation, et avoir la souplesse nécessaire pour s’adapter à des changements soudains dans les besoins;
(c) aptitude à décourager et déjouer tout acte de terrorisme, à s’en défendre et à s’en protéger, et plus particulièrement à contribuer à la protection des populations, du territoire, et des infrastructures et forces essentielles de l’Alliance, et à apporter un appui à la gestion des conséquences;
(d) capacité de protéger des cyberattaques les systèmes d’informations dont l’importance est essentielle pour l’Alliance;
(e) capacité de mener des opérations en tenant compte des menaces liées aux armes de destruction massive et aux risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, et notamment de défendre les forces de l’OTAN déployées contre les menaces liées aux missiles de théâtre;
(f) aptitude à mener des opérations dans des environnements géographiques et climatiques exigeants;
(g) capacité, grâce à l’équipement et aux procédures appropriés, d’identifier les éléments hostiles, y compris en zones urbaines, afin de mener des opérations de façon à réduire à un minimum les dommages involontaires ainsi que le risque pour nos propres forces;
(h) capacité et souplesse voulues pour mener des opérations dans des circonstances où les efforts divers de plusieurs autorités, institutions et pays doivent être coordonnés dans un cadre global afin d’obtenir les résultats souhaités, et où ces divers acteurs peuvent entreprendre simultanément des activités de combat, de stabilisation, de reconstruction, de réconciliation et d’aide humanitaire;
(i) aptitude à apporter un soutien militaire à des opérations de stabilisation et à des activités de reconstruction dans toutes les phases d’une crise, y compris à établir un environnement sûr et sécurisé, dans la gamme complète des missions ; un soutien militaire sera apporté aux efforts de reconstruction dans la mesure où les conditions sur le théâtre des opérations empêchent d’autres acteurs principalement responsables de ces activités de mener leurs tâches à bien. Cela devrait comprendre l’aptitude à soutenir la réforme du secteur de la sécurité, notamment la démobilisation, le désarmement et la réinsertion et à apporter un soutien militaire, dans les limites des moyens et capacités, à des opérations de secours humanitaires;
(j) aptitude à déployer des forces alliées dont l’interopérabilité et la normalisation sont aussi poussées que possible, et souplesse voulue pour coopérer avec les forces des Partenaires, y compris, dans la mesure du possible, en communiquant les normes appropriées.
17. Fournir ces capacités exige une ouverture aux nouveautés en matière de technologies, de concepts, de doctrines et de procédures, à l’appui notamment d’une approche des opérations qui, compte tenu des dispositions de l’alinéa 7e ci-dessus, vise l’utilisation complète et cohérente des divers instruments de l’Alliance afin de créer les effets globaux qui permettront d’obtenir le résultat souhaité. Cette approche axée sur les effets devrait être élaborée plus avant et pourrait porter sur les éléments suivants : amélioration de la perception de la situation, prise de décisions et établissement de plans opérationnels en temps voulu, amélioration des liaisons entre les commandants, capteurs et systèmes d’armes, et déploiement et emploi optimaux et cohérents des forces expéditionnaires interarmées.
18. Parmi ces besoins qualitatifs, les grandes priorités de l’OTAN sont les suivantes : forces expéditionnaires interarmées et capacité de les déployer et d’en assurer le soutien, forces à haut niveau de préparation, aptitude à faire face aux menaces asymétriques, supériorité dans le domaine de l’information, aptitude à regrouper au mieux les divers instruments de l’Alliance utilisés pour faire face à une crise et la résoudre, et capacité d’assurer la coordination avec d’autres acteurs. La Force de réaction de l’OTAN est un instrument militaire fondamental au service de l’Alliance et un catalyseur pour la poursuite de la transformation ; elle est considérée comme hautement prioritaire, tout comme les besoins opérationnels.
Partie 4 - Principes d’un mécanisme de gestion
19. Les comités et organes de l’OTAN responsables des disciplines de planification concernées, y compris la planification opérationnelle et le renseignement, doivent mettre en oeuvre la Directive politique globale dans leurs travaux, en élaborant, en tant que de besoin, les politiques, directives et orientations détaillées qu’ils adopteront à leur tour dans le cadre de leurs disciplines respectives.
20. Un mécanisme de gestion efficace doit faire partie intégrante de la mise en oeuvre de la Directive politique globale. Il sera établi par le Conseil de l’Atlantique Nord en session permanente et permettra d’élaborer d’autres orientations détaillées, de vérifier et de garantir que les dispositions de la Directive politique globale sont respectées dans ces disciplines de planification, et de veiller à la cohérence et à l’harmonisation entre ces disciplines*. Ce mécanisme de gestion comprendra un système d’arrangements efficaces, y compris, au besoin, des instructions officielles, en vue d’un alignement des processus de planification, de la mise en cohérence des orientations et de l’harmonisation des besoins et des structures de soutien.
21. La mise en oeuvre de la présente Directive politique globale devrait se traduire par le développement de capacités plus exploitables pour les opérations et missions futures.
* Le mécanisme de gestion a été établi en février 2006
7-2 Point de vue de Ahmed Rashid : L’échec de l’Otan annonce une guerre plus étendue.
L’échec consternant des pays membres de l’Otan lors du sommet de Riga la semaine dernière à s’engager à fournir plus de troupes en Afghanistan va favoriser une offensive des résistants sur l’ensemble du pays et annonce plus d’interférences de pays voisins.
Dans les futures annales sur la propagation de ‘l’extrémisme’ islamique et d’al-Qaïda, le sommet de l’Otan des 28 et 29 novembre sera probablement considéré comme un moment décisif.
L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la France, qui ont refusé d’accepter que leurs troupes aillent dans le Sud combattre les taliban, et les autres États membres qui ont refusé de s’engager à fournir des troupes fraîches ou des équipements, pourraient bien être tenus pour responsables d’avoir permis à l’Afghanistan de retomber entre les mains de la résistance et de leurs alliés d’al-Qaïda.
De telles considérations déprimantes résultent de la fragilité du gouvernement afghan, de l’augmentation massive des attaques en 2006, de l’effondrement de l’autorité civile dans une grande partie du pays et de l’augmentation de la production d’opium qui ne finance pas seulement la résistance mais une pléthore de groupes afghans, cachemiries, centrasiatiques, chinois et tchétchènes basés à la frontière afghano-pakistanaise.
L’été dernier, la résistance ont envisage de prendre Kandahâr, la deuxième ville afghane, et d’y établir un gouvernement parallèle. Leurs projets ont été contrecarrés uniquement par les sacrifices des troupes américaines, canadiennes, néerlandaises et britanniques de l’Otan et de leurs alliés afghans qui ont affronté des unités ‘talibanes’ de la taille de bataillons (entre 400 et 600 hommes : ndlr) lors de batailles rangées du genre de celles que l’Occident n’avait pas connues depuis la guerre de Corée.
Les chefs tribaux à Peshawar et le long de la frontière affirment maintenant que la résistance recrute des centaines de combattants au Pakistan et en Afghanistan pour des offensives d’envergure et multiples qui pourraient ouvrir un grande nombre de fronts dans le sud de l’Afghanistan auxquels les forces de l’Otan, dans leur configuration actuelle, ne pourraient pas faire face. Cette fois-ci, Kaboul et le gouvernement du président Hamid Karzaï sont les cibles.
La résistance va pleinement analyser et exploiter l’échec de l’Otan a répondre à ces menaces.
L’inaction de l’Otan va également provoquer une démoralisation massive du peuple afghan et encourager les chefs de guerre et les trafiquants de drogue à se préparer pour l’anarchie à venir.
Plus important, la décision de l’Otan ouvre la voie à davantage d’interférence par les pays voisins qui ont alimenté la guerre civile en Afghanistan durant les années 1990.
Le régime militaire pakistanais, qui a fourni un soutien clandestin aux taliban et qui a refusé les plans des États-Unis et de l’Otan qui prévoyaient l’arrestation des leaders taliban sur son sol, a depuis longtemps fait le calcul d’un retrait d’Afghanistan des forces occidentales. Les officiels pakistanais ont déjà convaincu que la résistance est en train de gagner et tentent de convaincre l’Otan et les États-Unis de conclure des accords avec les taliban dans le sud et l’est, accords qui pourraient éventuellement se transformer en une coalition gouvernementale à Kaboul incluant les taliban sous le patronage du Pakistan.
Cependant, un tel plan ne pourra pas être accepté par les autres pays voisins qui dans les années 1990 ont soutenu l’ancienne Alliance du nord dans sa guerre contre les taliban. Pour contrer les taliban et le Pakistan, la Russie, l’Iran, l’Inde et les États d’Asie centrale pourraient renforcer leur soutien au gouvernement Karzaï. Mais, ils vont probablement tous chercher des alternatives, comme réarmer et remobiliser leurs anciens alliés, les chefs de guerre des provinces septentrionales.
A l’instar des années 1990, un scénario similaire pourrait se transformer en guerre civile et ethnique entre les taliban pashtounes du sud et les tadjiks, les ouzbeks et les hazaras du nord.
À Riga, l’Otan a démontré qu’elle n’avait pas la volonté d’arrêter une guerre civile de ce genre qui pourrait mener à la partition nord/sud de l’Afghanistan.
Beaucoup craignent qu’en dépit des rêves illusoires des militaires pakistanais, une guerre civile en Afghanistan ait des effets dévastateurs sur l’intégrité territoriale du Pakistan. Le régime du président Moucharraf fait déjà face à une insurrection séparatiste mature dans la province du Baloutchistan.
En outre, une vague de talibanisation emporte la ceinture pashtoune pakistanaise. Les militaires ne tentent pas de l’arrêter, mais, au contraire, ils s’y plient par le biais de soi-disant accords de paix qui laissent en place les résistants et d’al-Qaïda
Les zones tribales pashtounes du Pakistan se sont déjà avérées être le terrain de préparation des attaques de Londres en juillet 2005 et du complot déjoué cette année à l’aéroport d’Heathrow.
La situation en Afghanistan n’est pas seulement grave, elle est désespérée.
La lutte contre l’extrémisme islamique ne sera pas perdue en Iraq, en Iran ou même dans les territoires palestiniens, mais en Afghanistan. C’est dans ce pays qu’al-Qaïda veut se regrouper et se réarmer pour continuer son djihâd global et c’est ici que les pays membres de l’Otan font échouer le monde.
Ce texte est la traduction d’un article écrit par le journaliste pakistanais Ahmed Rashid et publié par l’International Herald Tribune
Bassirat.net07 Décembre 2006
7-3 L’armée britannique essuie un nouveau revers
Un soldat britannique a été tué et un autre blessé mardi (05-12) dans une offensive aéroterrestre repoussée par les résistants dans le district de Garmser, région située dans la province méridionale de Helmand.
Mardi à l’aube, un contingent de la Royal Marine est passé à l’action pour protéger le centre administratif du district de Garmser d’une possible attaque.
Ce district est régulièrement attaqué. Des résistants ont même réussi à le contrôler entièrement à deux reprises depuis l’été.
Il faut dire que l’armée britannique et les représentants locaux du gouvernement afghan ne sont présents que sur une étroite bande de terrain aux maisons en ruines qui suit la rive orientale de la rivière Helmand.
Le reste du district, qui compte environ 550 villages pour une population estimée en 2002 à 88 000 habitants, est administré par les taliban.
Un caméraman de l’agence Reuters, sur zone depuis plusieurs jours, a relaté le déroulement de l’opération. « Les Britanniques ont traversé un pont sur la rivière et commencé à progresser à travers les blés, ne rencontrant au début qu'une résistance sporadique », a-t-il affirmé. « Mais lesrésistants ont ensuite lancé une furieuse contre-attaque à l'arme lourde et tenté de prendre à revers les assaillants », a-t-il poursuivi.
« Les combattants, qui disposent dans ce secteur d'un important réseau de tranchées et d'abris souterrains reliés entre eux, ont tenu bon sous les tirs des hélicoptères Apache, sous les bombes de 250 kilos larguées par des bombardiers B1 et sous le feu des avions d'attaque A-10.
Les Britanniques, qui constituent le gros des forces de l'Otan dans la province d'Helmand, étaient appuyés au sol par des véhicules blindés légers et des mortiers. Après dix heures d'affrontements, ils ont battu en retraite », a-t-il ajouté.
Les combats ont fait pas mal de blessés dans les rangs britanniques. Evacués par avion vers l’hôpital du Camp Bastion, dans les environs de Lashhar Gah, chef-lieu de la province de Helmand, l'un d'eux est mort des suites de ses blessures. Un des autres soldats se trouve dans un état stationnaire après avoir subi une intervention chirurgicale, a expliqué une porte-parole du ministère britannique de la Défense.
L’officier britannique responsable de la zone, le commandant Andy Plewes, a déclaré que l’opération avait été couronnée de succès (…) car elle avait permis de « nettoyer » des secteurs situés à proximité de la zone que ses hommes contrôlent. Il a, par ailleurs, dénoncé un manque de soutien de la part des forces de sécurité afghanes, ce qui ne lui a pas permis de tenir le terrain.
Bassirat.net avec Reuters, BBC et AFP06 Décembre 2006
Reuters, BBC et AFP
8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
8-1 Edito de Patrice Chabanet : ''Nouvelle posture''.
08-12
Les deux plus chauds partisans de la guerre en Irak, George W. Bush et Tony Blair sont en train d'amorcer un repli stratégique sur des positions dont ils ne voulaient pas entendre parler il y a quelques jours encore. A dire vrai, la situation sur le terrain d'une part et la dureté lucide du rapport Baker d'autre part ne leur laissent pas d'autre choix. On peut d'ailleurs se demander si ce rapport ne constitue pas pour les deux hommes une porte de sortie honorable.
Comme pour faire oublier leur entêtement, Bush et Blair paraissent même décidés à s'atteler sérieusement au dossier israélo-palestinien.
Le Premier ministre britannique doit d'ailleurs se rendre sur place pour relancer le processus de paix. Il était temps. La crise du Proche et du Moyen-Orient se nourrit en permanence du conflit entre Israéliens et Palestiniens. Il était vain de découpler ce dossier de ce qui se passe au Liban, en Irak, en Syrie et en Iran.
Le réalisme revenu dans le camp américano-britannique ne s'explique pas seulement par l'enlisement de la guerre en Irak qui ronge la popularité du président des Etats-Unis et du Premier ministre de Gran­de-Bretagne. Il y a aussi en arrière-plan une guerre qui, lentement, tourne au vinaigre, celle qui oppose les forces de l'Otan aux talibans en Af­ghanistan. Or, en mettant le “paquet” en Irak, l'armée américaine ne dispose pas de tous les moyens nécessaires pour vaincre ceux qui relèvent la tête du côté de Kaboul. En se dégageant progressivement de l'Irak et en renforçant les positions de son armée en Af­ghanistan, George W. Bush peut espérer ne pas perdre deux guerres à la fois, à moins de deux ans de la fin de son mandat.
Patrice Chabanet
9-0 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
9-1 Analyse par M.Lemaire du dernier grand discours en qualité de secrétaire général de l'Onu.
11-12
Dans son dernier grand discours en qualité de secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan a exhorté lundi les USA à éviter l'exercice solitaire de la diplomatie et à se montrer coopératif sur les défis mondiaux.
Annan n'a jamais cité nommément l'actuel président US, mais a critiqué implicitement la politique de Bush.
Contre les menaces globales, "aucune nation ne peut assurer sa sécurité en cherchant la suprématie sur toutes les autres", a-t-il ainsi déclaré. AP
3 axes :
1- Annan, a citer Harry Truman "aucun pays ne peut assurer sa sécurité en recherchant la suprématie sur tous les autres".
Annan : "Nous avons besoin de la direction des Etats-Unis; nous faisons face à de nombreux problèmes à travers le monde (...) le rôle dirigeant que les Etats-Unis ont joué naturellement dans le passé et peuvent jouer aujourd'hui nous est nécessaire",
"Aucune de nos institutions mondiales ne peut grand-chose quand les Etats-Unis se tiennent à distance. Mais quand ils sont pleinement engagés, tout est possible"(…) , a-t-il poursuivi.
"Lorsqu'il s'agira d'utiliser la puissance, et surtout la force militaire, le monde ne la considérera légitime que s'il est persuadé qu'on l'utilise dans un but pertinent - à des fins largement partagées -, conformément à des normes largement acceptées", a-t-il déclaré.
En réponse à une question sur les moyens de mettre fin à la guerre d'Irak, Annan a jugé nécessaire que les Etats-Unis coopèrent avec la communauté internationale - Syrie et Iran compris - pour favoriser un "partage" du pouvoir politique et des revenus pétroliers .
"Si vous les rendez responsables et les amenez à travailler avec vous, je crois que cela répondra aux intérêts de tout le monde, a-t-il dit. Remettre l'Irak d'aplomb sert non seulement les intérêts des Etats-Unis et de la communauté internationale, mais encore davantage ceux des pays de la région."

2- Des représentants de l'administration Bush ont estimé que Washington ne devait passer par les Nations unies que si cela répondait à ses intérêts nationaux.
"Ce n'est que par des institutions multilatérales que les Etats peuvent se rendre des comptes", a dit Annan. "C'est très important pour organiser ces institutions de façon équitable et démocratique, en donnant aux pauvres et aux faibles un peu d'influence sur les initiatives des riches et des puissants."
Les Etats-Unis, a-t-il rappelé, se sont historiquement inscrits à l'avant-garde de la défense des droits de l'homme.
"Quand ils semblent abandonner leur propres idéaux et objectifs, leurs amis étrangers s'en trouvent naturellement inquiets et désorientés", a-t-il dit en semblant faire allusion aux accusations de sévices ayant visé les prisons américaines de Guantanamo Bay (Cuba) et d'Abou Ghraïb (Irak)
.
3- Annan a fait l'éloge de Truman, en fonctions de 1945 à 1953, et l'a cité en modèle pour l'action des Etats-Unis dans le monde présent.
"Aujourd'hui plus que jamais, les Américains, comme le reste de l'humanité, ont besoin d'un système mondial qui fonctionne et par lequel les peuples puissent relever ensemble les défis mondiaux", a déclaré le diplomate ghanéen.
Truman, qui ordonna le largage de deux bombes atomiques sur le Japon en 1945 et fit des Etats-Unis le seul pays à avoir fait usage d'armes nucléaires, apprit de cette expérience que la sécurité devait désormais "être collective et indivisible", a dit Annan.
"Toute la civilisation est en jeu et nous ne pourrons la sauver que si tous les peuples s'unissent dans cette tâche", a dit Annan. "Vous, Américains, avez tant fait au siècle passé pour bâtir un système multilatéral efficace, centré sur les Nations unies. Vous est-il moins nécessaire aujourd'hui, et lui êtes-vous moins nécessaires qu'il y a soixante ans ?"
base : Reuters)
Nb : Dans son discours d'adieu, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan critique la politique des Etats-Unis
12-12
Kofi Annan, a critiqué l'administration du président américain avertissant la première puissance mondiale contre un renoncement à ses idéaux démocratiques en temps de guerre.
"Les droits de l'Homme et l'Etat de droit sont vitaux pour la sécurité et la prospérité globales", a déclaré M. Annan
(AP)
9-2 Benoît XVI. veut des "règles claires" dans la lutte anti-terroriste.
La guerre contre le terrorisme ne peut tout justifier et les Etats doivent s'imposer des limites et des "règles claires" pour éviter les "dérives" qui portent atteinte aux droits de l'homme, a déclaré Benoît XVI.
Dans son message le pape réaffirme qu'en aucun cas le nom de Dieu ne peut être invoqué pour justifier une guerre.
le chef de l'Eglise catholique dénonce les risques que font peser sur la paix la pauvreté, la faim, les atteintes à l'environnement et les régimes autoritaires qui persécutent les chrétiens ou imposent une seule et même religion à leurs peuples.
"Le douloureux conflit du Liban et la nouvelle configuration des conflits, surtout depuis que la menace terroriste a mis en oeuvre des formes inédites de violence, requièrent que la communauté internationale rappelle le droit international humanitaire et l'applique à toutes les situations actuelles de conflits armés, y compris à celles qui ne sont pas prévues par le droit international en vigueur", estime Benoît XVI, évoquant la guerre qui a opposé cet été Israël aux miliciens chiites dans le sud du Liban.
"le fléau du terrorisme nécessite une réflexion approfondie sur les limites éthiques qui sont inhérentes à l'utilisation des instruments actuels de maintien de la sécurité nationale", ajoute-t-il.
"De plus en plus, en effet, les conflits ne se déclarent pas, surtout lorsqu'ils sont déclenchés par des groupes terroristes décidés à atteindre leurs buts par tous les moyens. Devant les scénarios bouleversants de ces dernières années, les États ne peuvent pas ne pas éprouver la nécessité de se doter de règles plus claires, capables de s'opposer efficacement à la dérive dramatique à laquelle nous assistons", écrit le souverain pontife.
Il ajoute que la volonté de certains Etats de se doter de l'arme nucléaire "fait revenir en arrière, aux peurs et aux angoisses de la période dite de 'la guerre froide'".
A propos de la liberté religieuse :"Il y a des régimes qui imposent à tous une religion unique, tandis que des régimes indifférents nourrissent non pas une persécution violente, mais une dérision culturelle systématique des croyances religieuses. Dans tous les cas, un droit humain fondamental n'est pas respecté, avec des répercussions graves sur la convivialité pacifique", ajoute-t-il, allusion notamment à la situation en Arabie saoudite.
(Reuters) –
12-12Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
9-1 Guantanamo
Au jour le jour
13-12
Seize Afghans et un Iranien détenus depuis des années sur la base américaine de Guantanamo ont été libérés et sont arrivés mardi à Kaboul. Leur libération a été négociée par la Commission de réconciliation présidée par Sebghatôllah Modjaddedi, ancien président afghan (avril-juin 1992) et actuel président du Sénat. Il a affirmé que la plupart des anciens prisonniers étaient innocents. Entre 74 et 94 Afghans sont encore détenus à Guantanamo.
Bassirat.net avec AP
9- 6 Guantanamo : Les dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage certaines analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
9-6-1 Guantanamo : les interrogateurs tentent d'amadouer les détenus avec des privilèges.
06-12
Les interrogateurs de la prison spéciale US de Guantanamo parviennent toujours à obtenir des renseignements de la part des détenus, signale le responsable des renseignements du camp, Paul Rester
Selon Rester, pour obtenir des renseignements, l'armée autorise les détenus à ne pas participer à toutes les sessions d'interrogatoires, et octroient des privilèges à ceux qui se montrent coopératifs.
Ils peuvent ainsi plus souvent quitter leurs cellules (dans lesquelles ils sont normalement confinés jusqu'à 22h par jour), manger des sandwichs, regarder des matches de football ou des films dans les salles d'interrogatoires, ou encore avoir accès à deux livres par semaine, au lieu d'un.
Environ un tiers des détenus continuent à être interrogés, affirme Paul Rester, et ils fournissent encore des informations sur la structure des réseaux terroristes et les pays dans lesquels ils opèrent.
"Ce à quoi nous sommes confrontés est humain, et c'est dynamique, et, en fait, la connaissance ne s'efface pas avec le temps. La connaissance immédiate commence à s'effacer avec le temps, mais pas les associations et la géographie",
Rappel : Les autorités américaines affirment détenir aujourd'hui environ 430 hommes la plupart emprisonnés sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux.
Une grande majorité assure avoir subi des mauvais traitements (coups, humiliations, isolement prolongé, menaces par un chien, etc...).
Selon leurs avocats, la durée de leur détention rend grandement improbable la possibilité qu'ils puissent aujourd'hui fournir aux autorités américaines des informations utile...
Ils accusent l'administration Bush de maintenir ces prisonniers en détention sans réelle justification.
"Il est faux de dire que le gouvernement obtient des renseignements utiles de la part des détenus de Guantanamo", estime Mark Denbeaux, professeur de droit à l'université Seton Hall (New Jersey), qui représente deux Tunisiens détenus dans la prison spéciale.
ML avec AP
9-2 Provinces Afghanes
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