samedi, novembre 18, 2006

n° 72 - journal de l'Afghanistan - 17-11 :

Sommaire : :
1 Analyse
Des résistants
Des occupants
2 Occupation de l'Afghanistan
3 Politique
a) collaborateurs afghans
b) occupants
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails.
L'Afghanistan en chiffre.
6 Brèves
6-1 Cinq ans après la chute des talibans sous les bombes américaines, l'Afghanistan reste encore loin d'être conquise
6-2 L'erreur a été, de ne pas faire davantage pression sur les autorités pakistanaises pour que "leur territoire cesse de servir de refuge ".
6-3 Les Nations unies souhaitent un renforcement du processus de désarmement.
6-4 Vers l’usage de produits chimiques pour enrayer la production de pavot ?
6-5 Plus de 3.700 résistants et civils ont été tués dans des combats ou attentats ou bombardements depuis le début de l'année.
7 Dossier & Point de vue
7-1 Manoeuvres nauséabondes dans la province de Helmand.
7-2 Est il trop tard pour sauver l’Afghanistan ?
7-3 Kaboul, année cinq: corruption et inégalités.
7-4 Point de vue de Bronwen Roberts (AFP) : Plus ça change, plus c'est... Kaboul, cinq ans après ...
9-0 Annexes
9-1 Provinces Afghanes














Tiré a part :
08-11
# La police de Zaboul (province frontalière de l’Afghanistan) est, selon l’agence de presse privée afghane Pajhwok, au bord de l’effondrement en raison d’un retard dans le paiement des salaires.
Les 514 fonctionnaires de la police de la route, qui contrôlent 29 check-point sur la route Kandahâr-Kaboul, n’ont pas perçu de salaire depuis quatre mois.
Ils menacent de se payer sur les voyageurs si leur situation financière n’est pas réglée rapidement.
Douze policiers sont déjà passés à l’action. Ils ont été arrêtés pour avoir dérobé de l’argent à des voyageurs.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
11-11
# Pour la première fois dans l’histoire des conflits contemporains en Afghanistan, l’hiver n’empêche pas les combats.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
Marc
L'Afghanistan en chiffre du 08-11 au 17/11/06



tués
blessés



Usboys / Autres boys
4
2



Policiers, armée et collaborateurs
13
20



Peuple Afghan
54
4






1 La résistance contre l'agresseur
Résistance :
Analyse & déclaration
17-11
# Selon Qari Yousouf Ahmadi, porte-parole des résistants, le district d’Arghandab, dans la province méridionale de Zâbol, est passé aux mains de la résistance
Bassirat.net avec Pajhwok
Les occupants
Analyse & déclaration
USA & Coalition
18-11
## Selon la chaîne de télévision américaine Fox news, l’US Air Force a conduit 2 095 frappes aériennes en Afghanistan depuis le mois de juin dernier.
Depuis le début de l’année, les avions américains ont largué plus de bombes et tirés plus d’obus qu’au cours des trois premières années de l’invasion de l’Afghanistan.
Bassirat.net avec Fox News
2 Occupation de l'Afghanistan
2-2 Les forces en présence
Allemagne
13-11
Vendredi, les députés allemands ont prolongé d’un an le participation de l’armée allemande à l’opération « Liberté immuable » déclenchée en octobre 2001 par les États-Unis
Le contingent allemand autorisé à participer à l'occupation passe de 2 800 à 1800 soldats.
Bassirat.net avec AFP
3) Politique
a) Les collaborateurs afghans
Sur le terrain
10-11
# 600 d’anciens employés du ministère de la Défense ont manifesté à Kaboul pour demander leur réintégration au sein du ministère et le paiement de leurs salaires.
Dans le cadre d’une réforme de l’armée initiée en 2003, des centaines de militaires ont été licenciés.
D’autres ont été écartés en raison de leurs liens jugés trop étroits avec des chefs de guerre.et la résistance
Bassirat.net avec Pajhwok
Politique intérieure & extérieure
09-11
Hamid Karzaï a fait savoir sa tristesse à l’annonce de la démission de Donald Rumsfeld, secrétaire d’État à la guerre de l’administration Bush. « Nous en Afghanistan nous sommes très contents et très reconnaissants du soutien qu’il a apporté à l’Afghanistan », a-t-il ajouté tout en précisant que le gouvernement ne s’attendait pas à une modification de l’engagement américain sur le théâtre afghan.
AP
10-11
# À la demande du gouvernement afghan, la Turquie a décidé de créer une équipe de reconstruction provinciale (PRT) dans la province du Wardak, au sud-est de Kaboul.
Composée de 64 militaires et de 30 civils, la PRT mènera des actions civilo-militaires pendant les cinq prochaines années.
Bassirat.net avec Anadolu
b) Les occupants
Allemagne
13-11
# Le terrorisme international représente aujourd'hui comme hier le plus grand danger pour notre sécurité. C'est pourquoi nous maintenons notre engagement dans « Liberté immuable » et en particulier en Afghanistan », a déclaré la chancelière Angela Merkel.
Bassirat.net avec AFP
Espagne
07-11
El Pais signale que l’Espagne va prendre à sa charge la formation de la police afghane dans la province de Badghis, au nord-ouest de l’Afghanistan, où ses troupes sont déployées dans le cadre de l’Isaf,
Bassirat.net avec El Pais
France
10-11
# L'Italie ne va pas retirer ses troupes d'Afghanistan malgré l'aggravation de la situation dans ce pays, a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Massimo D'Alema.
M. D'Alema, qui est aussi vice-Premier ministre, a annoncé au quotidien La Republica que la mission italienne devait être "reconsidérée", mais que cela ne signifiait pas une stratégie de sortie.
D'Alema a indiqué que "l'objectif réel est de rester en Afghanistan, mais dans un sens différent, pas seulement avec une présence militaire".
L'Italie déploie actuellement environ 1.700 soldats en Afghanistan.
(XINHUA)
4 Lutte pour la libération du territoire
Province de Balkh
09-11
Les forces américaines ont tué un ancien commandant proche du Général ouzbek Abdoul Rachid Dostom, a affirmé le père de la victime, Akhtar Mohammad Ibrahimkhel, membre du parti Mahaz-e-Mili.
Le meurtre s’est produit le district de Charbolak,
Wali Mohammad Ibrahimkhel a été abattu par des soldats américains à la sortie de son domicile alors qu’il déclinait son identité, a affirmé son père. Au cours de l’été dernier, Wali Mohammad Ibrahimkhel et deux de ses fils avaient été arrêtés par l’armée américaine puis relâchés sous la pression populaire.
L’Isaf, et l’armée américaine n’ont pas encore réagi à ces accusations.
Bassirat.net avec Pajhwok
Province d'Helmand (sud de l'Afghanistan)
10-11
Sept résistants auraient été tués jeudi soir lors d’échanges de tirs avec les forces de police dans le district de Garmser.( on ne parles de ses pertes…)
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
17-11
Le ministère afghan de la Défense a annoncé mardi qu’un résistant a été tué lors de combats dans le district de Sangin et ont arrêté quatre autres»,.
Bassirat.net avec Xinhua
17-11
# Des soldats britanniques ont ouvert le feu sur un minibus roulant à grande vitesse dans le district de Gereshk.et qui n’a(aurait) pas répondu aux gestes des soldats intimant au chauffeur de s’arrêter. Les tirs ont tué deux civils et blessé un enfant.
Bassirat.net avec BBC
Province d'Herat (ouest de l'Afghanistan)
14-11
Lundi soir, un kamikaze c’est fait exploser contre un convoi de l’Isaf, et de l’armée afghane dans le district de Shindand,. Seul le kamikaze serait mort dans l’explosion, a affirmé le chef du district de Shindand, Mohammad Naim Karimi.
L’attaque a été revendiqué par un porte-parole qui a affirmé que quatre soldats étrangers ontété tués dans l’attaque.
Bassirat.net avec Pajhwok
Province de Kandahar (sud)
09-11
L’Isaf, la annoncé jeudi que vingt résistants aurait perdu la vie mercredi lors d’un raid aérien mené dans la région de Zhari, dans la province de Kandahâr.
Ces opérations se sont déroulées mercredi dans les districts de Zhari et de Panjwayi.
Selon Gholam Rasoul Aka, chef de la police dans le district de Zhari, six résistants ont été tués dans l’attaque du convoi, Gholam Rasoul Aka a ajouté que trois civils et un policier ont été blessés dans les combats.
Le raid a en outre coûté la vie à une femme, rapportent des habitants, selon lesquels des bombes à fragmentation ont été utilisées.
Les résistants reconnaissent la perte de deux hommes seulement et précisent que la frappe aérienne a fait suite à l'attaque d'un convoi de l'Otan.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
11-11
Selon les autorités de la province de Kandahâr, dans le sud de l’Afghanistan, trois résistants ont été tués samedi dans le district de Mianshin au cours d’une opération lancée grâce à la collecte de renseignements. Trois autres ont été blessés.
Bassirat.net avec Pajhwok
Province de Kunar (est de l'Afghanistan)
10-11
Les résistants ont affirmé mercredi avoir blessé deux policiers lors de l’attaque d’un poste de contrôle établi dans la province orientale du Kounar. Le secrétaire du gouverneur de la province, Ajmal, a confirmé que deux policiers ont été grièvement blessés dans l’attaque qui a été portée dans le district de Naraj.
Bassirat.net avec Pajhwok
Pajhwok
13-11
Le major Shul, porte-parole de l’Isaf annonce « Agissant sur la base de renseignements, nous avonst mené samedi un raid aérien sur un repaire de résistants dans le village de Dagarmol, dans le district de Watapour », a-t-il déclaré.
Les victimes étaient, selon lui, des combattants loyaux au commandant arabe Abou Ikhlas.
Bassirat.net avec Xinhua
Province de Khost (sud-est)
08-11
Selon Arsala Jamal, gouverneur de la province, un volontaire de la mort s’est fait sauter mardi vers 17h00 heure locale contre le véhicule du chef du district de Tanai.
Badiuzaman, son chauffeur et son garde du corps ont été blessés. Ils sont soignés dans le camp américain de Salerno.
Il s’agit du 16e kamikaze dans la province de Khôst depuis le début de l’année, et du 89e en Afghanistan.
Bassirat.net avec Pajhwok
08-11
Lundi soir, des résistants ont attaqué à la roquette et à la mitrailleuse lourde un poste de police établi dans le district de Domanda, dans la province de Khôst, au sud-est de l'Afghanistan, a annoncé le général Mohammad Ayoub, chef de la police provinciale.
Les combats ont fait deux morts dans les rangs des assaillants. 4 policiers ont également été tués et deux autres ont été blessés, a-t-il précisé.
D'autres sources font état de la disparition de quatre policiers.
Bassirat.net avec AP et Pajhwok
10-11
Selon un communiqué de la coalition, 3 résistants présumés ont été capturés jeudi matin lors d’une opération menée conjointement par l’armée américaines et les forces afghanes dans les environs de Khôst, chef-lieu de la province éponyme.
Bassirat.net avec Xinhua et Pajhwok
10-11
Les résistants ont attaqué un poste de contrôle dans le district de Gorbaz, dans la province de Khôst. Qualifiés de « sévères » par le colonel Mohammad Ayoub, chef de la police de la route de la province, les combats, qui ont duré deux heures, aurait fait six morts dans les rangs des assaillants et un dans ceux des forces de l’ordre.
Trois policiers ont également été blessés.
Il a affirmé que les assaillants ont quitté la zone des combats pour se réfugier dans l’agence pakistanaise du Nord-Waziristan.
Rappel : Le 5 septembre, le gouvernement pakistanais a signé un accord de paix controversé avec les taliban locaux.
En échange d’un arrêt des opérations contre l’armée pakistanaise, ils ont obtenu le contrôle de l’agence, affirment les détracteurs de l’accord.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
Province de Nimroz (ouest),
10-11
Un affrontement s’est produit dans les environs de Zarangs, chef-lieu de la province de Nimrouz, au sud-ouest de l’Afghanistan, a annoncé Daud Askaryar, chef de la police de la province.
Il a expliqué qu’une patrouille de la police a été attaquée sur la route qui mène de Zarandj à Delawar, 5 policiers et 2 résistants ont été tués, a-t-il déclaré.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
Province de Paktikâ (sud-est)
07-11
Le capitaine Jose Lopez, porte-parole de l'Isaf a affirmé mercredi " Les troupes sous commandement de l'OTAN aurait tué 5 résistants présumés,
Les troupes répliquaient à une attaque essuyée dans le district de Barmal, et appelé en renforts un soutien aérien
Un soldat de l'OTAN, dont la nationalité n'a pas été précisée, a été blessé dans cette attaque.
Le colonel Mourtaza, commandant du 203e Corps de l’armée nationale afghane, a déclaré que les combats, qui ont eu lieu dans le village de Mangoti, ont fait quatre blessés parmi ses hommes.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
Province de Zaboul (sud-est)
08-11
Des résistants ont tendu mercredi soir une embuscade à un convoi de la police, dans le district de Shahjoy, situé dans la province méridionale de Zâbol, tuant deux policiers et en blessant cinq autres. Le convoi circulait sur la route reliant Kandahâr à Kaboul.
Bassirat.net avec Pajhwok, Reuters, AP
08-11
Le capitaine Andre Salloum, a annoncé que deux véhicules blindés de l’Isaf ont été détruits par l’explosion de bombes sur une route du district de Mizan.
Les explosions n’auraient pas fait de victimes, a-t-il précisé. (….?.)
Pajhwok
17-11
Les autorités provinciales ont expliqué que le centre administratif du district a été délocalisé et établi dans la région de Bagh qui est plus facile à tenir. Au cours du transfert, le convoi du chef du district, Fazal Bari, a été attaqué et qu’ils ont perdu un homme dans les échanges de tirs.
Bassirat.net avec Pajhwok
Enlèvement
14-11
Les autorités afghanes ont lancé une chasse à l’homme dans la province de Koundouz, au nord-est du pays, pour retrouver le commandant Mahmoud et une jeune fille âgée de onze ans qu’il a violée et enlevée.
La fillette, qui a été également violée par les hommes de commandant, a disparu depuis près d’un mois, ont affirmé ses proches.
Bassirat.net avec Reuters
3-2 L'Afghanistan en chiffre : Guerre appelée "Enduring Freedom déclenchée en octobre 2001

Civils tués : ? + 2.140
Civils blessés : ? + 1.401 (chiffres trop bas)

Résistances afghans tués : : ? + 1.399
Résistances afghans blessés : ? + 1355 (chiffres trop bas)
Résistances afghans arretés : : ? + 725
Militaires Occupant tués : 665
Militaires Occupant blessés : ? + 697 (chiffre invraisemblablement bas...)
Suicides : ? + 20
CIA tués : : 4

Soldats /policiers tués : ? + 2.547
Soldats gouvernementaux Blessés : ? + 2.962 (chiffres trop bas)
Collaborateurs tués + armée pakistanaise) : 555
Collaborateurs Blessés : ? + 311
Collaborateurs disparus : ? + 14

Les chiffres indiqués sont vérifiés par le recoupement des chiffres des pertes communiqués par la résistance & les médias occidentaux & Bassirat.net.
6 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
6-1 Cinq ans après la chute des talibans sous les bombes américaines, l'Afghanistan reste encore loin d'être conquise ...
car les attaques de résistants ont atteint une ampleur inégalée
Les combats, les plus meurtrières cette année, sont "le résultat de l'échec de l'intervention internationale pour stopper le cycle de décennies de conflit" dans ce pays, selon l'ONG International Crisis Group.
"La première erreur des Américains et de leurs alliés a été de ne pas octroyer assez de troupes et de ressources, ce qui a permis le retour des talibans (...) et entraîné une désillusion de la population et l'impopularité du gouvernement", explique Ahmed Rashid, expert pakistanais de l'Afghanistan.
La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) ne comptait en 2002 que 4.500 hommes, tous déployés dans la région de Kaboul.
Les effectifs sont depuis passés sous la gouverne de l'Otan à 31.000 hommes, épaulés par les 10.000 militaires de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
A titre de comparaison, la province du Kosovo, environ 60 fois plus petite que l'Afghanistan, a accueilli quelque 40.000 soldats de l'Otan...
Le chef de l'Isaf, le général David Richards, a lui-même jugé insuffisants les effectifs pour contrer la résistance qui ont été pratiquement multipliées par deux depuis 2004 et marquées par l'apparition d'une forme de résistance jusque là inconnue en Afghanistan, les attaques Kamikazes.
Bassirat.net avec The Times
10 Novembre 2006
6-2 L'erreur a été, de ne pas faire davantage pression sur les autorités pakistanaises pour que "leur territoire cesse de servir de refuge ".
"Les Américains étaient moins préoccupés en Afghanistan par les talibans que par les militants d'Al Qaïda. Mais faute de pressions sur le Pakistan, les talibans ont pu s'y réorganiser avec l'aide d'Al Qaïda", assure Ahmed Rashid.
L'opération Liberté immuable a été lancée en Afghanistan, où s'était réfugié Oussama ben Laden,. Mais le chef d'Al Qaïda court toujours, ainsi que le leader spirituel des talibans, le mollah Omar.
Sur le plan de la ‘reconstruction’, les combats, mais aussi les enlèvements d'humanitaires afghans ou étrangers, ont stoppé dans plusieurs régions les activités de ‘développement’ selon l'ONG Human Rights Watch.
Pour faire face aux besoins de ce pays pauvre, l'Otan s'est lancée(?) dans la construction de ponts, d'écoles ou de cliniques, mais "sans un Etat capable de les entretenir, cela n'a aucun sens", estime Joanna Nathan, analyste basée à Kaboul pour l'International Crisis Group.
Aux yeux de la population la situation est encore bien pire qu'il y a cinq ans: le coût de la vie a augmenté, les infrastructures de base restent déficientes et la sécurité n'est plus assurée, selon l'ONG Action contre la Faim. .
Bassirat.net avec The Times
10 Novembre 2006
6-3 Les Nations unies souhaitent un renforcement du processus de désarmement.
07-11
Les récents combats entre milices rivales dans la province occidentale de Hérât démontrent, selon les Nations unies, la nécessité de renforcer le processus de désarmement des groupes armés non étatiques.
Cela démontre que le désarmement des groupes armés non étatiques reste, cinq ans après l’agression des USA, un énorme challenge.
« Ce que nous savons c’est qu’il y a plus de 2 000 groupes (armés) qui rassemblent plus de 180 000 personnes », a déclaré Ariane Quentier, porte-parole du programme de désarmement et de démobilisation des milices privées.
Un grand nombre de ses groupes sont impliqués « dans des activités qui sont illégales et qui empêchent l’établissement de l’autorité de l’État», a-t-elle poursuivi.
Pourtant, plus de 60 000 anciens miliciens ont été désarmés dans le cadre du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) qui a pris fin en juin 2005 Supervisé par les Nations unies, ce programme a mobilisé 150 millions de dollars américains.
Un autre processus a été lancé par la suite sous l’égide du gouvernement afghan, avec le soutien de l’Onu, pour désarmer les groupes armés illégaux. Mais, il rencontre de nombreuses difficultés. « Il y a certainement des défauts (dans le programme de désarmement), mais il s’agit d’un programme entièrement gouvernemental.
Ainsi, c’est au ministère de l’Intérieur de le mettre en œuvre correctement et efficacement » considère Ahmad Jan Nawzadi, responsable des relations publiques au sein du programme baptisé « Nouveau départ » pour l’Afghanistan dans lequel s’intègre les processus de désarmement.
De nombreux analystes affirment que les chefs de milices, qui possèdent encore de grandes quantités d’armes, sont liés à des membres du gouvernement et à des parlementaires. Leur pouvoir leur permet de faire pression sur l’État afghan et de rendre pérennes leurs positions.
Le gouvernement déclare que le désarmement prendra du temps. « Il y a indubitablement des problèmes sur ce front mais collecter tous les armes dans un pays qui a souffert de décennies de guerre n’est tout simplement pas faisable en quinze jours et prendra plus de temps en raison du faible nombre de nos forces de sécurité », a expliqué Zmarai Bashari, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
IRIN
6-4 Vers l’usage de produits chimiques pour enrayer la production de pavot ?
Selon la BBC, le gouvernement afghan n’est plus opposé à l’épandage de produits chimiques au-dessus des champs de pavot. Un porte-parole du ministère chargé de la lutte contre les narcotiques a annoncé que le recours à l’épandage était étudié en dernier ressort pour libérer l’Afghanistan de « son plus grand ennemi ».
En 2006, la production d’opium a augmenté de 60 % par rapport à 2005.
08-11- Bassirat.net

Des ONG veulent des enquêtes sur des crimes de guerre
Des représentants d'organisations humanitaires ont appelé le Conseil de Sécurité de l'ONU à s'assurer que des enquêtes sérieuses soient menées sur les "allégations de crimes de guerre" commis en Afghanistan par les résistants mais aussi par les forces afghanes et étrangères.
Ils "ont demandé au Conseil de Sécurité de s'assurer que toutes les violations des droits de l'homme et les abus fassent l'objet d'une enquête transparente", indique un communiqué de l'organisation ACBAR, qui chapeaute environ 80 ONG afghanes et étrangères.
"Nous ne pouvons atteindre les plus vulnérables et craignons que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre aient été commis, mais nous n'avons pas les moyens de vérifier des allégations aussi graves" faute d'avoir accès à des régions du sud et de l'est du pays, théâtre de violents combats, selon la même source.
"Les lois humanitaires internationales doivent être respectées en tout temps par toutes les parties, y compris lors de combats liés à la lutte antiterroriste", selon le texte.
Les ONG accusent les résistants notamment les talibans, d'avoir exécuté des collaborateurs du gouvernement.
Elles accusent également des "chefs de guerre", recrutés par les forces de sécurité afghanes, d'"abus de pouvoir" et d'"irresponsabilité" ayant entraîné la mort de civils pendant des combats.
"Et des allégations persistent sur l'implication de la force multinationale dans des crimes de guerre", selon la même source.
Le Conseil de sécurité "devrait promouvoir la sécurité humaine plutôt que de continuer d'agir au nom de pays membres de l'ONU qui, malheureusement, ont de plus en plus tendance de promouvoir à n'importe quel prix la sécurité nationale", poursuit le communiqué.
"Il est urgent de revoir les stratégies actuelles pour prévenir la mort d'encore plus d'Afghans et éviter des destructions à grande échelle", indique encore le communiqué.
Plus de 3.700 personnes, des résistants, des civils, mais aussi des soldats afghans et étrangers, ont été tuées depuis le début de l'année dans les violences en Afghanistan, soit quatre fois plus qu'en 2005, selon des chiffres officiels qui ne précisent pas le nombre exact de civils tués.
Selon l'organisation Human Rights Watch, plus d'un millier de civils ont péri.
(Avec Afp- 15h26)

6-5 Plus de 3.700 résistants et civils ont été tués dans des combats ou attentats ou bombardements depuis le début de l'année
Plus de 3.700 résistants et civils ont été tués dans des combats ou attentats ou bombardements depuis le début de l'année , soit quatre fois plus qu'en 2005, indique un rapport du Conseil commun de surveillance et de coordination (JCMB) qui regroupe des représentants du gouvernement afghan et de la communauté internationale.
Le texte ne précise pas combien de civils ont été tués, mais, selon des organisations internationales de défense de droits de l'Homme, un millier d'entre eux ont péri.
Les attaques sont passées "de moins de 300 par mois à la fin de mars 2006 à plus de 600 à la fin septembre, alors qu'elles étaient d'environ 130 par mois en 2005", relève le rapport publié sur un site internet du gouvernement afghan (www.ands.gov.af).
L'intensification de ces attaques notamment dans le sud et l'est du pays, a eu un impact direct sur "le développement économique du pays, beaucoup plus lent et géographiquement limité que ce que nous espérions", selon la même source.
Les résultats de ce rapport ont été présentés dimanche à Kaboul à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, arrivée la veille pour évaluer les défis auxquels fait face l'Afghanistan cinq ans après l'occupation
Siègent notamment au JCMB des représentants de la force de l'Otan, de la coalition internationale, de la Banque mondiale, de l'Union européenne, et du secrétaire général de l'ONU.
(Avec Afp- 13h54)
7 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

7-1 Manoeuvres nauséabondes dans la province de Helmand.
Dans son édition du 9 novembre, le quotidien britannique The Times révèle qu’une coalition de trafiquants de drogue, de chefs de guerre tente d’obtenir du président Karzaï le renvoi du gouverneur de la province de Helmand, l’Ingénieur Mohammad Daoud.
Mohammad Daoud a répondu par un ultimatum. Actuellement à Kaboul, il ne regagnera Lashkar Gah, chef-lieu de la province, que si le président Karzaï accepte de démettre de ses fonctions son adjoint qu’il accuse de corruption. « Ils sont contre la paix, contre la loi et l’ordre », affirme le gouverneur Daoud. « Bien que certains soient haut placés dans la hiérarchie, la plupart d’entre eux sont des criminels qui abusent de leurs fonctions officielles pour torturer, piller, voler et trafiquer de la drogue », accuse-t-il. « Ce sont eux qui ont conduit les gens à se ranger du côté des taliban », estime-t-il.
Officiellement, la délégation reproche au gouverneur d’avoir appuyé le départ des troupes britanniques du district de Moussa Qala suite à un accord négocié avec les chefs de tribus. Ceux-ci s’engagent à empêcher les résistants de prendre pied dans la région en échange d’un arrêt des opérations militaires.
Selon des sources citées par The Times, le président Karzaï n’était pas favorable à ce plan. C’est lui qui a fait pression sur les autorités britanniques pour qu’elles déploient des soldats dans plusieurs districts qui étaient sur le point de passer aux mains des taliban. Le plan initial de l’armée britannique prévoyait la sécurisation et le développement des environs de Lashkar Gah avant d’élargir progressivement son rayon d’action.
Le retrait de Moussa Qala n’est qu’un prétexte. Les membres de la délégation s’intéressent plus à la défense de leurs intérêts, à savoir le trafic de drogue et la corruption qu’il engendre, qu’à celle de leurs concitoyens.
L’Ingénieur Mohammad Daoud est, quant à lui, décrit par les commandants et les diplomates britanniques comme quelqu’un de compétent et d’intègre, ce qui tranche avec les autres officiels de la province.
À la tête de la délégation, on trouve Sher Mohammad Akhounzada, ancien gouverneur de la province limogé à la demande de Londres et Washington après la découverte de neuf tonnes d’opium dans ses bureaux. Opposé aux taliban, il n’en a pas moins facilité leur retour dans la province de Helmand en réglant par la force les nombreux conflits qui l’opposaient à d’autres tribus, les poussant à se ranger du côté des taliban.
Que va faire le président afghan ? Satisfaire le gouvernement britannique en maintenant l’Ingénieur Daoud ou céder à l’influence de Sher Mohammad Akhounzada ?
Face aux pressions internationales, il avait certes accepté de le limoger.
Toutefois, Hamid Karzaï l’a nommé sénateur et a accepté qu’il prenne la tête d’une nouvelle milice tribale payée par le ministère de l’Intérieur pour ramener la sécurité dans la province de Helmand. Le président Karzaï a également nommé Amir, le frère de Sher Mohammad Akhounzada, au poste de vice-gouverneur. Pourtant, Amir n’avait pas été autorisé à se présenter aux élections législatives en raison de ses liens avec des groupes armés non étatiques illégaux.
C’est sa démission que l’Ingénieur Daoud demande comme préalable à son retour dans l’Helmand.
La résurgence des résistants ne s’explique pas seulement par les liens qu’ils entretiennent avec le Pakistan.
Par son incapacité à gouverner l’Afghanistan, le président Hamid Karzaï porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la sécurité.
Bassirat.net avec The Times
10 Novembre 2006
7-2 Est il trop tard pour sauver l’Afghanistan ?13-11
Dimanche, le Conseil de surveillance et de coordination conjointe (JCMB), qui regroupe des représentants du gouvernement afghan et de la communauté internationale, a rendu public un rapport sans équivoque sur la situation sécuritaire de l’Afghanistan. Cinq ans jour pour jour après la chute de Kaboul, le rapport dresse un tableau très sombre de la situation qui prévaut en Afghanistan en dépit de la propagande de l’administration américaine et, dans une moindre mesure de l’Otan. Les attaques de la résistance sont passées « de moins de 300 par mois à la fin de mars 2006 à plus de 600 à la fin septembre, alors qu'elles étaient d'environ 130 par mois en 2005 ». Le rapport ne précise pas combien de civils ont été tués, mais selon des organisations internationales, plus d'un millier d'entre eux ont péri.
« Le manque de progrès significatif dans le domaine sécuritaire risque non seulement de saper les efforts visant à stabiliser l'Afghanistan mais pourrait aussi avoir des conséquences sur le plan international », indique le JCMB, qui pointe dans le détail les conséquences directes des violences sur la reconstruction du pays. Leur intensification, notamment dans le sud et l'est du pays, a eu un impact sur « le développement économique du pays, beaucoup plus lent et géographiquement limité que nous l'espérions ».
Le rapport évoque également la situation économique. « Même si le taux de croissance doit être cette année d'environ 9 %, cela n'est pas suffisant pour créer à brève échéance les emplois nécessaires afin de réduire la pauvreté et de surmonter le vaste mécontentement de la population », poursuit le rapport. Si l’économie afghane peut se targuer d’un taux de croissance aussi élevé, c’est avant tout grâce à l’argent de la drogue qui représente plus de 50 % des richesses produites dans le pays.
« Des fonds énormes ont été dépensés pour la reconstruction, mais les résultats ont été souvent décevants », déplore le rapport en mettant notamment en cause « une assistance technique internationale onéreuse et d'une qualité déficiente par rapport aux besoins du gouvernement afghan ». « La réalité est que seuls des progrès limités ont été réalisés pour rendre accessible l'électricité, relancer l'agriculture et l'économie rurale », ajoute-t-il. En dépit de milliards de dollars d’aide déversés sur l’Afghanistan, 90 % des Afghans qui vivent dans des centres urbains n’ont pas accès à l’électricité. Ce chiffre atteint 95 % dans les zones rurales. L’accès à l’eau potable et aux soins est tout aussi difficile. L’Afghanistan a des taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde. Le rapport dénonce également les carences de l'Etat afghan. Il estime que les « progrès limités pour instaurer un système de bonne gouvernance » sont entre autres responsables « de la corruption et de l'inefficacité de tous les échelons du secteur public ».
Pour Kenzo Oshima, ambassadeur du Japon, qui a présenté samedi les conclusions du JCMB à Kaboul, l'Afghanistan fait face à « des défis alarmants », dont le « plus important » était « celui de l'insurrection des taliban ».
Pour l’Ong International Crisis Group (ICG), l’augmentation des violences résulte notamment de « l'échec de l'intervention internationale pour stopper le cycle de décennies de conflit ». « Le désir d'une guerre rapide et peu coûteuse » pour faire tomber le régime en place fin 2001, « suivi aussitôt d'une paix au rabais, est ce qui a conduit l'Afghanistan dans cette situation de plus en plus dangereuse », note le rapport. « Comparé à d'autres récentes opérations de paix (Bosnie, Kosovo), moins de soldats et de ressources ont été proportionnellement affectés en Afghanistan, où la situation n'a jamais été celle d'un post-conflit », selon l'ONG qui estime par ailleurs qu'il « faut plus de troupes sur le terrain. ».
L’ICG dénonce aussi le fléau de la corruption. « Des réformes internes sont essentielles pour mettre un terme à cinq ans de mauvaise gestion par des responsables avides et à une culture de l'impunité », note le dernier rapport consacré à l’Afghanistan. « En conséquence, les Afghans désillusionnés, laissés pour compte et économiquement désespérés répondent de nouveau à l'appel des extrémistes dans une région radicalisée par des décennies de conflit », relève l'ONG.
L'autre erreur de la communauté internationale a été, selon Ahmed Rashid, auteur d’un livre de référence sur les taliban, de ne pas faire davantage pression sur les autorités pakistanaises pour que « leur territoire cesse de servir de refuge aux talibans ». « Les Américains étaient moins préoccupés en Afghanistan par les talibans que par les militants d'Al Qaïda. Mais faute de pressions sur le Pakistan, les talibans ont pu s'y réorganiser avec l'aide d'Al Qaïda », assure-t-il.
Bassirat.net avec AFP
7-3 Kaboul, année cinq: corruption et inégalités.
Cinq ans après l’arrrivée des envahisseurs les cerfs-volants flottent à nouveau sur Kaboul.
Mais dans une capitale afghane dont le visage change à toute allure, ce sont surtout les plus riches qui en profitent, à l'heure où la corruption règne en maître et où les inégalités se creusent.
Depuis le changement de régime, environ 250 habitants ont été expulsés du quartier de Shirpur et leurs maisons détruites pour faire place au "Nouvel Afghanistan": des demeures de trois ou quatre étages aux colonnes de marbre dorées, imposantes portes de bois et vastes baies vitrées.
Leurs propriétaires, les successeurs des talibans, ont utilisé leurs pouvoirs tout juste conquis pour se faire bâtir en 2003 ces ‘modestes’ chaumières sur les terrains libérés par quelques dizaines d'expropriations.
Miloon Kothari, le représentant de l'ONU pour le logement, a protesté; le président afghan Hamid Karzai a promis une enquête. Mais il n'en est rien sorti.
Aziz Mohammed utilise de la boue pour, avant l'hiver, renforcer l'isolation de la maison qu'il habite depuis 25 ans. Il dit avoir été informé que bientôt sa maison et celles de ses voisins seraient rasées pour faire place à d'autres manoirs. Les propriétaires "sont des commandants, des ministres. Ca me met en colère", confie-t-il. "Ces gens détruisent les maisons des pauvres pour construire leurs demeures", dénonce Aziz Mohammed.
C'est le chef de la police de Kaboul, Abdul Bassir Salangi, qui a ordonné les premières démolitions en 2003.
Il possède deux propriétés à Shirpur mais il a depuis été muté dans la province de Nangarhar.
Najibullah Siddique, qui dirige l'organisation caritative Afghans for Tomorrow, se demande où passent les milliards de dollars d'aide internationale. "Pourquoi est-ce que le gouvernement n'aide pas les pauvres? Pourquoi est-ce que les gens du gouvernement et les commandants construisent de grands manoirs pendant que les pauvres continuent de vivre dans des conditions difficiles?"
"C'est le nouvel Afghanistan", affirme Gul Haider, un commandant de l'Alliance du Nord, et qui possède aujourd'hui une demeure à Shirpur. "Nous prions pour que les pauvres aient des maisons comme nous."
Des Afghans sont revenus d'exil pour se lancer dans les affaires en ouvrant des salons de coiffure, de beauté, des magasins de musique. Mais la corruption ne facilite pas les choses.
Elle est tellement courante que les contribuables doivent parfois verser un pot de vin de 2.500 afghanis (40 euros) à l'agent du fisc simplement pour qu'il enregistre bien qu'ils ont payé leurs impôts.
Il n'est pas rare non plus de voir un policier chargé de la circulation s'approcher d'une voiture, paume vers le ciel pour récolter de l'argent.
Aussi criantes que la corruption, les inégalités.
A Kaboul, il y a de l'électricité à peine trois heures par jour. En revanche, le courant ne manque pas pour faire fonctionner l'escalator de l'hôtel Landmark Suites. Outre le premier escalier électrique du pays, l'hôtel abrite aussi un centre commercial. Une chambre y coûte jusqu'à 500 dollars (400 euros) la nuit.
En 2001, les images d'Afghanes se débarrassant de leur burqa ont été montrées à travers le monde. Cependant, ces scènes sont trompeuses. Et un récent rapport montre que la condition féminine n'a pas connu d'amélioration aussi spectaculaire.
D'abord, seules quelques femmes de l'élite, à Kaboul, ont cessé de porter cette robe qui recouvre même le visage, note Womankind Worldwide, une organisation féministe basée à Londres.
En outre, jusqu'à 80% des mariages sont des mariages forcés; 57% des filles se marient avant l'âge de 16 ans, certaines n'ont que six ans; "et le nombre de femmes qui s'immolent par le feu parce qu'elles ne supportent pas leur vie augmente de façon spectaculaire".
Privées d'éducation sous le régime taliban, les filles ont pu reprendre le chemin de l'école. Mais "la corruption au sein du gouvernement retarde la construction des écoles", dénonce Najibullah Siddique.
Avec AP
7-4 Point de vue de Bronwen ROBERTS (AFP) : Plus ça change, plus c'est... Kaboul, cinq ans après ...
Des jeunes filles en jeans marchant dans les rues, un foulard négligemment posé sur la tête, ou des stars de Bollywood souriant sur des affiches, Kaboul n'a plus tout à fait le même visage depuis le départ des talibans de la capitale afghane, le 12 novembre 2001.
Mais beaucoup de choses n'ont pas changé, comme les pannes d'électricité ou la pauvreté, et certaines se sont même aggravées, comme la corruption et le sentiment d'insécurité, avec ces maisons protégées par des murailles et des barbelés.
Ville de poussière qui a vu en cinq ans sa population doubler à 3 millions d'habitants, Kaboul garde toujours les stigmates de la guerre civile qui a dévasté des quartiers entiers de 1992 jusqu'à l'arrivée des talibans, en 1996.
Les "étudiants en religion" avaient alors été accueillis avec soulagement par des Kaboulis excédés par la guerre, mais ceux-ci avaient cependant vite déchanté: la musique, la télévision, la photographie, les statues ou les cerfs-volants avaient été entre autres interdits. Et les femmes obligées de porter la burqa et de quitter leur travail.
Sous la gouverne spirituelle du mollah Omar, qui vit actuellement dans la clandestinité tout comme son "conseiller" Oussama ben Laden, ce régime a tenu cinq ans la capitale avant de s'effondrer sous les bombes américaines.
"Je me sentais comme si je venais de renaître", se souvient Nasreen Hashimi, une femme de 49 ans en train d'acheter des légumes dans un marché.
Mais l'espoir a peu à peu laissé place à une certaine amertume pour ceux qui n'arrivent pas à trouver du travail et souffrent de la flambée des prix.
La construction de luxueuses villas, dont certaines seraient financées par l'argent de la drogue et de la corruption, ajoute au ressentiment des Kaboulis.
Et les violences, attentats et explosions qui touchent désormais la capitale quadrillée de policiers et soldats, rendent la vie encore plus difficile.
"Pour moi, rien ne s'est amélioré", lance Ghoulam Ali, 52 ans, tandis qu'il peine à monter une colline sur son vélo auquel est attaché un bidon d'eau.
"Il n'y avait pas d'eau courante et d'électricité sous les talibans, et c'est la même chose maintenant. Le gouvernement et les pays occidentaux disent avoir donné des milliards de dollars. Mais où est cet argent?", demande-t-il.
Pour cet homme, les 40.000 soldats de l'Otan et de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis n'ont apporté qu'une chose: la peur.
"Il y avait une bonne chose sous les talibans, c'était la sécurité. Mais aujourd'hui, quand je vais à vélo, je crains d'être tué par une bombe chaque fois que je croise des véhicules militaires ou étrangers", dit-il à propos des engins télécommandés explosant au passage des convois militaires.
Sa radio allumée, un vendeur de maïs soufflé, Faqir Mohammed, admet qu'il ne pourrait pas écouter de la musique si les talibans étaient toujours au pouvoir, mais ce n'est pas ce qu'il estime être le plus important.
"Nous pensions qu'avec la chute des talibans, l'Afghanistan aurait complètement changé d'ici quelques années, que tout le monde pourrait avoir de bons emplois, que les routes seraient goudronnées, qu'il y aurait du travail dans des usines et la sécurité", dit-il.
"Maintenant, nous vivons dans l'insécurité et il y a de la corruption partout. Les policiers sont eux-mêmes des voleurs. Et tout ce que les soldats étrangers font, c'est de rouler à fond sur des routes poussiéreuses".
12-11
9 Annexe
9-1 Provinces Afghanes
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