dimanche, janvier 07, 2007

n° 82 -journal de l'Afghanistan- 05 -01

Sommaire : :
1 Analyse
Des résistants

Des occupants

2 Occupation de l'Afghanistan

3 Politique

a) collaborateurs afghans

b) occupants



4 Lutte pour la libération du territoire
Détails.
L'Afghanistan en chiffre

4-1 Guantanamo

Exactions & torture dans le camp de concentration de Guantanamo.

En allemagne

6 Brèves

6-1 Dépenses de guerre : La Belgique consacre 5,4 % au renouvellement de son matériel militaire.

6-2 Canada : Guantanamo du Nord - Une prison spéciale de 3,2 millions de dollars.




7 Dossier & Point de vue.

7-1 Point de vue de Viktor Litovkine : Bilan militaire de l’année 2006 : l’impuissance de la force.

7-2 Dossier de Roland Marounek : En Afghanistan, en 2007, tout ira plus mal mais tout ira beaucoup mieux.

7-3 Analyse de Peter Schwarz : Le gouvernement allemand envisage le déploiement des forces aériennes en Afghanistan.

9-0 Annexes

9-1 Ban Ki-moon, a annoncé ses deux premières nominations

9-1 Provinces Afghanes


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Tiré a part :
03-01

## L'OTAN a reconnu que ses ‘forces’ avaient tué trop de civils l'an dernier.

"La seule chose que nous ayons mal faite, et nous travaillons extrêmement dur pour nous améliorer est d'avoir tué des civils innocents", a admis le général de brigade Richard Nugee, porte-parole de la Force international d'aide à la sécurité (ISAF), ajoutant que l'Alliance avait engagé depuis plusieurs semaines un examen pour réduire le nombre de victimes civils.

Ps : Le nombre de civils tués par l'OTAN n'a pas été précisé. …

nb : Voir dans ce journal : Province de Nangarhar.

31-12

Deux civils ont été tués dimanche matin dans le village de Dawodzai.

AP



Marc

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L'Afghanistan en chiffre du -1 au /01/07





tués
blessés




Usboys / Autres boys
X
4




Policiers, armée et collaborateurs
3
3




Peuple Afghan
3
X














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1 La résistance contre l'agresseur
Résistance :
03-01

# Selon l'OTAN, La résistance à réaliser un nombre record de 117 actions kamikaze en 2006, soit environ six fois plus qu'en 2005

AP



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Analyse & déclaration

a) Omar s’adresse au peuple afghan :

(Extraits)

Omar à rejeté un plan de paix qui impliquent les pashtounes pakistanais et afghans.

# Omar. : « Je suis sûr que l'ennemi va fuir dans l'échec et la honte », pronostique-t-il. « Les Afghans ont toujours chassé leurs ennemis par la force et aucun ennemi ou agresseur n'a quitté l'Afghanistan de son propre chef », ajoute-t-il.

Afin de tenter de mettre un frein aux activités des taliban, le président afghan, Hamid Karzaï, a eu l’idée de convoquer des assemblées traditionnelles en zones pashtounes, tant du côté afghan que du côté pakistanais de la frontière. Présenté en décembre à Kaboul lors de la visite du ministre pakistanais des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri, le projet n’a pas avancé depuis.

Omar : « Ceux qui ont agressé notre terre essaient d’entraîner nos tribus courageuses dans un piège diabolique au moyen des jirgas (assemblées traditionnelles) », déclare le mollah Omar. « Mais je suis sûr qu'aucun musulman ne participera à quelque chose qui a été créé par les agresseurs et (des autorités) fantoches (ndlr : le gouvernement du président Karzaï). Ceux qui y participeront seront ceux qui se sont vendus et qui ne représentent aucune tribu », poursuit-il.

« J’appelle tous les musulmans de la région à être conscients de la conspiration tramée par les forces arrogantes et à veiller à ne pas être pris dans leurs filets alors que l’agresseur a été défait et qu’il cherche un nouveau plan et de nouvelles conspirations par lesquelles ils veulent se sauver », ajoute-t-il.

Précautions vis-à-vis des civils

# Dans son communiqué, Omar appelle également les résistants à la plus grande retenue à l’égard des populations civiles. « J'appelle encore une fois les moudjahiddine à défendre avec précaution leurs places fortes et à faire attention à ce que leurs actions ne provoquent pas de victimes innocentes ». « Ne visons que nos ennemis et faisons très attention en visant nos cibles. Nous devrions avoir des relations amicales et sincères avec notre peuple », a-t-il ajouté. .

(message publié au Aïd Al Adha, la fête du sacrifice)

Bassirat.net avec AIP
30 Décembre 2006

b) Le commandant Dadullah, promet encore davantage d'attaques contre les forces de l'Otan.

02-01

La résistance (ndlr : qui a le vent en poupe…) va intensifier cette année 2007 leurs attaques contre les forces étrangères en Afghanistan et tuer quiconque tentera de négocier en leur nom avec le gouvernement, soutenu par les Usa.

# Le commandant Dadullah, a promis encore davantage d'attaques cette année contre les forces de l'Otan et les soldats Etat-uniens. "Les bombes, les actions kamikaze les actes de guérilla contre les forces de l'Otan, les forces américaines et les forces de la coalition vont se poursuivre et s'accroître cette année. La résistance va leur infliger de lourdes pertes", a déclaré Dadullah, contacté par Reuters par téléphone satellitaire dans un lieu tenu secret.

Dadullah a annoncé que la résistance met à profit la trêve hivernale pour élaborer de nouvelles stratégies visant à infliger un maximum de pertes aux forces étrangères. (ndlr : Les combats s'atténuent en l'hiver, vu sa rigueur extrême ).

"Ils vont bientôt être confrontés à la force et à la stratégie militaire. Nous attaquerons avec une puissance telle qu'ils n'auront pas le temps de se poser", a prévenu Dadullah.

Le commandant a exclu toute négociation avec le gouvernement tant que des forces étrangères seraient déployées dans le pays et a promis que toute tentative allant dans ce sens aurait de lourdes conséquences.

"Ceux qui négocieront au nom de la résistabce seront tués", a-t-il assuré.

(Reuters)





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2 Occupation de l'Afghanistan
2-2 Les forces en présence

USA- Otan-Isaf

02-01

# 40.000 soldats étrangers sont déployés en Afghanistan, dont 32.000 environ sous commandement de l'Otan.

(Reuters)

01-01

6000 soldats britanniques de l’Isaf sont notamment déployés dans la provinde d’Helmanfd ceci selon le porte-parole du ministère, Zemarai Bashari.

AP



UK


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3) Politique
a) Les collaborateurs afghans
Karzai
30-12

Karzaï, (allié de premier plan des Etats-Unis au Moyen-Orient), : "Nous souhaitons affirmer que l'Aïd est un jour de joie et de réconciliation. Ce n'est pas un jour de vengeance",

AP




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b) Les occupants

5 UK
02-01

# Blair a affirmé que les britanniques devaient rester en Irak et en Afghanistan en 2007.

Plusieurs milliers de soldats vont quitter l'Irak dans l'année qui vient après le transfert du contrôle de deux provinces du sud du pays aux forces irakiennes, a annoncé en novembre le secrétaire à la Défense Des Browne.

Le gouvernement de Tony Blair n'a toutefois pas fixé de calendrier pour un retrait total des troupes d'Irak.

AP




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4 Lutte pour la libération du territoire

Détails



Province de Farah (sud-ouest)

31-12

Les résistants ont attaqué le centre administratif du district de Khâk-e-Safed, situé dans la province de Farah.

Ils ont enlevé Abdoullah, chef de la police du district.

Son corps a été retrouvé lundi par la police dans la région de Qala-e-Khoushkaba.

Bassirat.net avec Pajhwok



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Province de Ghanzi (centre de l’Afghanistan)

31-12

Un policier a été tué lors de l’attaque d’un convoi le dimanche 31 décembre 2006 au matin dans le district de Giro, a annoncé le chef du district, Mohammad Zubair.

Il a ajouté que les résistants ont essuyé des pertes. Il a avancé le chiffre de cinq morts, ce que réfute un commandant tâleb actif dans cette région.

Bassirat.net avec Pajhwok

01-01

le chef du district d’Andar, Abdoul Rahim Disiwal, a annoncé la capture d’un artificier de la résistance Qari Kabir, qui est présenté comme un expert dans la fabrication de bombes.

Blessé durant son interpellation, il est également suspecté d’avoir participé à des attaques contre les forces gouvernementales et étrangères.

La résistance à démenti cette information.

Bassirat.net avec Pajhwok



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Province d'Helmand (sud de l'Afghanistan)

01-01

"Sept insurgés ont été tués, dont deux commandants", a déclaré M. Bashari (ministère de l'Intérieur). Ils ont été tués lors d'une opération conjointe des forces de l'OTAN et de l'armée afghane dans le district de.Kadjaki, sans faire état de victimes dans les rangs de l'Isaf et des forces afghanes.

Un commandant local, le mollah Djanan, figure parmi les 7 victimes, a affirmé le général Nabi Jan Molakhel, chef de la police de la province

Trois autres commandants ont été arrêtés lors d’une opération distincte menée dans le district de Garmser, a-t-il ajouté

Ce bilan était invérifiable de source indépendante.

Interrogé, un porte-parole de l'Isaf, Dominic Whyte, a confirmé qu'une opération avait eu lieu, mais ne disposait d'aucune information sur le nombre de victimes.

(ats 13:11. & Bassirat.net avec AIP

01-01

Le chef de la police a démenti les informations fournies par les résistants faisant état de la prise du district de Washer par la rébellion.

Bassirat.net avec AIP



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Province de Khost (sud-est)

30-12

Un policier a été tué dans le district d'Alisher, dans l'explosion d'une bombe dissimulée le long d'une route.

Trois policiers ont également été blessés.

Bassirat.net avec Pajhwok



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Province de Nangarhar(orientale)

31-12

Deux civils ont été tués dimanche matin dans le village de Dawodzai, situé dans le district de Chaparhar. Les deux civils ont été tués durant l’assaut d’une maison du village par les forces de la coalition. internationale dirigée par les États-Unis, a annoncé l’agence de presse Pajhwok. (Ndlr : a) Combien de blesses ?, b : chiffre exact ?)

L’annonce de la mort des deux civils a déclenché une manifestation rassemblant des centaines de personnes. Transportant les corps des deux victimes, les manifestants ont tenté d’entrer dans Djalâlâbâd, chef-lieu de la province, mais ils ont été arrêtés à l’entrée de la ville par les forces de l’ordre.

Une délégation a, néanmoins, été reçue par le gouverneur de la province, Gôl Agha Sherzaï. Elle a lui a demandé de mettre un terme au meurtre de civils par les forces étrangères.

Elle a également exigé la libération des personnes arrêtées lors de l’opération de la coalition et qu’on lui remette la personne qui a donné les informations qui ont conduit au lancement de cette opération meurtrière.

Bassirat.net avec Pajhwok



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Province de Paktikâ (sud-est)

06-01

Un kamikaze c’est fait exploser contre un convoi de l'OTAN, qui comprenait également des membres des forces de sécurité afghanes, blessant au moins 4 soldats de l'Alliance, a annoncé Mohammad Akram Akhpelwak, le gouverneur de la province.

Nb : Un porte-parole de l'OTAN a confirmé qu'il y avait eu une attaque et que plusieurs soldats étaient blessés, mais sans préciser leur nombre et la gravité de leurs blessures.

La plupart des soldats de l'OTAN dans cette région frontalière du Pakistan sont américains.

AP



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3-2 L'Afghanistan en chiffre

: Guerre appelée "Enduring Freedom déclenchée en octobre 2001



Civils tués : ? + 2.185

Civils blessés : ? + 1.446 (chiffres trop bas)



Résistances afghans tués : : ? + 1.483

Résistances afghans blessés : ? + 1385 (chiffres trop bas)

Résistances afghans arretés : : ? + 725


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Militaires Occupant tués : 683

Militaires Occupant blessés : ? + 740 (chiffre invraisemblablement bas...)

Suicides : ? + 20

CIA tués : : 4


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Soldats /policiers tués : ? + 2.599

Soldats gouvernementaux Blessés : ? + 3.033 (chiffres trop bas)

Collaborateurs tués + armée pakistanaise) : 602

Collaborateurs Blessés : ? + 350

Collaborateurs disparus : ? + 14






Les chiffres indiqués sont vérifiés par le recoupement des chiffres des pertes communiqués par la résistance & les médias occidentaux & Bassirat.net.


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4-1 Guantanamo
Prisons, exactions & torture dans le camp de concentration de Guantanamo
03-01

Des agents du FBI ont relevé plus d'une vingtaine de cas de mauvais traitements à l'encontre des prisonniers détenus dans la base militaire Us de Guantanamo.

Dans le rapport de 244 pages les révélant,l'enquête internea compilé des témoignages d'un demi-millier d'agents à qui l'on a demandé s'ils avaient constaté l'usage d'interrogatoires agressives ou de mauvais traitements lors de visites à la base.(..)

(ats -19:01)

05-01

Le marocain Mounir el Motassadeq, reconnu coupable en Allemagne de complicité dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a répété vendredi devant un tribunal de Hambourg (nord), chargé de décider de sa peine, qu'il n'était pas au courant.

"Je peux jurer que je ne savais pas ce qu'ils voulaient faire et qu'ils étaient aux Etats-Unis .Mais la vérité, vous ne voulez pas la connaître".

Quelles que soient ses dénégations, Mounir el Motassadeq est de toute façon définitivement reconnu coupable de "complicité de meurtre dans 246 cas" (nombre des passagers des avions détournés du 11 septembre) en novembre dernier par la Cour fédérale de justice allemande.

Vendredi, ses avocats ont d'emblée demandé une suspension du procès, estimant que la juridiction n'était pas conforme à la Loi fondamentale allemande. "M. Motassadeq ne comparaît pas devant des juges légaux, mais devant un tribunal d'exception", a dit l'un de ses avocats, Ladislav Anisic.

Le Parquet fédéral a estimé que la demande de la défense "passait à côté" et a immédiatement déposé une requête pour son annulation. Le tribunal se prononcera sur ce point lundi, avant d'entendre les réquisitions du parquet et le plaidoyer de la défense. Il pourrait ensuite se prononcer dès le même jour sur la peine dont écopera l'accusé.

Cette décision sera susceptible d'appel, a précisé la porte-parole du tribunal, Sabine Westphalen.

En février 2003, Motassadeq avait été condamné une première fois à 15 ans de réclusion criminelle, pour "complicité de meurtre", devenant le premier condamné au monde pour sa participation aux attentats terroristes.

Mais ce verdict avait été cassé un an plus tard, la Cour fédérale de justice ayant estimé que les droits de la défense n'avaient pas été pleinement respectés. A l'issue d'un second procès, Motassadeq avait été condamné en août 2005 à sept ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste".

Le 16 novembre dernier, la Cour fédérale de justice confirmait cette décision, mais condamnait également Motassadeq, à la demande du parquet, pour complicité de meurtre, laissant au tribunal de Hambourg le soin de déterminer une peine.

Le condamné, qui a été incarcéré puis libéré à plusieurs reprises au fil des rebondissements du dossier, est à nouveau détenu depuis la mi-novembre. Il a passé au total trois ans derrière les barreaux en Allemagne, depuis son arrestation en novembre 2001.

(AFP


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6 Les Brèves

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

Marc

6-1 Dépenses de guerre : La Belgique consacre 5,4 % au renouvellement de son matériel militaire.

03-01

De tous les pays de l'OTAN possédant une armée, la Belgique est celui qui consacre le plus faible pourcentage de ses dépenses de défense (5,4 %) au renouvellement de son matériel militaire, selon l'Alliance atlantique.

Dans un document intitulé "Données économiques et financières concernant la défense de l'OTAN" publié à Bruxelles - et incluant des chiffres concernant la Russie -, l'Alliance souligne qu'une large part des dépenses de défense belge va au personnel militaire et civil, qui absorbe à lui seul 75,4 % du total (en hausse constante par rapport aux 71,5 % de 2002 et aux 75,1 % de 2005).

En ce qui concerne les dépenses d'équipements (principalement les achats de matériel), la Belgique se situe en toute dernière position. Selon l'OTAN, la Belgique n'a consacré en 2004 que 5,4 % de ses dépenses de défense à cette fin (contre 7,1 % en 2002, 5,3 % en 2003, 5,2 % en 2004 et 6,4 % en 2005).

(belga)

cf http://www.nato.int/docu/pr/2006/p06-159.pdf





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6-2 Canada : Guantanamo du Nord - Une prison spéciale de 3,2 millions de dollars.

Une prison spéciale de 3,2 millions de dollars qui a coûté trois fois plus cher que prévu. Et des frais d’exploitation de 2 millions par an, dont 1,6 million en salaires. C’est ce que révèlent des documents du ministère fédéral de la Sécurité publique, obtenus par La Presse à la suite d’une demande d’accès à l’information.

Deux Égyptiens et un Syrien (présumés terroristes) sont détenus en vertu d’un certificat de sécurité au nouveau Centre de surveillance de l’immigration de Kingston, situé sur le terrain de la prison Millhaven.

Ses détracteurs appellent ce centre à très haute sécurité le «Guantanamo du Nord». Ouvert en avril dernier, il contient six cellules pour autant de prisonniers.
Il y a deux cellules dans chacune des trois unités mobiles de 50 mètres carrés.
La liste détaillée des coûts d’ouverture de la prison montre que 7000$ ont été dépensés pour les loisirs des détenus (vélos stationnaires, salle d’exercices, livres, jeux et télévision câblée). L’équipement de sécurité, dont un scanner pour détecter l’entrée de drogues, cinq masques à gaz et un système de surveillance vidéo, a coûté 125 000$. Une autre somme de 100 000$ a été consacrée à la formation des futurs employés.

La construction a coûté 2,5 millions. Au total, les dépenses d’ouverture se chiffrent à 3 123 200$, alors que sa construction était évaluée à un peu plus de 1 million six mois plus tôt.

Caroline Touzin

La Presse


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7 Dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

7-1 Point de vue de Viktor Litovkine : Bilan militaire de l’année 2006 : l’impuissance de la force.

L’administration Bush et les États membres de sa Coalition ont oublié à leur dépends une vérité d’évidence : on peut vaincre des États, pas des peuples. Au cours de l’année écoulée, les armées les mieux dotées du monde ont été tenues en échec du Liban à l’Afghanistan, en passant par l’Irak, par des va-nus-piedsL’un des événements les plus marquants de l’année 2006 aura été, dans le domaine militaire, la défaite de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak, l’échec de l’armée israélienne au Liban et le retour des Talibans en Afghanistan malgré la présence de 20 000 hommes des forces de l’OTAN.

C’est quelque chose d’incroyable. Des détachements de semi maquisards, armés tout au plus de kalachnikovs, de lance-grenades et d’explosifs entassés dans un véhicule ou enroulés à la ceinture de kamikazes remportent des guerres face à des armées régulières, équipées d’un matériel dernier cri et de hautes technologies. C’est-à-dire de systèmes satellitaires complexes de communication et de commandement, de viseurs à infrarouges, de stations radars détectant tout ce qui bouge, et même des objets immobiles et des personnes isolées, de moyens de lutte électronique. De blindés ultramodernes, de chasseurs, de bombardiers et de missiles de croisière… De tout ce qu’ont su créer les grands constructeurs de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, dotés de la pensée militaire la plus pointue, maîtrisant l’art de la tactique et des opérations, nourris de l’expérience et de la sagesse des guerres précédentes. Des guerres sont perdues par des armées dans lesquelles servent des professionnels hautement qualifiés, dont la préparation et la formation ont coûté des sommes astronomiques.

C’est même incroyable : des troupes pour lesquelles on dépense chaque année plus d’un demi trillion de dollars - autant que pour toutes les autres forces armées du monde réunies - ne peuvent rien contre des moudjahiddines dont les armes ne représentent pas plus de cinquante dollars par personne. Comment cela se fait-il ? Essayons d’y voir clair.

Quand on leur pose la question sacramentale de « l’inutilité de la force », les chercheurs commencent par dire, et c’est leur principal argument, que toutes les armées régulières modernes sont faites pour se battre contre des armées analogues et des États. Mais pas pour s’opposer à des francs-tireurs, qu’on les appelle terroristes, moudjahiddines, combattants ou insurgés. Souvent, de plus, tous ces résistants n’ont pas de centre unique de commandement. Ils agissent par petits groupes qui n’ont aucun lien entre eux. Ils opèrent parfois avec l’aide de la population locale qui a de la sympathie pour eux et les soutient totalement. C’est d’ailleurs en son sein qu’ils recrutent, le paysan ou l’ouvrier, le jour, devenant un combattant de la résistance la nuit. Ces gens ne vont pas à l’engagement avec de grosses unités bien organisées et armées, ils privilégient l’embuscade, se planquent dans les coins, attaquant des colonnes en mouvement, lors des moments de repos de petites unités. Et se font sauter dans les rues et sur les places des villes occupées.

Cette tactique repose sur un principe simple : l’attaque, un tir nourri et meurtrier et un retrait immédiat. En ordre dispersé. Qui faut-il chercher et où, qui faut-il poursuivre, on n’y comprend rien. C’est la tactique qu’a adoptée le Hezbollah. C’est ainsi qu’agissent les moudjahiddines afghans, les hommes des Talibans, les autres groupes y compris en Tchétchénie.

Les théoriciens de la guerre ont même un terme pour désigner ce type d’opérations. Ils parlent de « guerre asymétrique ». Mais ils ne savent toujours pas comment la faire.

On peut vaincre n’importe quelle armée régulière, vaincre n’importe quel État, surtout si les forces sont inégales : l’armée états-unienne du début du XXIe siècle contre l’armée de Saddam, dont la modernisation s’était arrêtée au milieu du XXe siècle et qui était épuisée par des décennies de sanctions économiques. Mais il est impossible de vaincre un peuple, qu’il soit sunnite, chiite, kurde ou autre. Même si, à l’intérieur du pays, ces peuples ou ces clans nationaux se déchirent. Parce qu’arrive le moment où ils s’unissent pour combattre l’agresseur. Même s’ils n’ont pas toujours conscience d’être unis par un même but.

Tel a d’ailleurs été le cas en Afghanistan, où des tribus ennemies depuis des siècles se sont retrouvées d’un coup unies dans la lutte contre les troupes soviétiques. Elles agissent aujourd’hui ensemble ou séparément, par clan, par communauté, contre les troupes de l’OTAN. Même si cette lutte revêt également un caractère sporadique, inorganisé, lorsque telles ou telles unités de la coalition sous commandement de l’OTAN commencent à les agacer un peu trop, se mêlent de changer un ordre des choses établi au fil des siècles, veulent leur imposer un concept tel que la démocratie à l’occidentale. Le peuple a déjà sa propre démocratie qui veut que tous les membres de la tribu se soumettent sans broncher à un chef unique, soient prêts à donner leur vie pour lui, pour les traditions léguées par les ancêtres.

Qu’on le veuille ou non, des phrases de Lénine à moitié oubliées aujourd’hui reviennent en mémoire : « on ne vaincra jamais un peuple dont les ouvriers et les paysans ont, pour la plupart d’entre eux, compris, senti et vu qu’ils défendaient le pouvoir des Soviets qui est le leur ». Enlevez les mots « pouvoir des Soviets », remplacez les par « religion », « valeurs nationales, traditions populaires », « mode de vie séculaire » et vous verrez que Lénine, avait raison. Hélas pour ceux qui ne veulent pas tenir compte d’évidences plutôt banales. Ce reproche concerne pleinement l’administration états-unienne actuelle.

Les amis des États-Unis (dont Moscou) ont averti George Bush que la guerre contre l’Irak, d’autant plus sous un faux prétexte, pouvait se révéler une aventure aux conséquences difficilement calculables. Il ne les a pas écoutés. Voilà maintenant que les recommandations de la commission James Baker ne le satisfont pas et que la défaite du Parti républicain lors des élections au Congrès ne l’a pour l’instant incité à aucune conclusion radicale, alors qu’en Irak, le nombre (ndlr : officiel) des soldats états-uniens tués se rapproche très vite du seuil de trois mille. Et le départ des États-uniens de ce pays, qu’il ait lieu l’an prochain ou dans trois ou quatre ans, ne peut que conduire à un nouveau chaos selon Sergueï Rogov, directeur de l’Institut des États-Unis et du Canada près l’Académie des sciences de Russie. Non plus au Proche-Orient, mais bien au-delà…

L’impuissance de la force d’un des super-États ou de la coalition des États qui se rapprochent de ce statut, à qui font défaut le sens de la mesure et de la responsabilité politique envers leurs propres citoyens et les citoyens des autres pays, se transforme en catastrophe générale.

C’est l’une des conclusions de l’année 2006.



Viktor Litovkine
Commentateur militaire de l’Agence RIA Novosti



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7-2 Dossier de Roland Marounek : En Afghanistan, en 2007, tout ira plus mal mais tout ira beaucoup mieux.

a) Karl Eikenberry, commandant les forces US : les combats vont augmenter en intensité en 2007, cette augmentation des combats n’inquiète en aucune façon l’OTAN, bien au contraire

Le lieutenant général de l’U.S. Army Karl Eikenberry, commandant les forces US en Afghanistan, va quitter son poste en janvier. Il a dispensé à ces hommes, lors d’une tournée d’adieu, diverses considérations sur la situation et les perspectives dans le pays, où l’OTAN (avec sa force ISAF) assure l’essentiel des combats contre les divers groupes de résistance et d’insurrection généralement regroupés sous le vocable un peu abusif de “talibans”. (Le remplaçant de Eikenberry, le général Dan McNeill, prendra le commandement de l’ISAF, en plus du commandement des forces US. Il remplacera le Britannique Richards à la tête de l’ISAF.)



Le discours de Eikenberry, rapporté par AP, est contrasté, voire paradoxal.

• D’une part, il annonce que les combats vont augmenter en intensité en 2007, par rapport à 2006.

«[Eikenberry] said he expects militants early in 2007 to attack border security posts, to extend their use of suicide bombs and to launch assault on district centres in groups of 25 to 100 fighters. […] When asked if that was in comparison to 2006, he said: “We should not be surprised by levels of fighting in parts of southern Afghanistan that rivalled what we saw last year… I anticipate higher levels of fighting.”»



• D’autre part, il affirme que cette augmentation des combats n’inquiète en aucune façon l’OTAN, bien au contraire, qu’elle apparaît même négligeable au regard des capacités de l’OTAN.

«…But Eikenberry said none of the Taliban's efforts would provide “a significant military challenge” for U.S., NATO and Afghan forces, which he said have improved greatly in the past year. “The capability exists for that array of allied and Afghan forces to dominate militarily wherever they move to,” he said.»



Le paradoxe du sens du discours de Eikenberry est que toutes les indications sur les combats de l’OTAN dans la zone sud de l’Afghanistan en 2006, particulièrement durant la période août-décembre 2006, ont montré une ISAF de plus en plus en difficultés (jusqu’à justifier des appels urgents de renforts qui n’ont guère soulevé d’enthousiasme), et la démonstration de l’inadaptation coimplète de cette force aux combat qui lui étaient imposés. Peut-être l’analyse du général américain relève-t-elle du comportement, également général, de la plupart des officiers supérieurs américains, en Afghanistan et en Irak notamment, tel qu’il est relevé par l’un des signataires de l’“Appel of Redress”.

L’extrait de l’article de The Nation concernant cet appel, qui est présenté ci-dessous, cite un major de l’U.S. Army désigné comme le “major Franks” par souci d’anonymat, actuellement en service en Irak.



«“I proudly joined the Appeal for Redress out of the sense of hopelessness that I had inside for what we are actually doing here,” he says. He's angry with both the Bush Administration and the top brass in Iraq. “They sit behind their desks in the Green Zone and filter reports to their bosses. No one wants to admit that we are failing.” Frank says he's quite open about his views, and finds overwhelming support for them among his fellow soldiers. “Yes, yes, yes,” he says, “My entire team feels the same way I do. And the other battalion [trainers] that I have come across feel that way, including my commanders.... In fact, I have not had one person in the last five months disagree with me. The typical response is, ‘I know what you mean.’”»


["J'ai fièrement rejoint l'Appel pour sortir du sentiment de désespoir que j'avais pour ce que nous faisons vraiment ici", dit-il. Il est fâché à la fois contre l'administration Bush, et contre les haut-gradés en Irak. "Ils restent assis derrière leur bureau dans la Zone Verte et filtrent les rapports à leurs boss. Aucun ne veut admettre que nous sommes en train d'échouer". Frank dit qu'il exprime tout à fait ouvertement ses opinions, et qu'il rencontre un soutient écrasant pour elles parmis ses camarades. "Oui, oui, oui", dit-il "Toute mon équipe ressent la même chose que moi. Et les autres bataillons que j'ai croisé ont le même sentiment, y compris mes commandants... en fait, je n'ai vu pas une seule personne ces 5 derniers mois qui ne soit pas d'accord avec moi. La réponse typique c'est : 'Je sais ce que vous voulez dire'"]

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3527
Date de publication : 31/12/2006 - Rubrique : Bloc-Notes



Tout le monde n’est donc pas de l’avis du scintillant général Karl Eikenberry. Le général nous annonce in fine une victoire finale en Afghanistan, tandis que Michael Sheuer, ancien officier de la CIA, nous annonce le contraire.



b) Michael Sheuer, les USA et l’OTAN vont perdre en Afghanistan

Sheuer n’étant plus à la CIA, on dira officiellement qu’il parle sans savoir et poussé par la rancœur.

Nous dirions qu’il parle libéré des contraintes du système. Sheuer est déjà connu pour des critiques sérieuses des méthodes de la CIA et il a publié, en anonyme au moment de la publication, un livre important sur la critique de la politique impérialiste US (Imperial Hubris: Why the West is Losing the War on Terror, 2004, par Anonymous.) Sheuer a été en service dans la zone du Moyen-Orient et du sous-continent indien et a participé à différentes opérations contre Ben Laden pendant dix ans.



Dans le Los Angeles Times, il écrivit le 5 décembre 2005 :

«I do not profess a broad expertise in international affairs, but between January 1996 and June 1999 I was in charge of running operations against Al Qaeda from Washington. When it comes to this small slice of the large U.S. national security pie, I speak with firsthand experience (and for several score of CIA officers) when I state categorically that during this time senior White House officials repeatedly refused to act on sound intelligence that provided multiple chances to eliminate Osama bin Laden — either by capture or by U.S. military attack. I witnessed and documented, along with dozens of other CIA officers, instances where life-risking intelligence-gathering work of the agency's men and women in the field was wasted.»



Aujourd’hui, Sheuer nous parle donc de l’Afghanistan, selon des déclarations rapportées par le site indien ZeeNews.com :

«A former senior CIA operative who tracked Osama bin Laden for 10 long years foresees “an apparent American defeat in Afghanistan.”

»Michael Sheuer said the way ahead in Afghanistan and along the Afghanistan-Pakistan border “ultimately would lead to the defeat of US and NATO forces and the demise of the Karzai government.”

»Scheuer told the Daily Times in Washington that by failing to accomplish the only mission that had to be accomplished in Afghanistan, the US was now faced with a growing insurgency that probably already outnumbered the combined US-NATO forces.»



[Un ancien officier supérieur de la CIA qui a traqué Ben Laden pendant 10 ans, prévoit "une défaite américaine évidente en Afghanistan"

Michael Sheuer dit que [ce qui se passe] en Afghanistan et le long de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan "conduirait finalement à la défaite des forces US et de l'OTAN, et à la démission du gouvernement Karzaï"
Sheuer a déclaré au Daily Times à Washington qu'en n'arrivant pas à accomplir la seule mission qu'elle avait à accomplir en Afghanistan, les USA étaient maintenant face à une insurrection croissante qui probablement dépasse déjà en nombre les forces US & OTAN combinées.]

http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3531
Date de publication : 01/01/2007 - Rubrique : Bloc-Notes



Faites votre choix, entre le brillant général Karl Eikenberry qui rentre au Pentagone et Michael Sheuer qui a quitté la CIA.





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7-3 Analyse de Peter Schwarz : Le gouvernement allemand envisage le déploiement des forces aériennes en Afghanistan.

Le gouvernement de coalition allemand se prépare actuellement à rehausser massivement son engagement militaire dans la guerre en Afghanistan.

Jusque-là, le gouvernement avait toujours affirmé que le seul rôle de l’armée allemande dans ce pays était d’oeuvrer à la reconstruction en Afghanistan et à assurer la sécurité du régime fantoche d’Hamid Karzaï. A cette fin, il avait restreint les opérations de ses forces armées à la capitale du pays et aux régions plus calmes dans le nord. La décision prise récemment d’envoyer six avions de combat Tornado en Afghanistan projettera les forces allemandes dans le feu des violents combats qui sévissent dans le sud.

La demande de l’OTAN est arrivée à Berlin le 11 décembre, mais n’a été rendue publique que dix jours plus tard. Aucune décision officielle n’a d’ailleurs encore été prise. Le quotidien Süddeutsche Zeitung croit cependant que la « chancelière, [Angela] Merkel, le ministre des Affaires étrangères, [Frank-Walter] Steinmeier et le ministre de la Défense, [Franz Josef) Jung ont d’ores et déjà décidé qu’ils ne pouvaient rejeter la demande de l’OTAN. » Des demandes officielles de ce genre, affirme le journal, ne « sont faites que si une réponse positive a déjà été donnée auparavant à un niveau opérationnel. »

La demande concerne le déploiement d’avions appelés Tornado Recce qui font des missions de reconnaissance et qui sont capables d’identifier en vol de petits objets. L’entretien de ces appareils hautement sophistiqués et chers nécessite l’intervention de quelque 250 soldats qui seront probablement stationnés dans le sud du pays.



Même si les avions Tornado allemands n’étaient utilisés que pour des missions de reconnaissance et non pour lâcher des bombes, leur utilisation représenterait néanmoins une mission de combat. Ils identifieraient des cibles pour le compte d’unités américaines et britanniques de l’OTAN qui poursuivent une guerre sanglante contre les rebelles dans le sud de l’Afghanistan, dans ce qui est une guerre qui a déjà coûté la vie à un grand nombre de civils innocents. Le Süddeutsche Zeitung a fait le commentaire suivant : « Quiconque se consacre à des missions de reconnaissance contribue à des bombardements réussis avec toutes les conséquences que cela entraîne, jusqu’aux sinistres dégâts collatéraux, que l’on a connus lors de la guerre au Kosovo. » Spiegel Online a remarqué, « Les Allemands se laissent entraîner de plus en plus profondément dans le conflit afghan et il n’y a pas de fin en vue. »

Les débats actuels tournent autour de la question de savoir si un tel déploiement nécessite un nouveau mandat parlementaire ou s’il est couvert par le présent mandat. Même s’il y a un débat ou un vote au Bundestag (parlement allemand), le gouvernement est sûr d’obtenir une majorité pour un tel mandat avec le soutien de tous les partis de la « grande coalition », le CDU (Union chrétienne démocrate d’Allemagne), le CSU (Union chrétienne-sociale de Bavière) et le SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne).

Gernot Erler (SPD), ministre d’Etat du ministère des Affaires étrangères, a déclaré au micro de Deutschlandfunk qu’à son avis il existait « une disposition fondamentale pour effectuer une telle mission de reconnaissance. » L’expert CDU en matière de défense, Bernd Siebert, a également signalé l’approbation de son parti.

Les députés d’opposition au Bundestag, ne feront rien pour contrecarrer un tel déploiement ou ne le feront que du bout des lèvres. Le Parti libéral-démocrate (FDP) a promis de considérer cette requête avec attention et de façon impartiale. Le Parti des Verts a certes protesté contre le fait que le Bundestag ait été contourné dans cette affaire mais n’a pas pris position sur cette question particulière. Seul le Parti de la Gauche.PDS (Linkspartei.PDS) a déclaré qu’il est disposé à voter contre une telle extension du mandat en Afghanistan.

Fin novembre, lors du sommet de l’OTAN à Riga, la chancelière allemande Merkel (aux côtés d ses homologues d’Italie, d’Espagne et de France) avait résisté à la pression exercée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de renforcer le contingent allemand en Afghanistan et de participer aux conflits dans le sud du pays. Les Européens avaient reproché au gouvernement américain d’être lui-même responsable de l’augmentation de la violence parce qu’il avait entièrement concentré ses efforts sur des actions militaires aux dépens de mesures politiques. Cette approche avait été ressassée indéfiniment dans les médias européens. A présent le gouvernement est déterminé à emprunter la voie de l’escalade militaire.



Que se cache-t-il derrière ce changement de voie ? La raison principale réside dans la débâcle américaine en Irak.



Pendant un temps les élites européennes espéraient un changement de voie politique des Etats-Unis conformément aux positions définies par le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak. Bien avant la publication du rapport, différents gouvernements européens et des fonctionnaires avaient établis d’étroites relations avec ses auteurs, le républicain James Baker et le démocrate Lee Hamilton. Ils avaient salué leur rapport qui recommandait un retour à des méthodes diplomatiques plus traditionnelles dans le but de trouver une quelconque solution à la désastreuse situation actuelle en Irak. Parmi les propositions avancées dans le rapport l’on trouve celle appelant à une coopération plus étroite avec les gouvernements européens et une intégration dans le processus diplomatique des puissances régionales, l’Iran et la Syrie.

Il est maintenant clair que le gouvernement Bush a écarté le rapport et ses recommandations et est déterminé à poursuivre l’escalade militaire en acceptant, de l’avis de bien des politiciens européens, toutes ses conséquences catastrophiques ; le risque existe que la région tout entière et pas seulement l’Irak, plonge dans la guerre civile et le chaos. Ceci causerait du tort non seulement aux intérêts pétroliers et économiques des Etats-Unis dans la région, mais également de l’Europe. C’est ce qui se cache derrière les efforts européens, mais avant tout allemands, à prendre l’initiative.

Le gouvernement allemand a entrepris une intense activité diplomatique pour préparer la présidence de l’Union européenne qu’il assurera à partir du 1er janvier 2007 et le ministre allemand des Affaires étrangères, Steinmeier, n’a cessé d’enchaîner les déplacements. Il a rendu visite dernièrement au président syrien, Bashar Assad, et au président russe, Vladimir Poutine, dans le but de reprendre le soi-disant quartette du Proche-Orient qui comprend les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les Nations unies. L’objectif étant d’exercer une pression sur Washington en vue de trouver une solution internationale au conflit palestinien.



L’intensification du rôle de l’armée allemande en Afghanistan est inséparablement liée à ces initiatives politiques. Finalement, l’Allemagne et l’Europe ne peuvent concrétiser leurs propres intérêts au Proche-Orient que par leur propre intervention militaire massive.

Le rôle joué par le contingent allemand renforcé en Afghanistan a un double but : accroître l’influence de l’Allemagne dans la région et exercer davantage de pression sur Washington. Berlin, selon ce calcul, satisfait la demande de Washington de soulager l’armée américaine en Afghanistan et, en retour, escompte obtenir le droit de jouer un rôle plus important dans d’autres questions concernant le Moyen-Orient.

Inexorablement, l’Allemagne et l’Europe sont de plus en plus entraînées dans la guerre sanglante au Moyen-Orient, et ce, en dépit des millions d’Européens qui étaient descendus dans la rue pour s’opposer à la guerre en Irak.

A présent, la population toute entière doit en payer le prix, sous forme de dépenses militaires accrues et en coût en vies perdues de jeunes soldats. La majorité de la population rejette de telles missions militaires, mais, pour le gouvernement allemand, cela ne compte pas. S’il en va de la poursuite de ses intérêts impérialistes, le gouvernement de « grande coalition » est prêt à passer outre les principes démocratiques. Le fait que les députés du Bundestag n’aient eu connaissance des projets d’un nouveau déploiement militaire que par la presse est symptomatique du lien qui existe entre militarisme et formes de régime autoritaire.

Par Peter Schwarz
30 décembre 2006

(Article original paru le 23 décembre 2006)

WSWS
http://www.wsws.org/francais/News/2006/decembre06/301206_allemagne.shtml




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9-0 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
9-1 Ban Ki-moon, a annoncé ses deux premières nominations après des semaines de spéculations sur ses intentions.

L'Indien Vijay Nambiar, conseiller spécial d'Annan, devient son chef de cabinet et Michele Montas, une journaliste de radio haïtienne, dirigera le service de presse, en remplacement du Français Stéphane Dujarric, annonce dimanche un communiqué de l'Onu.

Selon des sources proches de l'Onu, la Mexicaine Alicia Barcena devrait être nommée sous-secrétaire générale chargée de l'administration et de la gestion, un poste précédemment détenu par les Etats-Unis qui souhaitent maintenant les affaires politiques ou le maintien de la paix.

Selon des diplomates, la Russie conserverait la responsabilité des opérations de l'Onu en Europe, à Genève, et la Chine devrait obtenir le poste de sous-secrétaire général chargé des affaires économiques et sociales.

Cependant, les puissances occidentales font pression pour obtenir le département des affaires politiques, détenu actuellement par le Nigérian Ibrahim Gambari, et le maintien de la paix, convoité par la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis.

Le maintien de la paix est actuellement dirigé par le Français Jean-Marie Guehenno, qui pourrait rester à son poste pendant au moins quelques mois encore.

Certains responsables ont suggéré de partager en deux le département du maintien de la paix afin de disposer de suffisamment de postes pour satisfaire la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la France, mais le personnel juge la chose impraticable.

Les noms :

Nambiar, professeur et ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale du gouvernement indien, est un ancien ambassadeur aux Nations unies, au Pakistan, en Chine, en Malaisie et en Afghanistan.

Barcena, chef de cabinet d'Annan depuis juin, s'est occupé d'environnement en Amérique latine et il est diplômé en administration publique de l'université d'Harvard.

Montas était l'épouse de Jean Dominique, un journaliste de radio haïtien assassiné. Elle a continué d'animer leur station de radio jusqu'à ce que les menaces la visant ainsi que son personnel rendent la chose impossible.

Elle est partie aux Etats-Unis en 2003 et ces dernières années, elle a travaillé au département d'information publique de l'Onu, occupant notamment les fonctions de porte-parole de l'assemblée générale en 2004.

Ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Ban Ki-moon est âgé de 62 ans.

01-01

(Reuters)




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9-2 Provinces Afghanes


Carte cliquer dans l'image : http://en.wikipedia.org/wiki/Image:AfghanistanNumbered.png