jeudi, janvier 18, 2007

n° 84-journal de l'Afghanistan Special dossier-17-01

Sommaire :

1 Guantanamo

1-1 Base de Guantanamo : Horreur et mystère depuis des années.

1-2 Philippe Grangereau : Guantanamo, cinq ans de «routine hideuse»

3 Dossier & Point de vue

3-1 Point de vue de J. P. Miginiac : Guerre contre la terreur et distorsions de réalité

4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net

4-1 Un film de Jamie Doran : Le convoi de la mort ou le massacre des Afghans.

5-0 Annexes

5-1 Marco Louvier : USA = La plus sanglante organisation terroriste de la planète..

5-2 Point de vue de Daniele Ganser : Les armées terroristes secrètes de l'Otan.


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1 Guantanamo
1-1 Base de Guantanamo : Horreur et mystère depuis des années.

Extraits

Si les premiers combattants ennemis en provenance d'Afghanistan furent conduits en janvier 2002 à Guantanamo,

rendant encore plus célèbre la base navale de ce nom, cette prison et les tortures qui s'y pratiquent ne sont pas récentes et Manuel Prieto peut tout à fait vous en convaincre.

Septuagénaire résidant dans la ville voisine de Caimanera, Prieto a travaillé à cette installation aéronavale depuis 1947, jusqu'à début 1961, date à laquelle, accusé d'appartenir à la sécurité de l'Etat cubain, il fut incarcéré, interrogé et torturé dans un cachot humide de la prison de Carabela Point.

Libéré six jours plus tard, il fut hospitalisé suite à des blessures qu'il s'infligea (il se piqua sous la mâchoire avec une écharde de bois et se déchira la gorge avec les doigts pour simuler une tuberculose) et celles qu'on lui infligea en lui donnant des coups de pieds jusqu'à épuisement et en lui plongeant la tête dans l'eau jusqu'à la limite de

l'asphyxie.

Ces passages à tabac lui provoquèrent des fractures des vertèbres, l'obligeant à porter une minerve durant des années, lui abîmèrent la vision de l'oeil gauche, ce qui s'est aggravé avec les années, Prieto vient d'avoir 78 ans.



Il y a dans les geôles de Guantanmo, comme dans les camps de concentration hitlériens, des médecins qui exercent, obéissant plus aux idées patriotiques qu'au serment hippocratique. Saifulá Paracha, captif d'origine pakistanaise en témoigne, après avoir refusé de se faire opérer pour sa cardiopathie, redoutant être l'objet d'une négligence ou

d'une expérimentation.

Seul un quart des 500 détenus en provenance d'Afghanistan, dont beaucoup d'adolescents et d'anciens, ont été libérés après des interrogatoires infernaux, un peu modérés après 2004, quand éclata le scandale des mauvais traitements dans la prison d'Abu Ghraib.

Il en reste actuellement 395 derrière les barreaux, dans des cellules de 3 mètres par 4, survivants comme fantômes, ou conduisant un certain nombre d'entre eux au suicide.



L'administration Bush continuant à se rire de la décence universelle, leur nie le droit d'être considérés comme prisonniers de guerre, comme l'établi la convention de Genève et requiert pour ses soldats, partout dans le monde, l'impunité alors qu'ils attaquent ou massacrent des innocents au nom de la lutte contre le terrorisme.

La Havane, 10.01.07

Service en langue française Agence cubaine d'information

frenchnews@ain.cu www.cubainfo.ain.cu

Horror y misterio desde hace muchos años

Service en langue francaise

Agence cubaine d'information

frenchnews@ain.cu www.cubainfo.ain




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1-2 Philippe Grangereau : Guantanamo, cinq ans de «routine hideuse»

Les avocats de deux Tunisiens emprisonnés depuis 2002 témoignent des conditions de détention sur la base.

Le professeur Mark Denbeaux et son fils Josuah, tous les deux avocats à Newark, ont pris en 2005 la défense de deux «combattants illégaux» tunisiens détenus à Guantanamo : Rafik al-Hami et Mohammed Rahman. «Ils ont été transférés à Guantanamo probablement à la fin de l'année 2002. Mais ils n'en sont pas sûrs car il est impossible à quelqu'un placé en isolement d'avoir la notion du temps», expliquent les avocats. Ils ne peuvent pas parler à leurs clients au téléphone, mais ils leur ont rendu visite en août 2005 et en juin 2006.

«Seigneur». «La première fois que nous les avons vus, l'un comme l'autre étaient enchaînés au sol de la pièce destinée aux entretiens. C'était pathétique. Une caméra filmait notre conversation. Les gardes nous ont assuré qu'ils n'enregistraient pas le son, mais cela reste à démontrer.» «Nous savons peu de chose sur eux... Nos clients ne nous font pas confiance. C'est dur de leur parler. Il est presque impossible de les convaincre que nous allons les aider en agissant contre notre gouvernement.» Mohammed Rahman, selon ses avocats, a été vendu à l'armée américaine (qui offrait des récompenses) «par une sorte de seigneur de guerre pakistanais». Il a des problèmes cardiaques qui, selon ses défenseurs, ne sont pas soignés. Il a été déclaré «ennemi combattant» car il aurait été en contact avec une personne «terroriste» ou «qui devrait être considérée comme un "combattant ennemi"», selon les autorités. «Le gouvernement est convaincu que Rahman n'est pas un "combattant ennemi", mais il le garde parce qu'il ne sait pas quoi faire de lui», affirme Josuah Denbeaux. Rahman refuse d'être rapatrié en Tunisie. «C'est un homme brisé, qui a perdu tout espoir. La première fois que nous l'avons vu, il était content. Même s'il nous considérait sans doute comme des interrogateurs, la conversation que nous avons eue avec lui rompait avec la routine hideuse de sa détention. J'ai réussi à le faire rire en lui rapportant la mise en garde que je venais de recevoir d'un lieutenant. Celui-ci m'avait affirmé qu'il était courant de voir les prisonniers jeter leurs excréments à la face de leurs interlocuteurs. Ce mensonge était si débile qu'il a éclaté de rire. Mais lors de notre dernière visite; en juin 2006, Rahman ne nous regardait pas et ne voulait pas parler.» Rafik al-Hami était, quant à lui, détenu dans une prison en Iran, avant d'être livré par Téhéran aux autorités américaines, sans doute en 2001. Il aurait été détenu à Kaboul pendant un an. «Il dit avoir été torturé alors qu'il était détenu en Afghanistan, mais il ne sait pas s'il s'agissait de la CIA, de militaires américains, d'employés de compagnies privées employés par l'US Army ou d'Afghans, rapporte Mark Denbeaux. Le gouvernement l'accuse d'une seule chose, d'avoir été dans un camp d'entraînement militaire en Afghanistan sous le régime taliban. Mais cela ne fait pas de lui un terroriste. Et comment le gouvernement a-t-il obtenu cette information ? Qui ont-ils torturé pour obtenir cette information, peut-être fausse ?»

«Découragés». «Bien sûr, ni l'un ni l'autre ne seront jugés. Le gouvernement n'a tout simplement pas la moindre preuve contre eux», estime Josuah Denbeaux. «Nous allons finir par gagner, pense Mark Denbeaux, et j'espère que mes clients vivront jusqu'au jour où ils se verront restituer leurs pleins droits. Les choses avancent lentement et ils sont très découragés. Il est difficile de les convaincre qu'il y a un espoir, au bout de cinq ans de détention et sans promesse du gouvernement qu'ils seront jugés un jour.»

La défense de leurs clients est devenue plus symbolique que réelle depuis qu'une loi adoptée par le Congrès américain, le 28 septembre, interdit aux «combattants illégaux» tout recours devant des tribunaux civils. Ils ne peuvent être jugés que par des instances militaires spéciales, avec l'assistance d'un avocat militaire et, s'ils le souhaitent, d'un avocat privé. A l'instar des autres avocats américains qui représentent quelque 300 détenus de Guantanamo, Mark et Josuah Denbeaux ont fait appel de cette décision devant un tribunal du district de Columbia, et la Cour suprême sera sans doute amenée à statuer. Guantanamo, pour ces deux militants du droit, «est un désastre politique enfanté par nos politiciens, qui ont fait de terribles erreurs et se refusent à l'admettre».

Par Philippe GRANGEREAU

QUOTIDIEN : mercredi 10 janvier 2007

Washington de notre correspondant




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3 Dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

3-1 Point de vue de J. P. Miginiac : Guerre contre la terreur et distorsions de réalité.

La rhétorique avait déjà permis la réélection du «Commandant en chef» au mois de novembre dernier et l’augmentation des prérogatives et du pouvoir de l’exécutif à un niveau jamais atteint dans le passé par aucun des prédécesseurs de l’actuel Président des Etats-Unis. Elle procède cependant d’une distorsion complète de la réalité.

Extraits

Guerre froide ? Comment un Président des Etats-Unis peut-il comparer la menace d’une possible nouvelle attaque terroriste, même nucléaire dans le pire des cas virtualistes, avec celle de l’arsenal soviétique d’hier ! Comment un Président des Etats-Unis peut-il mettre à même échelle et comparer l’«ennemi» militaire d’hier avec la menace diffuse, asymétrique de groupes extrémistes fantômes ! Comment un Président des Etats-Unis peut-il mettre à même échelle et comparer les forces stratégiques soviétiques d’alors avec la possible future menace nucléaire des Mollahs d’Iran dont les experts s’accordent à penser qu’elle n’est certainement pas immédiate !


Et la propagande des néocons ne saurait suffire à donner quelque crédibilité que ce soit à une affirmation contraire. L’Agence internationale pour l’énergie atomique vient de le rappeler en critiquant très violemment, le qualifiant de «scandaleux», «malhonnête», «inexact» et «trompeur», un rapport au Congrès du Republican-led House Intelligence Committee intitulé «Reconnaître l’Iran comme une menace stratégique» et publié le 23 août dernier.

Dans ce rapport, quelques faucons proches du Vice-Président Dick Cheney n’hésitaient pas à affirmer que le programme d’enrichissement de Téhéran était plus avancé que ne l’affirmaient l’IAEA et les services de renseignement américains et que l’Iran enrichissait, depuis Avril, de l’uranium de qualité militaire en utilisant 164 centrifugeuses en cascade dans la centrale de Natanz.


Comme l’a rappelé l’Agence, les 164 centrifugeuses de la centrale de Natanz sont sous sa surveillance et ont pour le moment produit de l’uranium enrichi à 3,6% alors que la qualité militaire nécessaire à la production d’une bombe suppose un enrichissement à au moins 90%. L’Iran a certes des plans pour doubler le nombre de centrifugeuses en service à Natanz mais les nouvelles centrifugeuses n’étaient pas, selon l’AIEA, encore en service en août dernier alors que les experts estiment que 1 500 à 1 800 centrifugeuses en cascade seront nécessaires pour produire au bout d’un an d’enrichissement continu la quantité de matériaux de qualité militaire nécessaire à la construction d’une seule bombe A grossière.


Les Présidents des Etats-Unis d’alors se sont pourtant efforcés de ne jamais porter le danger au cœur de leurs discours pour que la crainte ne distille pas dans les veines du peuple et affaiblisse le moral de la nation. Ils n’ont jamais prétexté du péril pour corrompre libertés individuelles et droits civils.
Les Présidents américains d’alors ont patiemment construit, malgré des échecs mais souvent avec succès, des politiques destinées à unir leurs amis et diviser leurs ennemis, réussissant chaque jour un peu plus, jusqu’à la victoire, à justifier leur combat et à diaboliser celui de l’ennemi.

Le Président américain d’aujourd’hui semble, lui, exceller dans des politiques inverses. En confondant dans un même creuset stratégique lutte contre Al Qaïda, messianisme, guerre des civilisations, guerre contre les ennemis d’Israël, et guerre pour le pétrole, il ne réussit qu’à diviser ses amis et à unir ses ennemis, à détruire une à une les valeurs qu’il prétend défendre, et à élever de vulgaires criminels au statut de héros de la civilisation musulmane et de grandes figures de la troisième guerre mondiale !


Le Président américain d’aujourd’hui ne voit aucun des périls qu’il sème lui-même en abondance. La «Guerre contre la terreur» justifie t-elle que le terme «terroriste» soit de plus en plus indiscriminé et cible aujourd’hui des minorités (souvent musulmanes) ou des origines ethniques dans la répression de leurs droits, prétextant suspicions, arrestations arbitraires, humiliations, voire torture et détentions illimitées sans charges ni procès ?


La «Guerre contre la terreur» justifie-t-elle que des lois nouvelles érodent chaque jour un peu plus les droits civils, offrant ainsi aux terroristes une victoire sur nos valeurs qu’ils seraient bien incapables d’obtenir par eux-mêmes ?


La «Guerre contre la terreur» justifie-t-elle, alors que les bombes pleuvaient sur des enfants du Liban, qu’un cessez-le-feu n’ait pour George W. Bush aucun caractère d’urgence, son Secrétaire d’Etat qualifiant même les victimes civiles libanaises de «tourments de l’accouchement d’un nouveau Moyen-Orient» et son représentant à l’ONU retardant au delà de l’insoutenable la décision du Conseil de Sécurité imposant la fin des hostilités ?

Le Président des Etats-Unis d’aujourd’hui a t-il entendu son ami, Fuad Siniora, premier ministre libanais, lui crier : «La valeur des droits de l’homme au Liban est-elle moindre qu’ailleurs… Une larme israélienne a t-elle plus de valeur qu’une goutte de sang
libanais ?». La «Guerre contre la terreur», justifie t-elle, alors que sont justement et dignement célébrées les 2 700 victimes civiles des attentats du 11 Septembre, que le seul qualificatif de «dommages collatéraux» soit attribué aux 60 à 100 000 victimes civiles des guerres d’Afghanistan et d’Irak ? Plus de 6 500 civils irakiens ont encore perdu la vie au cours des deux derniers mois.

Le Président des Etats-Unis d’aujourd’hui a-t-il pour autant entendu ses amis leaders arabes stigmatiser, par la voix de Kofi Annan, le «désastre» de la guerre d’Irak et de la politique de leur protecteur d’outre-Atlantique. A t-il entendu leurs alertes, estimant tous que la région était aujourd’hui profondément déstabilisée ?


Le Président des Etats-Unis a-t-il une vision claire du chaos que sa «Guerre contre la terreur» ne cesse de provoquer et la moindre perception de la confusion de ses discours ou déclarations successives ?
Il semble en tous cas incapable de résoudre dans sa propre pensée le conflit qui mine son gouvernement, oscillant en permanence entre une politique unilatérale de guerre étendue et permanente, souhaitée par les néocons les plus acharnés réunis autour du Vice-Président Dick Cheney, et une politique multilatérale de résolution diplomatique des confrontations, voulue par des conseillers un peu plus réalistes, réunis autour du Secrétaire d’Etat Condoleeza Rice. Il semble même de plus en plus évident qu’il laisse se dérouler, librement et sans aucune coordination, la course inexorable de deux stratégies et de deux politiques incompatibles, donnant dans le même temps des gages aux modérés tout en inclinant par nature et messianisme aux extrêmes.


«Victoire complète» de la «civilisation» sur l’«ennemi» ? Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de sécurité nationale du président Carter et l’un des plus prestigieux stratèges du pouvoir américain, affirmait récemment : «les prescriptions des néocons et leurs équivalents israéliens sont mortels pour l’Amérique et en fin de compte pour Israël. Elles retourneront totalement une majorité écrasante de la population du Moyen-Orient contre les Etats-Unis.

Les leçons d’Irak parlent pour elles mêmes. Si les politiques des néocons continuent à être poursuivies, les Etats-Unis seront expulsés de la région et ce sera le commencement de la fin pour Israël».

J. P. Miginiac
Sources La Nouvelle République

Posté par Adriana Evangelizt




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4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net

Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

4-1 Un film de Jamie Doran : Le convoi de la mort ou le massacre des Afghans.

Que Bush contemple ses oeuvres... un film bouleversant, en anglais, mais vous verrez que tout se comprend facilement. Vous verrez ce qu'il est advenu des milliers d'Afghans fait prisonniers dès l'invasion américaine. Des milliers d'hommes enfermés dans des convois en métal, laissés en plein soleil pour mourir. Vous verrez les cerbères tirer sur les camions plombés... vous verrez le prince des ténèbres, Richard Perle et autres oiseaux de mauvais augure faire comme si ce n'était pas de leur faute ou comme s'ils n'étaient pas au courant. Et vous verrez enfin que l'enquête demandée à l'ONU fut cassée pour ne pas que le monde sache la vérité. Là, on dépasse les 148 villageois pour lesquels Saddam fut soit-disant pendu... mais Bush ricane !

13-janvier 2007

http://usa-menace.over-blog.com/article-5244166.html




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5-0 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

5-1 Marco Louvier : USA = La plus sanglante organisation terroriste de la planète..

Depuis cinquante ans, c'est l'organisation terroriste la plus sanglante de la planète. Son réseau est mondial, ses moyens incommensurables, ses forfaits atroces. Bombes à fragmentations, armes nucléaires, agents chimiques, coups d'Etat, génocides,... le gouvernement américain ne recule devant rien pour imposer sa folie religieuse: celle du profit des multinationales.

Marco Louvier

Irak

«...Nous pensons que le prix en valait la peine.» (Madeleine Albright, secrétaire d'Etat US, à propos des 600.000 enfants irakiens morts à cause des sanctions américaines).

Lorsqu'elles accouchent, les femmes irakiennes ne demandent pas si c'est un garçon ou une fille mais si le bébé est normal: conséquence des armes US à l'uranium appauvri. Pourtant, Bush veut une nouvelle guerre contre l'Irak.

Vietnam

«Nous étions souvent envoyés en mission «search and destroy»... En langage militaire, cela signifie qu'il fallait tirer sur tout ce qui bouge et mettre le feu au village. Les résultats étaient presque toujours catastrophiques.» (Jim Linnen, chef de bataillon US au Vietnam, à propos du massacre de My Lai, 1968)

A My Lai (photo), la consigne était de tout massacrer: enfants, femmes, vieillards. La guerre du Vietnam a coûté au peuple 39 ans d'atrocités et 3 millions de morts.

Hiroshima

«Hiroshima et Nagasaki ont été choisis en raison de leur concentration d'activités et de population.» (Rapport officiel de l'U.S. Strategic Bombing Survey)

Cent mille morts à Hiroshima, cinquante mille à Nagasaki, des dizaines de milliers touchés par les radiations. La bombe atomique, comme l'avait dénoncé Albert Einstein, a servi à précipiter la fin de la guerre dans le Pacifique avant l'arrivée des Soviétiques.

Corée

«La guerre de Corée a été une bénédiction. Il fallait qu'il y eût une Corée, ici ou ailleurs dans le monde.» (Général Van Fleet, US Army).

En Corée, les Etats-Unis ont utilisé les armes les plus abominables, y compris des bombes bactériologiques causant choléra, peste, méningite, anthrax... Pyongyang (photo) a été presque entièrement rasé. La guerre a tué 4,6 millions de Coréens.

Afghanistan

«Le peuple opprimé d'Afghanistan va connaître la générosité de l'Amérique et de nos alliés. (...) Que Dieu continue à bénir l'Amérique.» Discours du président George W. Bush annonçant le début des frappes américaines sur l'Afghanistan.

Les enfants qui dormaient sur le toit ont été déchiquetés: le village de Karakak célébrait une noce et l'aviation américaine est passée par là... Au total, les «frappes chirurgicales» en Afghanistan ont tué plus de 3.000 civils. Plus que les victimes du WTC.

Nicaragua

«Ils s'introduisent dans les villages, font sortir les familles. Forçant les enfants à regarder, ils castrent le père. Lui écorchent le visage. Lui mettent en bouche une grenade dégoupillée. Forçant les enfants à regarder, ils violent collectivement la mère. Lui coupent les seins. Et parfois, pour changer, ils font tout ça aux enfants et obligent les parents à regarder.» (John Stockwell, ancien de la CIA et des Marines, à propos des contras nicaraguayens que le président Reagan nommait les «combattants de la liberté».)

«Un nombre (de morts),
ça ne m'intéresse pas terriblement»

(Général Colin Powell)

Assassinats

Parmi les dizaines de chefs d'Etat et de personnalités qui ont fait l'objet de plans d'assassinat - réussis ou ratés - de la part des services secrets américains, le dirigeant cubain Fidel Castro a certainement été le plus visé: 600 tentatives.

Armes chimiques et biologiques

Les Etats-Unis ont abondamment utilisé des armes chimiques et biologiques lors de la guerre de Corée. Ils ont couvert le Vietnam, le Laos et le Cambodge d'«agent orange». Et déverseraient un «agent vert» dans les zones où opère la guérilla colombienne. A l'époque de l'apartheid, ils ont encouragé le régime sud-africain à utiliser de telles armes contre la population noire. Aujourd'hui, Bush accuse Cuba de préparer des armes bactériologiques alors que les USA les ont employées de nombreuses fois contre l'île. Lors de la plus grave contamination, en 1981, des germes de la dengue hémorragique ont touché 344.203 Cubains et en ont tué 158, dont 101 enfants.

Arrestations anti-antiterroristes

Cinq Cubains ont été lourdement condamnés (jusqu'à deux fois la perpétuité) aux Etats-Unis, fin 2001, non pour avoir préparé des actions terroristes, mais parce qu'ils voulaient en empêcher, en infiltrant l'extrême droite anticastriste de Miami.

Bombes à fragmentations

Les bombes à fragmentations sont une des armes les plus sanguinaires de l'arsenal américain. Elles sont remplies de plusieurs centaines de petits morceaux de métal pointus qui déchirent la chair des victimes, leur arrachent une jambe, un bras ou la tête. L'armée US en a larguées des millions sur le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Ils en ont aussi lâchées sur l'Irak, la Yougoslavie et l'Afghanistan. Dans ce dernier pays, elles avaient la même couleur jaune que les colis humanitaires jetés par l'aviation US.

Bombes nucléaires

Les Etats-Unis ont été la seule puissance à utiliser l'arme nucléaire dans l'histoire, à Hiroshima et Nagasaki. Et ils ont été prêts à la réutiliser plusieurs fois par la suite. Ainsi, en 1953, lors de la guerre de Corée, le Général Omar Bradley écrivait au président Eisenhower qu'il fallait «entreprendre des opérations aériennes, navales et terrestres, y compris un large usage des bombes atomiques stratégiques et tactiques, de manière à obtenir l'effet de surprise maximum et le plus grand impact militaire et psychologique possible sur l'ennemi.» Après le bouclier antimissile, dont Bush a accéléré le programme après le 11 septembre, les Etats-Unis mettront hors-jeu les bombes de dissuasion de pays comme la Chine, l'Inde ou la Russie. Ce qui signifie qu'ils auront moins de retenue à faire de nouveaux Hiroshima.

Coups d'Etat

On ne compte plus les coups d'Etat fomentés dans le monde par les USA. Parmi les plus récents, celui (manqué) contre le président vénézuélien Chavez - qui contrairement à Bush n'était pas «presque élu» - a fait 41 morts et des centaines de blessés. Parmi les plus emblématiques de la politique pro-dictateur des Etats-Unis, celui commis un 11 septembre, en 1973, contre le président chilien Allende.

Génocides

Si l'on ne compte que ceux ayant fait plus d'un million de victimes, la liste des génocides commis par ou à l'instigation des Etats-Unis sur à peine un demi-siècle est ahurissante: Corée, Vietnam-Laos-Cambodge, Indonésie, Irak, Congo. Dans ce dernier pays, l'agression ougando-rwandaise programmée depuis Washington a tué à ce jour - par les armes ou à cause des conséquences sociales - quatre millions de personnes. Et la guerre continue.

Uranium appauvri.

Les Etats-Unis ont utilisé des armes à l'uranium en Yougoslavie et en Irak. C'est dans ce pays qu'on a le plus de recul pour en constater les terribles effets, bien qu'on estime que le pire est encore à venir. Le nombre des malformations congénitales et de tumeurs a explosé. Des filles de quatorze ans font des cancers du sein.

Marco Louvier
Solidaire 11-09-2002

Pour en savoir plus sur le terrorisme des Etats-Unis: www.americanstateterrorism.com





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5-2 Point de vue de Daniele Ganser : Les armées terroristes secrètes de l'Otan

(interviewé par Silvia Cattori





Daniele Ganser, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bâle et président de l’ASPO-Suisse, a publié un livre de référence sur « Les Armées secrètes de l’OTAN ». Selon lui, les États-Unis ont organisé en Europe de l’Ouest pendant 50 ans des attentats qu’ils ont faussement attribué à la gauche et à l’extrême gauche pour les discréditer aux yeux des électeurs. Cette stratégie perdure aujourd’hui pour susciter la peur de l’islam et justifier des guerres pour le pétrole.




Silvia Cattori : Votre ouvrage consacré aux armées secrètes de l’Otan [1], s’attache à expliquer ce que la stratégie de la tension [2] et les False flag terrorism [3] comportent de grands dangers. Il nous enseigne comment l’Otan, durant la Guerre froide -en coordination avec les services de renseignement des pays ouest-européens et le Pentagone- s’est servi d’armées secrètes, a recruté des espions dans les milieux d’extrême droite, et a organisé des actes terroristes que l’on attribuait à l’extrême gauche. En apprenant cela, on peut s’interroger sur ce qui peut se passer aujourd’hui à notre insu.

Daniele Ganser : C’est très important de comprendre ce que la stratégie de la tension représente réellement et comment elle a fonctionné durant cette période. Cela peut nous aider à éclairer le présent et à mieux voir dans quelle mesure elle est toujours en action. Peu de gens savent ce que cette expression stratégie de la tension veut dire. C’est très important d’en parler, de l’expliquer. C’est une tactique qui consiste à commettre soi-même des attentats criminels et à les attribuer à quelqu’un d’autre. Par le terme tension on se réfère à la tension émotionnelle, à ce qui crée un sentiment de peur. Par le terme stratégie, on se réfère à ce qui alimente la peur des gens vis-à-vis d’un groupe déterminé. Ces structures secrètes de l’Otan avaient été équipées, financées et entraînées par la CIA, en coordination avec le MI6 (les services secrets britanniques), pour combattre les forces armées de l’Union Soviétique en cas de guerre, mais aussi, selon les informations dont nous disposons aujourd’hui, pour commettre des attentats terroristes dans divers pays [4]. C’est ainsi que, dès les années 70, les services secrets italiens ont utilisé ces armées secrètes pour fomenter des attentats terroristes dans le but de provoquer la peur au sein de la population et, ensuite, d’accuser les communistes d’en être les auteurs. C’était la période où le Parti communiste avait un pouvoir législatif important au Parlement. La stratégie de la tension devait servir à le discréditer, l’affaiblir, pour l’empêcher d’accéder à l’exécutif. Silvia Cattori : Apprendre ce que cela veut dire est une chose. Mais il reste difficile de croire que nos gouvernements aient pu ainsi laisser l’Otan, les services de renseignement ouest-européens et la CIA agir de façon à menacer la sécurité de leurs propres citoyens !

Daniele Ganser : L’Otan était au cœur de ce réseau clandestin lié à la terreur ; le Clandestine Planning Committee (CPC) et l’Allied Clandestine Committee (ACC) étaient des substructures clandestines de l’Alliance atlantique, qui sont clairement identifiées aujourd’hui. Mais, maintenant que cela est établi, il est toujours difficile de savoir qui faisait quoi. Il n’y a pas de documents pour prouver qui commandait, qui organisait la stratégie de la tension, comment l’Otan, les services de renseignement ouest-européens, la CIA, le MI6, et les terroristes recrutés dans les milieux d’extrême droite, se distribuaient les rôles. La seule certitude que nous avons est qu’il y avait, à l’intérieur de ces structures clandestines, des éléments qui ont utilisé la stratégie de la tension. Les terroristes d’extrême droite ont expliqué dans leurs dépositions que c’était les services secrets et l’Otan qui les avaient soutenus dans cette guerre clandestine. Mais quand on demande des explications à des membres de la CIA ou de l’Otan -ce que j’ai fait pendant plusieurs années- ils se limitent à dire qu’il a peut-être pu y avoir quelques éléments criminels qui ont échappé à leur contrôle.

Silvia Cattori : Ces armées secrètes étaient-elles actives dans tous les pays ouest-européens ?

Daniel Ganser : Par mes recherches, j’ai apporté la preuve que ces armées secrètes existaient, non seulement en Italie, mais dans toute l’Europe de l’Ouest : en France, en Belgique, en Hollande, en Norvège, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Turquie, en Espagne, au Portugal, en Autriche, en Suisse, en Grèce, au Luxembourg, en Allemagne. On avait d’abord pensé qu’il y avait une structure de guérilla unique et que, par conséquent, ces armées secrètes avaient toutes participé à la stratégie de la tension, donc à des attentats terroristes. Or, il est important de savoir que ces armées secrètes n’ont pas toutes participé à des attentats. Et de comprendre ce qui les différenciait car elles avaient deux activités distinctes. Ce qui apparaît clairement aujourd’hui est que ces structures clandestines de l’Otan, communément appelées Stay behind [5], étaient conçues, au départ, pour agir comme une guérilla en cas d’occupation de l’Europe de l’Ouest par l’Union soviétique. Les États-Unis disaient que ces réseaux de guérilla étaient nécessaires pour surmonter l’impréparation dans laquelle les pays envahis par l’Allemagne s’étaient alors trouvés.

Nombre de pays qui ont connu l’occupation allemande, comme la Norvège, voulaient tirer les leçons de leur incapacité à résister à l’occupant et se sont dit, qu’en cas de nouvelle occupation, ils devaient être mieux préparés, disposer d’une autre option et pouvoir compter sur une armée secrète dans le cas où l’armée classique serait défaite. Il y avait, à l’intérieur de ces armées secrètes, d’honnêtes gens, des patriotes sincères, qui voulaient uniquement défendre leur pays en cas d’occupation.

Silvia Cattori : Si je comprends bien, ces Stay behind dont l’objectif initial était de se préparer pour le cas d’une invasion soviétique, ont été détournées de ce but pour combattre la gauche. Dès lors, on peine à comprendre pourquoi les partis de gauche n’ont pas enquêté, dénoncé ces dérives plus tôt ?

Daniele Ganser : Si on prend le cas de l’Italie, il apparaît que, chaque fois que le Parti communiste a interpellé le gouvernement pour obtenir des explications sur l’armée secrète qui opérait dans ce pays sous le nom de code Gladio [6], il n’y a jamais eu de réponse sous prétexte de secret d’Etat. Ce n’est qu’en 1990 que Giulio Andreotti [7] a reconnu l’existence de Gladio et ses liens directs avec l’Otan, la CIA et le MI6 [8]. C’est à cette époque aussi que le juge Felice Casson a pu prouver que le véritable auteur de l’attentat de Peteano en 1972, qui avait secoué alors l’Italie, et qui avait été attribué jusque là à des militants d’extrême gauche, était Vincenzo Vinciguerra, apparenté lui à Ordine Nuovo, un groupe d’extrême droite. Vinciguerra a avoué avoir commis l’attentat de Peteano avec l’aide des services secrets italiens. Vinciguerra a également parlé de l’existence de cette armée secrète Gladio. Et il a expliqué que, pendant la Guerre froide, ces attentats clandestins avaient causé la mort de femmes et d’enfants [9]. Il a également affirmé que cette armée secrète contrôlée par l’Otan, avait des ramifications partout en Europe. Quand cette information est sortie, il y a eu une crise politique en Italie, Et c’est grâce aux investigations du juge Felice Casson qu’on a eu connaissance des armées secrètes de l’Otan.

En l’Allemagne, quand les socialistes du SPD ont appris, en 1990, qu’il existait dans leur pays -comme dans tous les autres pays européens- une armée secrète, et que cette structure était liée aux services secrets allemands, ils ont crié au scandale et accusé le parti démocrate-chrétien (CDU). Ce parti a réagi en disant : si vous nous accusez, nous allons dire au public que, vous aussi, avec Willy Brandt, aviez trempé dans cette conspiration. Cela coïncidait avec les premières élections de l’Allemagne réunifiée, que le SPD espérait gagner. Les dirigeants du SPD ont compris que ce n’était pas un bon sujet électoral ; finalement ils ont laissé entendre que ces armées secrètes étaient justifiées.

Au Parlement européen, en novembre 1990, des voix se sont élevées pour dire que l’on ne pouvait pas tolérer l’existence d’armées clandestines, ni laisser sans explication des actes de terreur dont l’origine réelle n’était pas élucidée, qu’il fallait enquêter. Le Parlement européen a donc protesté par écrit auprès de l’Otan et du président George Bush senior. Mais rien n’a été fait.

Ce n’est qu’en Italie, en Suisse et en Belgique, que des enquêtes publiques ont été engagées. Ce sont du reste les trois seuls pays qui ont fait un peu d’ordre dans cette affaire et qui ont publié un rapport sur leurs armées secrètes.

Silvia Cattori : Qu’en est-il aujourd’hui ? Ces armées clandestines seraient-elles toujours actives ? Y aurait-il des structures nationales secrètes qui échappent au contrôle des États ?

Daniele Ganser : Pour un historien, il est difficile de répondre à cette question. On ne dispose pas d’un rapport officiel pays par pays. Dans mes ouvrages, j’analyse des faits que je peux prouver.

En ce qui concerne l’Italie, il y a un rapport qui dit que l’armée secrète Gladio a été supprimée. Sur l’existence de l’armée secrète P 26 en Suisse, il y a également eu un rapport du Parlement, en novembre 1990. Donc, ces armées clandestines, qui avaient stocké des explosifs dans des caches un partout à travers la Suisse, ont été dissoutes.

Mais, dans les autres pays, on n’a rien fait. En France, alors que le président François Mitterrand avait affirmé que tout cela appartenait au passé, on a appris par la suite que ces structures secrètes étaient toujours en place quand Giulio Andreotti a laissé entendre que le président français mentait : « Vous dites que les armées secrètes n’existent plus ; or, lors de la réunion secrète de l’automne 1990, vous aussi les Français étiez présents ; ne dites pas que cela n’existe plus ». Mitterrand fut assez fâché avec Andreotti car, après cette révélation, il dut rectifier sa déclaration. Plus tard l’ancien chef des services secrets français, l’amiral Pierre Lacoste, a confirmé que ces armées secrètes existaient aussi en France, et que la France avait eu elle aussi des implications dans des attentats terroristes [10].

Il est donc difficile de dire si tout cela est révolu. Et, même si les structures Gladio ont été dissoutes, on peut très bien en avoir créé de nouvelles tout en continuant de se servir de cette technique de la stratégie de la tension et des False flag.

Silvia Cattori : Peut-on penser que, après l’effondrement de l’URSS, les États-Unis et l’Otan ont continué de développer la stratégie de la tensio et les False flag sur d’autres fronts ?

Daniele Ganser : Mes recherches se sont concentrées sur la période de la Guerre froide en Europe. Mais l’on sait qu’il y a eu ailleurs des False flag où la responsabilité des États a été prouvée. Exemple : les attentats, en 1953, en Iran, d’abord attribués à des communistes iraniens. Or, il s’est avéré que la CIA et le MI6 s’étaient servis d’agents provocateurs pour orchestrer le renversement du gouvernement Mohammed Mossadegh, ceci dans le cadre de la guerre pour le contrôle du pétrole. Autre exemple : les attentats, en 1954, en Égypte, que l’on avait d’abord attribués aux musulmans. Il a été prouvé par la suite que, dans ce que l’on a appelé l’affaire Lavon [11], ce sont les agents du Mossad qui en étaient les auteurs. Ici, il s’agissait pour Israël d’obtenir que les troupes britanniques ne quittent pas l’Égypte mais y demeurent, aussi pour assurer la protection d’Israël. Ainsi, nous avons des exemples historiques montrant que la stratégie de la tension et les false flag ont été utilisés par les USA, la Grande Bretagne et Israël. Il nous faut encore poursuivre les recherches dans ces domaines, car, dans leur histoire, d’autres pays ont également utilisé la même stratégie.

Silvia Cattori : Ces structures clandestines de l’Otan, créées après la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion des États-Unis, pour doter les pays européens d’une guérilla capable de résister à une invasion soviétique, n’ont finalement servi qu’à mener des opérations criminelles contre des citoyens européens ? Tout porte à penser que les États-Unis visaient eux tout autre chose !

Daniele Ganser : Vous avez raison de soulever cette question. Les États-Unis étaient intéressés par le contrôle politique. Ce contrôle politique est un élément essentiel de la stratégie de Washington et de Londres. Le général Geraldo Serravalle, chef du Gladio, le réseau italien Stay-behind, en donne un exemple dans son livre. Il raconte qu’il a compris que les États-Unis n’étaient pas intéressés par la préparation de cette guérilla en cas d’invasion soviétique, quand il a vu que, ce qui intéressait les agents de la CIA, qui assistaient aux exercices d’entraînement de l’armée secrète qu’il dirigeait, était de s’assurer que cette armée fonctionne de façon à contrôler les actions des militants communistes. Leur crainte était l’arrivée des communistes au pouvoir dans des pays comme la Grèce, l’Italie, la France. C’est donc à cela que devait servir la stratégie de la tension : à orienter et à influencer la politique de certains pays de l’Europe de l’Ouest.

Silvia Cattori : Vous avez parlé de l’élément émotionnel comme facteur important dans la stratégie de la tension. Donc, la terreur, dont l’origine reste floue, incertaine, la peur qu’elle provoque, sert à manipuler l’opinion. N’assiste-t-on pas aujourd’hui aux mêmes procédés ? Hier, on attisait la peur du communisme, aujourd’hui n’attise-t-on pas la peur de l’islam ?

Daniele Ganser : Oui, il y a un parallèle très net. Lors des préparatifs de guerre contre l’Irak, on a dit que Saddam Hussein possédait des armes biologiques, qu’il y avait un lien entre l’Irak et les attentats du 11 septembre, ou qu’il y avait un lien entre l’Irak et les terroristes d’Al Qaida. Mais tout cela n’était pas vrai. Par ces mensonges, on voulait faire croire au monde que les musulmans voulaient répandre le terrorisme partout, que cette guerre était nécessaire pour combattre la terreur. Or, la vraie raison de la guerre est le contrôle des ressources énergétiques. Du fait de la géologie, les richesses en gaz et en pétrole se concentrent dans les pays musulmans. Celui qui veut se les accaparer, doit se masquer derrière ce genre de manipulations.

On ne peut pas dire qu’il n’y a plus beaucoup de pétrole car le maximum de la production globale - le « peak oil » [12] - va survenir probablement avant 2020 et qu’il faut donc aller prendre le pétrole en Irak, parce que les gens diraient qu’il ne faut pas tuer des enfants pour le pétrole. Et ils ont raison. On ne peut pas leur dire non plus que, dans la Mer Caspienne, il y a des réserves énormes et qu’on veut créer un pipeline vers l’Océan indien mais que, comme on ne peut pas passer par l’Iran au sud, ni passer par la Russie au nord, il faut passer par l’est, le Turkménistan et l’Afghanistan, et donc, il faut contrôler ce pays. C’est pourquoi on qualifie les musulmans de « terroristes ». Ce sont de gros mensonges, mais si l’on répète mille fois que les musulmans sont des « terroristes », les gens finiront par le croire et par se dire que ces guerres antimusulmanes sont utiles ; et par oublier qu’il y a beaucoup de formes de terrorisme, que la violence n’est pas forcement une spécialité musulmane.

Silvia Cattori : En somme, ces structures clandestines ont pu être dissoutes, mais la stratégie de la tension a pu continuer ?

Daniele Ganser : C’est exact. On peut avoir dissous les structures, et en avoir formé de nouvelles. Il est important d’expliquer comment, dans la stratégie de la tension, la tactique et la manipulation fonctionnent. Tout cela n’est pas légal. Mais, pour les États, c’est plus facile de manipuler des gens que de leur dire que l’on cherche à mettre la main sur le pétrole d’autrui. Toutefois, tous les attentats ne découlent pas de la stratégie de la tension. Mais il est difficile de savoir quels sont les attentats manipulés. Même ceux qui savent que nombre d’attentats sont manipulés par des Etats pour discréditer un ennemi politique, peuvent se heurter à un obstacle psychologique. Après chaque attentat, les gens ont peur, sont confus. Il est très difficile de se faire à l’idée que la stratégie de la tension, la stratégie du False flag, est une réalité. Il est plus simple d’accepter la manipulation et de se dire : « Depuis trente ans je me tiens informé et je n’ai jamais entendu parler de ces armées criminelles. Les musulmans nous attaquent, c’est pour cela qu’on les combat ».

Silvia Cattori : Dès 2001, l’Union européenne a instauré des mesures anti-terroristes. Il est apparu ensuite que ces mesures ont permis à la CIA de kidnapper des gens, de les transporter dans des lieux secrets pour les torturer. Les États européens ne sont-ils pas devenus un peu otages de leur soumission aux États-Unis ?

Daniele Ganser : Les États européens ont eu une attitude assez faible à l’égard des États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Après avoir affirmé que les prisons secrètes étaient illégales, ils ont laissé faire. Même chose avec les prisonniers de Guantanamo. Des voix se sont élevées en Europe pour dire : « On ne peut pas priver les prisonniers de la défense d’un avocat ». Quand Madame Angela Merkel a évoqué cette question, les États-Unis ont clairement laissé entendre que l’Allemagne était un peu impliquée en Irak, que ses services secrets avaient contribué à préparer cette guerre, donc qu’ils devaient se taire.

Silvia Cattori : Dans ce contexte, où il y a encore beaucoup de zones d’ombre, quelle sécurité peut apporter l’Otan aux peuples qu’elle est censée protéger si elle permet à des services secrets de manipuler ?

Daniele Ganser : En ce qui concerne les attentats terroristes manipulés par les armées secrètes du réseau Gladio durant la Guerre froide, il est important de pouvoir déterminer avec clarté quelle est l’implication réelle de l’Otan là-dedans, de savoir ce qui s’est réellement passé. S’agissait-il d’actes isolés ou d’actes organisés secrètement par l’Otan ? Jusqu’à ce jour, l’Otan a refusé de parler de la stratégie de la tension et du terrorisme durant la Guerre froide, l’Otan refuse toute question concernant Gladio.

Aujourd’hui, on se sert de l’Otan comme d’une armée offensive, alors que cette organisation n’a pas été créée pour jouer ce rôle. On l’a activée dans ce sens, le 12 septembre 2001, immédiatement après les attentats de New York. Les dirigeants de l’Otan affirment que la raison de leur participation à la guerre contre les Afghans est de combattre le terrorisme. Or, l’Otan risque de perdre cette guerre. Il y aura, alors, une grande crise, des débats. Ce qui permettra alors de savoir si l’Otan mène, comme elle l’affirme, une guerre contre le terrorisme, ou si on se trouve dans une situation analogue à celle que l’on a connue durant la Guerre froide, avec l’armée secrète Gladio, où il y avait un lien avec la terreur. Les années à venir diront si l’Otan a agi en dehors de la mission pour laquelle elle a été fondée : défendre les pays européens et les États-Unis en cas d’invasion soviétique, évènement qui ne s’est jamais produit. L’Otan n’a pas été fondée pour s’emparer du pétrole ou du gaz des pays musulmans.

Silvia Cattori : On pourrait encore comprendre qu’Israël, qui a des intérêts à élargir les conflits dans les pays arabes et musulmans, encourage les États-Unis dans ce sens. Mais on ne voit pas quel peut être l’intérêt des États européens à engager des troupes dans des guerres décidées par le Pentagone, comme en Afghanistan ?

Daniele Ganser : Je pense que l’Europe est confuse. Les États-Unis sont dans une position de force, et les Européens ont tendance à penser que la meilleure chose est de collaborer avec le plus fort. Mais il faudrait réfléchir un peu plus. Les parlementaires européens cèdent facilement à la pression des États-Unis qui réclament toujours davantage de troupes sur tel ou tel front. Plus les pays européens cèdent, plus ils se soumettent, et plus ils vont se trouver confrontés à des problèmes toujours plus grands. En Afghanistan, les Allemands et les Britanniques sont sous le commandement de l’armée américaine. Stratégiquement, ce n’est pas une position intéressante pour ces pays. Maintenant, les États-Unis ont demandé aux Allemands d’engager leurs soldats également au sud de l’Afghanistan, dans les zones où la bataille est la plus rude. Si les Allemands acceptent, ils risquent de se faire massacrer par ces forces afghanes qui refusent la présence de tout occupant. L’Allemagne devrait sérieusement se demander si elle ne devrait pas retirer ses 3000 soldats d’Afghanistan. Mais, pour les Allemands, désobéir aux ordres des États-Unis, dont ils sont un peu les vassaux, c’est un pas difficile à faire.

Silvia Cattori :Que savent les autorités qui nous gouvernent aujourd’hui de la stratégie de la tension ? Peuvent-elles continuer comme cela à laisser des fauteurs de guerres fomenter des coups d’État, kidnapper et torturer des gens sans réagir ? Ont-elles encore les moyens d’empêcher ces activités criminelles ?

Daniele Ganser : Je ne sais pas. Comme historien, j’observe, je prends note. Comme conseiller politique, je dis toujours qu’il ne faut pas céder aux manipulations qui visent à susciter la peur et à faire croire que les « terroristes » sont toujours les musulmans ; je dis qu’il s’agit d’une lutte pour le contrôle des ressources énergétiques ; qu’il faut trouver des moyens pour survivre à la pénurie énergétique sans aller dans le sens de la militarisation. On ne peut pas résoudre les problèmes de cette façon ; on les aggrave.

Silvia Cattori : Quand on observe la diabolisation des Arabes et des musulmans à partir du conflit israélo-palestinien, on se dit que cela n’a rien à voir avec le pétrole.

Daniele Ganser : Oui, dans ce cas oui. Mais, dans la perspective des États-Unis, il s’agit bien d’une lutte pour prendre le contrôle des réserves énergétiques de ce bloc eurasiatique qui se situe dans cette « ellipse stratégique » qui va de l’Azerbaïdjan en passant par le Turkménistan et le Kazakhstan, jusqu’à l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Koweït et le Golfe persique. C’est précisément là, dans cette région où se déroule cette prétendue guerre « contre le terrorisme », que se concentrent les plus importantes réserves en pétrole et en gaz. À mon avis, il ne s’agit pas d’autre chose que d’un enjeu géostratégique à l’intérieur duquel l’Union européenne ne peut qu’être perdante. Car, si les États-Unis prennent le contrôle de ces ressources, et que la crise énergétique s’aggrave, ils leur diront : « Vous voulez du gaz, vous voulez du pétrole, très bien, en échange nous on veut ceci et cela ». Les États-Unis ne vont pas donner gratuitement le pétrole et le gaz aux pays européens. Peu de gens savent que le « peak oil », le maximum de la production, a déjà été atteint dans la Mer du Nord et que, par conséquent, la production du pétrole en Europe - la production de la Norvège et de la Grande Bretagne - est en déclin.

Le jour où les gens réaliseront que ces guerres « contre le terrorisme » sont manipulées, et que ces accusations contre les musulmans sont, en partie, de la propagande, ils vont être surpris. Les États européens doivent se réveiller et comprendre enfin comment la stratégie de la tension fonctionne. Et ils doivent aussi apprendre à dire non aux États-Unis. En plus, aux États-Unis aussi, il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas de cette militarisation des relations internationales.

Silvia Cattori : Vous avez aussi fait des recherches sur les attentats du 11 septembre 2001 et vous avez cosigné un livre [13] avec d’autres intellectuels qui se préoccupent des incohérences et des contradictions dans la version officielle de ces évènements ainsi que dans les conclusions de la commission d’enquête mandatée par Monsieur Bush ? Ne craignez-vous pas d’être accusé de « théorie conspirationniste » ?

Daniele Ganser : Mes étudiants et d’autres gens m’ont toujours demandé : si cette « guerre contre le terrorisme » concerne vraiment le pétrole et le gaz, les attentats du 11 septembre n’ont-ils pas aussi été manipulés ? Ou est-ce une coïncidence, que les musulmans d‘Oussama ben Laden aient frappé exactement au moment où les pays occidentaux commençaient à comprendre qu’une crise du pétrole s’annonçait ? J’ai donc commencé à m’intéresser à ce qui avait été écrit sur le 11 septembre et à étudier également le rapport officiel qui a été présenté en juin 2004. Quand on se plonge dans ce sujet, on s’aperçoit d’emblée qu’il y a un grand débat planétaire autour de ce qui s’est réellement passé le 11 septembre 2001. L’information que nous avons n’est pas très précise. Ce qui pose question dans ce rapport de 600 pages est que la troisième tour qui s’est effondrée ce jour là, n’est même pas mentionnée. La commission ne parle que de l’effondrement de deux tours, les « Twin Towers ». Alors qu’il y a une troisième tour, haute de 170 mètres, qui s’est effondrée ; la tour appelée WTC 7. On parle d’un petit incendie dans son cas. J’ai parlé avec des professeurs qui connaissent bien la structure des bâtiments ; ils disent qu’un petit incendie ne peut pas détruire une structure d’une pareille dimension. L’histoire officielle sur le 11 septembre, les conclusions de la commission, ne sont pas crédibles. Cette absence de clarté met les chercheurs dans une situation très difficile. La confusion règne également sur ce qui s’est réellement passé au Pentagone. Sur les photos que nous avons c’est difficile de voir un avion. On ne voit pas comment un avion serait tombé là-dessus.

Silvia Cattori : Le Parlement du Venezuela a demandé aux Etats-Unis d’apporter davantage d’explications pour éclaircir l’origine de ces attentats. Cela ne devrait-il pas être l’exemple à suivre ?

Daniele Ganser : Il y a beaucoup d’incertitudes sur le 11 septembre. Les parlementaires, les universitaires, les citoyens peuvent demander des comptes sur ce qui s’est réellement passé. Je pense qu’il est important de continuer à s’interroger. C’est un évènement que personne ne peut oublier ; chacun se rappelle où il se trouvait à ce moment précis. C’est incroyable que, cinq années plus tard, on ne soit toujours pas arrivé à y voir clair.

Silvia Cattori : On dirait que tout se passe comme si tous les corps constitués ne veulent pas remettre en question la version officielle. Se seraient-ils laissé manipuler par la désinformation organisée par des stratèges de la tension et des False flag ?

Daniele Ganser : On est manipulable si on a peur ; peur de perdre son travail, peur de perdre le respect des gens que l’on aime. On ne peut pas sortir de cette spirale de violence et de terreur si on se laisse gagner par la peur. C’est normal d’avoir peur, mais il faut parler ouvertement de cette peur et des manipulations qui la génèrent. Nul ne peut échapper à leurs conséquences. Cela est d’autant plus grave que les responsables politiques agissent souvent sous l’effet de cette peur. Il faut trouver la force de dire : « Oui j’ai peur de savoir que ces mensonges font souffrir des gens ; oui j’ai peur de penser qu’il n’y a plus beaucoup de pétrole ; oui j’ai peur de penser que ce terrorisme dont on parle est la conséquence de manipulations, mais je ne vais pas me laisser intimider ».

Silvia Cattori : Jusqu’à quel point des pays comme la Suisse participent-ils, en ce moment, de cette stratégie de la tension ?

Daniele Ganser : Je pense qu’il n’y a pas de stratégie de la tension en Suisse. Ce pays ne connait pas d’attentats terroristes. Mais, ce qui est vrai, en Suisse comme ailleurs, est que les politiques qui craignent les États-Unis, leur position de force, ont tendance à se dire : ce sont de bons amis, nous n’avons pas intérêt à nous battre avec eux.

Silvia Cattori : Cette manière de penser et de couvrir les mensonges qui découlent de la stratégie de la tension, ne rend-elle pas tout un chacun complice des crimes qu’elle entraîne ? À commencer par les journalistes et les partis politiques ?

Daniele Ganser : Je pense, personnellement, que tout le monde - journalistes, universitaires, politiciens - doit réfléchir sur les implications de la stratégie de la tension et des False flag. Nous sommes là, il est vrai, en présence de phénomènes qui échappent à tout entendement. C’est pourquoi, chaque fois qu’il y a des attentats terroristes, il faut s’interroger et chercher à comprendre ce que cela recouvre. Ce n’est que le jour où l’on admettra officiellement que les False flag sont une réalité, que l’on pourra établir une liste des False flag qui ont eu lieu dans l’histoire et se mettre d’accord sur ce qu’il faudrait faire.

La recherche de la paix est le thème qui m’intéresse. Il est important d’ouvrir le débat sur la stratégie de la tension et de prendre acte qu’il s’agit d’un phénomène bien réel. Car, aussi longtemps que l’on n’a pas accepté de reconnaître son existence, on ne peut pas agir. C’est pour cela qu’il est important d’expliquer ce que la stratégie de la tension signifie réellement. Et, une fois que l’on a compris, de ne pas se laisser gagner par la peur et la haine contre un groupe. Il faut se dire que ce n’est pas uniquement un pays qui est impliqué là-dedans ; que ce ne sont pas seulement les États-Unis, l’Italie, Israël ou les Iraniens, mais que cela se produit partout, même si certains pays y participent de manière plus intense que d’autres. Il faut comprendre, sans accuser tel pays ou telle personne. La peur et la haine n’aident pas à avancer mais paralysent le débat. Je vois beaucoup d’accusations contre les États-Unis, contre Israël, contre la Grande Bretagne, ou alternativement, contre l’Iran, la Syrie. Mais la recherche sur la paix nous enseigne qu’il ne faut pas se livrer à des accusations basées sur le nationalisme, et qu’il ne faut ni haine ni peur ; que le plus important est d’expliquer. Et cette compréhension sera bénéfique pour nous tous.

Silvia Cattori : Pourquoi votre livre consacré aux armées secrètes de l’Otan, publié en anglais, traduit en italien, en turc, en slovène et bientôt en grec n’est-il pas publié en français ?

Daniele Ganser : Je n’ai pas encore trouvé d’éditeur en France. Si un éditeur est intéressé à publier mon livre c’est bien volontiers que je le verrais traduit en français.

[1] Nato’s secret Armies : Terrorism in Western Europe par Daniele Gabnser, préface de John Prados. Frank Cass éd., 2005. ISBN 07146850032005

[2] C’est après l’attentat de Piazza Fontana à Milan en 1969 que l’expression stratégie de la tension a été entendue pour la première fois.

[3] False flag operations (opérations faux drapeaux) est l’expression utilisée pour désigner des actions terroristes, menées secrètement par des gouvernements ou des organisations, et que l’on fait apparaître comme ayant été menées par d’autres.

[4] « Stay-behind : les réseaux d’ingérence américains » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 août 2001.

[5] Stay behind (qui veut dire : rester derrière en cas d’invasion soviétique) est le nom donné aux structures clandestines entraînées pour mener une guerre de partisans.

[6] Gladio désigne l’ensemble des armées secrètes européennes qui étaient sous la direction de la CIA.

[7] Président du Conseil des ministres, membre de la démocratie chrétienne.

[8] « Rapport Andreotti sur l’Opération Gladio » document du 26 février 1991, Bibliothèque du Réseau Voltaire.

[9] « 1980 : carnage à Bologne, 85 morts », Réseau Voltaire, 12 mars 2004.

[10] « La France autorise l’action des services US sur son territoire » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 8 mars 2004.

[11] Affaire Lavon, du nom du ministre de la Défense israélien qui a dû démissionner quand le Mossad a été démasqué comme ayant trempé dans ces actes criminels

[12] Voir : « Odeurs de pétrole à la Maison-Blanche », Réseau Voltaire, 14 décembre 2001. « Les ombres du rapport Cheney » par Arthur Lepic, 30 mars 2004. « Le déplacement du pouvoir pétrolier » par Arthur Lepic, 10 mai 2004. « Dick Cheney, le pic pétrolier et le compte à rebours final » par Kjell Aleklett, 9 mars 2005.« L’adaptation économique à la raréfaction du pétrole » par Thierry Meyssan, 9 juin 2005.

[13] 9/11 American Empire : Intellectual speaks out, sous la direction de David Ray Griffin, Olive Branch Press, 2006






29 décembre 2006
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