mardi, novembre 28, 2006

n° 74 - journal de l'Afghanistan - 27-11:

Sommaire : :
1 Analyse
Des résistants
Des occupants
2 Occupation de l'Afghanistan
3 Politique
a) collaborateurs afghans
b) occupants
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails.
L'Afghanistan en chiffre.
6 Brèves
6-1 La résistance annonce une offensive de printemps en Afghanistan.
6-2 Que se passe t’il en Afghanistan.?
7 Dossier & Point de vue
7-1 Point de vue de Roland Marounek : Afghanistan : Retour sur une supercherie...
7-2 Point de vue de Marina Forti : Le taliban s’en va, la peur reste.
9-0 Annexes
9-0-1 : Femmes Afghanes ; Battues, violées, données en dédommagement, mariées sans leur consentement.,
9-0--2 : Inondation en Afghanistan, l'aide retardée.
9-1 Guantanamo
9-1- 5-1 Guantanamo: un détenu cardiaque opéré sur place ou pas du tout.
9-2 Provinces Afghanes













Tiré a part
27-11
L’Afghanistan devrait dominer les débats au sommet de l'Otan mardi et mercredi à Riga, en Lettonie.
# Les 32.000 hommes originaires de 37 pays de la Force internationale d'assistance à la sécurité de l'Otan (ISAF) déployés en Afghanistan font face depuis plusieurs mois à la grande vague d’attaques survenue depuis 2001.
La dégradation(…) de la situation en Afghanistan fait naître le risque d'un détournement de la mission de la force de maintien de la paix en mission d'imposition de la paix, a expliqué lundi un diplomate français.
Le groupe de contact permettrait de réorienter l'action de tous les pays engagés, sachant que l'objectif demeure de renforcer le gouvernement de Kaboul pour qu'il exerce son autorité sur l'ensemble du territoire, dit-on de même source.
(Reuters)
Marc
L'Afghanistan en chiffre du17 -11 au 27 /11/06



tués
blessés



Usboys / Autres boys
3
3



Policiers, armée et collaborateurs
15
20



Peuple Afghan
7
3






1 La résistance contre l'agresseur
Résistance :
Analyse & déclaration
27-11
## Un chef militaire, Dadullah, a affirmé que des kamikazes s'étaient infiltrés dans toutes les villes du pays et allaient frapper à nouveau.
"Les rangs de nos volontaires ont encore grossi et ils attendent le moment de frapper. Nous avons dressé des plans très précis pour infliger le maximum de pertes aux troupes étrangères", a-t-il dit à Reuters d'un lieu tenu secret.
Des civils ont rapporté que le kamikaze s'était précipité sur le convoi au volant d'une voiture. Un cordon de sécurité a été mis en place autour du lieu de l'attentat, sur une route bordée de plusieurs bâtiments publics.
(Reuters)
Les occupants
Analyse & déclaration
USA & Coalition
26-11
## Les Usa demandent à leurs alliés de l'Otan de lever les restrictions sur l'emploi de leurs troupes en Afghanistan et "Chaque pays doit participer aux combats. Evidemment il y a des postes dans le nord et l'ouest qui sont plutôt sûrs. Mais il ne devrait pas y avoir de pays disant: +Non, nous ne participons pas aux combats. Nous ne nous salissons pas les mains+", a déclaré Fried, un haut responsable du département d'Etat..
Selon M. Fried, les Etats-Unis estiment que les limites imposées par certains pays concernant l'emploi de leurs troupes devraient être abandonnées au nom de la solidarité transatlantique.
D'après lui, le débat a été lancé par les Canadiens après les grandes pertes subies par leurs troupes cette année dans le sud de l'Afghanistan. Les Canadiens réclament davantage de "solidarité" de la part des autres pays alliés qui ont des troupes en Afghanistan, a-t-il dit.
Les Etats-Unis ne sont pas opposés à ce que des pays se chargent de missions moins dangereuses mais les commandants de l'Isaf doivent disposer de davantage de souplesse dans l'emploi des troupes sous leur commandement, a dit M. Fried..
(afp- 19h15)
27-11
# Les Etats-Unis ont invité leurs partenaires au sein de l'Alliance atlantique à consentir plus d'efforts pour l'Afghanistan,.
"Si des alliés ont accepté par consensus d'accomplir une mission, alors, au nom de la solidarité, ne devraient-ils s'entraider pour participer aux missions?", a déclaré un haut responsable américain sous le sceau de l'anonymat.
Pour lui, l'idéal serait que tous les pays membres lèvent l'ensemble des restrictions sur ce que leurs contingents peuvent accomplir et où ils peuvent opérer.
"Tout ce qui ira dans cette direction sera positif. Chaque pays a ses propres problèmes politiques intérieurs et doit régler ce qu'il a à faire", a-t-il dit.
(Reuters)
Otan- Isaf
21-11
# Selon le général David Richards, commandant de l’Isaf, les effectifs de 31.000 hommes, dont 5.200 Britanniques, de l'Isaf sont insuffisants pour parvenir à une rapide victoire.(…)
Rappel : Les attaques ont été multipliés cette année par six, notamment dans le sud et l'est du pays,
(AFP)
22-11
Les combats ont été particulièrement acharnés dans les provinces méridionales d'Helmand et de Kandahar.
Selon l'Otan, des centaines de résistants ont été tués au cours de leurs offensives de deux semaines, en septembre.
(Reuters 22-11 )
25-11
# Dans le sud du pays, plus de 10. 000 soldats britanniques, canadiens, australiens et néerlandais se heurtent depuis plusieurs mois à la résistance.de plus en plus entreprenante.
(EuroNews)
25-11
Le secrétaire général de l'Alliance de Hope Scheffer souhaite plus de flexibilité des pays membres.
# Pour le moment, les pays stationnés dans le nord et l'ouest comme l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne et la Turquie refusent dégarnir leurs positions.
Le gouvernement italien a même refusé d'augmenter ses effectifs. Romano Prodi estime que le problème doit trouver une solution politique et non militaire.
Le sommet de l'OTAN à Riga cette semaine permettra aux pays membres de confronter une nouvelle fois leurs divergences...
(EuroNews)
France.
27-11
# La France, a accepté l'idée de participer à des actions ponctuelles dans le sud et l'est du pays, où la situation est très instable, tout en refusant de s'y déployer de façon permanente.
(Reuters)
Pays-bas
17-11
Actuellement, 1.550 soldats néerlandais sont stationnés en Oruzgan, dans le sud-est de l'Afghanistan, dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'Otan.
(AFP)
UK
20-11
## Les combats ont été cette année les plus sanglants pour les forces américaines et britanniques
Dans la province de Helmand, les troupes britanniques se retrouvent en première ligne.
Avec l'ampleur prise par les combats en Afghanistan, les pertes essuyées par l'armée britannique y sont désormais plus importantes qu'en Irak, où sont déployés quelque 7.200 soldats du Royaume-Uni
Proportionnellement, les pertes sont plus grandes pour les Britanniques en Afghanistan qu'en Irak, et depuis le mois de juin, officielement 36 militaires britanniques ont été tués en Afghanistan.
Pour le général britannique David Richards, qui dirige actuellement l'Isaf a déclaré que ses hommes devaient faire face aux combats les plus meurtriers depuis la guerre de Corée.
(Reuters)
2 Occupation de l'Afghanistan
2-1 Sur le terrain
26-11
# Les résistants ont intensifié cette année leurs attaques et renforcé leur présence dans le sud et l'est du pays où les combats contreles forces étrangères sont fréquentes.
(afp- 07h56)
2-2 Les forces en présence
Otan-Isaf
22-11
Des responsables américains ont déclaré mardi que Bush avait l'intention, de demander aux membres de l'Otan d'envoyer des renforts en Afghanistan et de lever les restrictions aux mandats des troupes qui s'y trouvent déjà.
Rappel : L'Otan affirme ne pas disposer d'effectifs suffisants pour l'emporter et elle réclame 1.500 hommes supplémentaires.
(Reuters 22-11 )
Isaf
26-11
L'Isaf compte 31.000 soldats, dont 9.800 - essentiellement des Canadiens, Britanniques et Néerlandais - sont basés dans le sud, où ils sont confrontés aux attaques presque quotidiennes.
Le commandement de l'Otan réclame depuis des mois des troupes supplémentaires et la fin des restrictions empêchant les soldats allemands, français ou italiens, positionnés dans des régions plus calmes, d'être envoyés en renfort dans le sud ou l'est, où la situation est la plus difficile.
La coalition internationale compte pour sa part quelque 10.000 hommes.
(AFP
Allemagne
22-11
# La chancelière Angela Merkel a promis de maintenir dans le nord du pays les 2.900 soldats allemands envoyés en Afghanistan, malgré les pressions des Etats-Unis et de l'Otan qui souhaiteraient les transférer dans le sud.
Le mandat des forces allemandes approuvé par le Parlement stipule que les soldats allemands seront stationnés dans le nord et n'apporteront une aide ponctuelle dans le sud qu'en cas d'urgence.
Merkel dans un discours au parlement : "En ce qui me concerne, le thème de l'Afghanistan est trop important pour être réduit à un débat nord-sud au sommet de l'Otan à Riga",
(Reuters 22-11 )
Canada
21-11
Le contingent canadien au sein de l'Isaf est de 2.300 soldats.
(afp- 19h15)
Des soldats néerlandais et canadiens sont déployés à Kandahar….
(afp- 06h51)
(Reuters)
France
La France, a déployé 1.100 hommes à Kaboul dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) de l'OTAN,
(AP)
3) Politique
a) Les collaborateurs afghans
Karzai
21-11
# Karzai a estimé que son gouvernement et la communauté internationale devaient "se dépêcher de rendre la vie meilleure aux Afghans".(…)
La communauté internationale a promis en janvier 10,5 milliards de dollars d'aide pour la ‘reconstruction’, mais les projets dans ce pays sont sérieusement entravés par l'insécurité, selon un récent rapport officiel.
(AFP)
Les grandes manoeuvres
18-11
Karzaï a demandés aux pays voisins et aux agences d'aide internationale réunis pour une conférence internationale à New Delhi de soutenir la reconstruction économique de son pays….
Karzaï : "A ceux de nos partenaires qui étudient peut-être leur engagement en Afghanistan, je veux dire que le travail n'est pas terminé et que les enjeux sont importants",
La lutte contre l'extrémisme passe par des efforts communs. Nous n'accusons pas le gouvernement pakistanais", avait-il précisé la veille, "nous demandons de l'aide au gouvernement pakistanais".
Ps : La conférence de deux jours, organisée dans la capitale indienne réunit jusqu'à dimanche les pays voisins de l'Afghanistan, y compris le Pakistan, l'Iran et la Chine.
Des représentants de plusieurs autres pays, dont la Turquie, de l'ONU et des organisations internationales chargées de l'aide au pays sont également présents.
AP
b) Les occupants
Usa
Bush
27-11
Bush est arrivé à l'aéroport Ulemiste en Estonie et s'envoler dans l'après-midi pour la Lettonie où il doit être reçu par la présidente Vaira Vike-Freiberga.
# La Maison Blanche cite volontiers les deux anciennes Républiques soviétiques, qui ont fourni des troupes en Irak et en Afghanistan, en exemples de ce qu'elle considérait naguère comme la nouvelle Europe..
Lors du sommet de l'Otan qui se tient mardi et mercredi à Riga Bush devrait pousser certains alliés à lever les restrictions imposées à l'engagement de leurs soldats et à consacrer davantage d'argent aux dépenses militaires. Il devait aussi plaider pour la création de nouveaux partenariats entre l'Otan et la Corée du Sud, le Japon et l'Australie.
(AFP)
Dans le monde
France
27-11
## Pressée par ses 'alliés' d'accepter d'intervenir hors de sa zone de Kaboul, la France devrait faire un geste à l'occasion du sommet de l'OTAN qui s'ouvre mardi à Riga en Lettonie en acceptant que ses troupes puissent intervenir ponctuellement hors de la capitale afghane, a-t-on appris lundi auprès d'un haut diplomate français.
Selon un haut diplomate français qui a requis l'anonymat, en tout état de cause, la décision sera toujours prise au niveau national et pas au sein de l'OTAN, a-t-il précisé
La France exclut toutefois de se retirer de la FIAS.
Rappel : la France, a toujours refusé de s'engager hors de sa zone, alors que la situation se dégrade dans d'autres parties du pays. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada enregistrent en particulier de lourdes pertes dans leur secteur.
(AP -Reuters)
27-11
# La France compte par ailleurs proposer à Riga la création d'un groupe de contact sur l'Afghanistan, associant les pays contributeurs à la FIAS, les pays voisins, et des organisations internationales comme la Banque mondiale ou l'Union européenne. Paris estime en effet que la solution à la dégradation de la situation ne passe pas par l'envoi de davantage de troupes mais par un renforcement du gouvernement afghan.
"Pour créer les conditions d'un succès, nous devons inscrire notre action dans le cadre d'une stratégie globale, d'un processus politique et économique réaffirmé", écrit le président français dans une tribune qui sera publiée mardi dans 36 pays.
"La mise en place d'un groupe de contact qui rassemble les pays de la région, les principaux pays engagés et les organisations internationales, comme cela existe au Kosovo, me semble nécessaire pour donner à nos forces les moyens de réussir leur mission de soutien des autorités afghanes et recentrer l'Alliance sur la conduite des opérations militaires",(AP -Reuters)
UK
20-11
Blair a rendu visite aux soldats britanniques engagés dans de violents combats dans la province de Helmand dans le sud de l'Afghanistan.
AP
20-11
Blair a appelé l'Otan à "se concentrer" sur son engagement en Afghanistan et à le mener "jusqu'à ce que le travail soit terminé".
## M. Blair, a estimé que "l'avenir de la sécurité du début du 21e siècle" se jouait dans ce pays….
"C'est maintenant le bon moment, avec le sommet de Riga de l'Otan (les 28 et 29 novembre), pour se concentrer avec force sur le besoin de rester en Afghanistan",Ce sommet doit être l'occasion de discuter "des convictions et de la vision qui nous ont conduits ici et qui doivent nous y faire rester jusqu'à ce que le travail soit terminé", a-t-il ajouté en reconnaissant qu’en terminer avec la résistance allaient prendre "beaucoup de temps".
AP
20-11
Lors de ses entretiens avec le président pakistanais Musharraf, Blair a évoqué les moyens de battre la résistance, de coordonner les services ‘antiterroristes’ .
"La résistance est un problème afghan. Il se situe dans les régions du sud-est de l'Afghanistan, avec un soutien apporté par des éléments de ce côté-ci (de la frontière)", a déclaré Musharraf lors d'une conférence de presse commune avec Blair. "Nous devons faire le ménage, ici, et faire en sorte que ce soutien soit interrompu, mais la principale bataille se livre en Afghanistan", a-t-il ajouté.
(Reuters)
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails
Province d'Helmand (sud de l'Afghanistan)
27-11
L'Isaf a annoncé lundi qu'elle avait tué un civil qui avait refusé, de s'arrêter à l'approche d'un convoi.
Ce n'est pas la première fois que des militaires tirent sur des civils en se croyant, à tort, attaqués.
# L'Isaf a annoncé samedi que, ainsi que cela se pratique en Irak, elle afficherait sur ses véhicules des mises en garde en dari et en pachtoune, les deux langues officielles, intimant aux civils l'ordre de se tenir à distance.
Mais la moitié des Afghans sont analphabètes, une proportion qui monte à 80% s'agissant des femmes.
(Reuters)
Province de Kandahar (sud)
11-11
Selon les autorités de la province de Kandahâr, dans le sud de l’Afghanistan, trois résistants ont été tués samedi dans le district de Mianshin au cours d’une opération lancée grâce à la collecte de renseignements.
Trois autres aurait été blessés.
Bassirat.net avec Pajhwok
26-11
"Plusieurs affrontements" ont également eu lieu vendredi et samedi dans le district très sensible de Panjwayi, , faisant cinq morts du côté des résistants et trois blessés dans les rangs de l'Isaf, a encore affirmé l'Isaf.
Des militaires canadiens sont basés dans ce district où les résistants mènent presque quotidiennement des attaques.
(AFP)
27-11
Deux soldats canadiens de l'Otan ont été tués dans une attaque kamikaze contre leur convoi, a déclaré le commandant Jason Chalk. (combiens de blessés ?)
Des civils ont rapporté que le kamikaze s'était précipité sur le convoi au volant d'une voiture. Un cordon de sécurité a été mis en place autour du lieu de l'attentat, sur une route bordée de plusieurs bâtiments publics.
(afp- 06h51)
(Reuters)
Province d'Oruzgan (sud de l'Afghanistan)
26-11
Des combats meurtriers ont de nouveau éclaté dans le sud du pays entre des résistants et l'Isaf.
"Le premier (affrontement) s'est produit (samedi) près de Tirin Kot, après une attaque contre les forces de l'Isaf par un nombre important de résistants ", a indiqué l'Isaf dans un communiqué.
Un soldat de l'Isaf, dont la nationalité n'a pas été précisée, et environ une dixaine d'insurgés ont été tués, selon la même source qui précise que des avions-bombardiers de l'Otan ont dû venir à la rescousse de l'infanterie.
Il était impossible de confirmer ce bilan de source indépendante.
Des soldats néerlandais et américains sont notamment déployés dans cette zone.
(AFP-AP)
Province de Paktikâ (sud-est)
26-11
Quinze miliciens ont été tuées et une vingtaine de blessés, dans une attaque kamikaze visant des officiels afghans dans un restaurant du sud-est de l'Afghanistan, une attaque perpétrée peu après de violents combats dans le sud qui ont fait une cinquantaine de morts, dont un soldat de l'Otan, selon le ministère de l'Intérieur.
Le gouverneur de Paktika, a affirmé plus tôt que le chef du district de Barmal et un commandant de l'armée afghane avaient été blessés. "La plupart des victimes sont des miliciens afghans" travaillant pour la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, a-t-il dit.
Ces témoins ont affirmé qu'une quarantaine de personnes avaient été au total touchées par l'explosion qui a, selon eux, endommagé l'hôtel.
Le restaurant a été complètement détruit, a précisé Mohammad Akram Akhpelwak.
(AFP)
3-2 L'Afghanistan en chiffre : Guerre appelée "Enduring Freedom déclenchée en octobre 2001

Civils tués : ? + 2.141
Civils blessés : ? + 1.401 (chiffres trop bas)

Résistances afghans tués : : ? + 1.405
Résistances afghans blessés : ? + 1358 (chiffres trop bas)
Résistances afghans arretés : : ? + 725
Militaires Occupant tués : 668
Militaires Occupant blessés : ? + 700 (chiffre invraisemblablement bas...)
Suicides : ? + 20
CIA tués : : 4

Soldats /policiers tués : ? + 2.562
Soldats gouvernementaux Blessés : ? + 2.982 (chiffres trop bas)
Collaborateurs tués + armée pakistanaise) : 555
Collaborateurs Blessés : ? + 311
Collaborateurs disparus : ? + 14

Les chiffres indiqués sont vérifiés par le recoupement des chiffres des pertes communiqués par la résistance & les médias occidentaux & Bassirat.net
5 Médias
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
5-1
6 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
6-1 La résistance annonce une offensive de printemps en Afghanistan.
La résistance reprendra l'offensive contre les forces étrangères en Afghanistan à la fin de l'hiver,
"La résistance prépare pour l'été prochain des stratégies d'attaque des forces d'occupation américaines et de l'Otan Les attaques kamikazes et autres s'intensifieront avec le réchauffement de la température",
a déclaré à Reuters Dadullah, responsable militaire des taliban.
L'offensive lancée cette année par la résistance contre les forces gouvernementales et étrangères a revêtu une ampleur sans précédent depuis fin 2001.
L’Isaf sous commandement de l'Otan, a imputé un récent petit essoufflement de l'offensive aux pertes subies par les résistants en particulier dans le sud, en septembre.
Mais selon Dadullah, les attaques ont diminué parce que le rigoureux hiver afghan est arrivé cette année plus tôt que d'habitude.
Depuis des décennies, les combats en Afghanistan suivent le rythme des saisons et observent une pause entre fin novembre et mars, lorsque les cols sont enneigés. Au printemps, la fonte de des neiges annonce traditionnellement une nouvelle offensive.
Dadullah a indiqué que le mollah Mohammad Omar, se trouvait en Afghanistan où il dirige personnellement l'insurrection avec d'autres chefs militaires.
Les autorités afghanes affirment qu'Omar et d'autres responsables dirigent la rébellion à partir de sanctuaires au Pakistan. Islamabad assure qu'aucun dirigeant ne se trouve sur son territoire.
(Reuters 22-11)
6-2 Que se passe t’il en Afghanistan.?
Chassés du pouvoir fin 2001, les talibans et la résistance relèvent la tête, et multiplient les attaques. Leur résurgence semble liée à la colère d'une partie des Afghans contre un gouvernement perçu comme corrompu et incapable d'assurer la sécurité dans le pays, et les bavures de la coalition internationale.
Sous le régime taliban (1996-2001), le mollah Ehsanullah était un agent du renseignement dans l'est de l'Afghanistan.
Cinq ans après, il est de nouveau actif, escortant des recrues jusque dans des camps d'entraînement clandestins.
Une nouvelle génération de combattants se forme aux attentats-suicides et au maniement des explosifs, explique-t-il.
Ces recrues apportent leur contribution aux 600 attaques lancées chaque mois en moyenne cette année contre les soldats américains et de l'OTAN, la police et l'armée afghanes ainsi que des responsables du gouvernement..
Ceux-ci défendent des villages contre des bandes criminelles souvent liées au gouvernement, affirme le mollah Ehsanullah. Les talibans et la résistance ne procèdent pas à des arrestations ou à des fouilles arbitraires comme les soldats de la coalition, et sont renforcés par les "dommages collatéraux" souvent causés parmi les civils par les frappes aériennes des forces occidentales.
La chute des talibans avait provoqué un renforcement de l’armée et de la police Depuis la région de Zaboul (sud-est), 2.000 jeunes hommes avaient gagné Kaboul pour rejoindre les nouvelles forces de l'armée et de la police.
Tous sont finalement repartis, déçus par leur maigre salaire et le sentiment d'être victimes d'une discrimination ethnique, et la quasi-totalité se sont ralliés a la résistance, selon des responsables de la police.
Pour le citoyen afghan ordinaire, les bandes criminelles soutenues par la police ou l'armée représentent une menace, souligne Noor Mohammed Paktin, chef de la police de Zabul.
Les routes de la province sont dangereuses. Même celle qui relie Kaboul à Kandahar, construite avec des fonds américains et présentée comme un symbole de la renaissance de l'Afghanistan post-taliban, est habituellement désertée en début d'après-midi par crainte des barrages routiers installés par les talibans, des voleurs ou des policiers véreux.
M. Paktin dit avoir tenté d'éradiquer la corruption, mais il explique que ses hommes ne gagnent que 60 dollars mensuels et n'ont pas touché leur salaire depuis trois mois. Il a écrit des lettres au ministère de l'Intérieur, restées sans réponse, pour demander où était passé l'argent.
La corruption est tellement répandue que les habitants de certains villages préfèrent désormais se tourner vers des conseils de talibans plutôt que de s'adresser aux autorités pour résoudre des conflits.
Les Afghans ont perdu foi dans le gouvernement central, dont l'autorité sur les régions périphériques est quasi-inexistante.
Aujourd'hui, des responsables locaux reconnaissent que la majeure partie de la province de Zaboul est sous contrôle taliban. Dans celles de Kandahar et de Helmand (sud), l'influence de Kaboul se réduit aux capitales régionales et à quelques quartiers généraux de district, selon un policier de carrière.
La pauvreté est également une alliée des talibans, qui recrutent de nombreux jeunes hommes sans emploi dans des lieux comme le camp de réfugiés de Qari Jangel dans la province pakistanaise du Baloutchistan, selon Christopher Alexander, représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en Afghanistan.
AP (AP-24-11) –

7 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

7-1 Point de vue de Roland Marounek : Afghanistan : Retour sur une supercherie...
L'OTAN est en passe de réussir une remarquable reconversion médiatique, en se présentant comme "force de paix", force dévouée aux service de la liberté, des droits de l'homme et de la démocratie, les trois mots-clés de notre temps. Une offensive médiatique insistante impose l'image d'une OTAN humanitaire, venant interrompre un génocide imaginaire au Kosovo, rétablissant la paix entre les communautés bosniaques qui avaient été armées par les membres même de l'OTAN: en quelque sorte à l'opinion se présente l'image d'une OTAN remplaçant la force des Nations Unies, mais en mieux, plus efficace, mieux équipée, avec plus de moyens et d'unité de décision. Pas un machin trop multilatéral impuissant, rien que les démocraties agissant pour le bien.A cet égard, l'implication de l'OTAN en Afghanistan est un cas d'école, tant pour la façon dont elle s'est déroulé, la rhétorique humanitaire avec laquelle cet embourbement militaire nous est fait avalé, que pour ce que cela nous peut apprendre des missions 'de paix' meurtrières à venir (Irak, Liban, Soudan…)1. Le projet états-unien en AfghanistanPeu de monde au sein du mouvement pour la paix n'a protesté lorsque les USA ont attaqué et envahi l'Afghanistan en 2001. Vu la réputation déplorable des Taliban et l'émotion soulevé par les attentats de 2001, il semblait très difficile des les défendre.Les raisons d'envahir l'Afghanistan ont été présentées en gros de la façon suivante :
Pour réagir aux attaques sur le World Trade Center et le Pentagone du 11 septembre 2001, le gouvernement US devait, en légitime défense, attaquer les Taliban.
L'Afghanistan était le centre du terrorisme mondial, et hébergeait son chef absolu. Il faut que l’Occident fasse bloc contre la menace terroriste islamique, qui avait ses racines en Afghanistan.Seule la stupéfaction provoquée par le nouveau Pearl Harbour - comme disait Dick Cheney anticipativement, peut peut-être expliquer pourquoi tant de monde ait accepté aussi docilement cette vision des choses, en refusant de noter de simples évidences.
D'une part, et le moins que l'on puisse dire, c'est que les attaques du 11 septembre ne sont pas claires, les preuves de l'implications de Ben Laden et de l'hypothétique Al-Qaida se font attendre; on voit encore moins le lien avec les taliban.D'autre part, la vision d'une structure maléfique unique, coordonnant tout le terrorisme dans le monde, avec à sa tête un personnage démoniaque, sort droit des Comics et des films US. Que tant de gens 'sérieux' cautionnent de bonne foi cette fantaisie est déroutant.Enfin il est certain que l'invasion de l'Afghanistan était préparée depuis des mois. « Au cours des 18 derniers mois, la CIA a travaillé avec les tribus et les seigneurs de la guerre au sud de l'Afghanistan, et des unités de la Special Activities Division ont contribué à créer un vaste nouveau réseau dans le bastion des talibans » , écrit le Washington Post en novembre 2001, en même temps que des rapports sont publiés montrant que les menaces de guerre contre l’Afghanistan avaient été proférées en juillet 20011.Dans les faits, le terrorisme n’est évidemment pas arrêté avec l'invasion, au contraire. Plus personne ne parle de la capture de Ben Laden. Les histoires de laboratoires souterrains hypersophistiqués d'armes chimiques et biologique dissimulés au fond des grottes afghanes étaient complètement bidon. Vous souvenez-vous des schémas présentés très sérieusement à la télévision ? L'Afghanistan était, et reste, un pays des plus pauvres de la planète.En septembre 2000, un an avant les tours, le groupe composant le Project For A New American Century (PNAC) sortait un rapport où on peut notamment lire : « Les États-Unis sont l'unique superpuissance. (…). La stratégie fondamentale a pour but de préserver et d'étendre cette position avantageuse aussi loin que possible dans l'avenir. » « La tâche de l'armée est «de prévenir la montée d'une nouvelle puissance rivale, de défendre les régions clés de l'Europe, de l'Asie de l'Est et du Moyen Orient.»«Il faut prévoir que l'Asie de l'Est deviendra une région d'importance croissante Le renforcement militaire US en Asie est la clé pour parer à la montée de la Chine »( 2)Quelques mois plus tard, les membres du PNAC se retrouvaient au pouvoir, suivi dans la foulée d'une invasion en règle de l'Asie Centrale. Cela n'a rien à voir ni avec 'Al Qaida', ni avec les Taliban, ni avec une prétendue lutte contre le terrorisme, qui serait bien curieusement inefficace. Cela a très précisément à voir avec ce qui est écrit noir sur blanc : la préservation de la puissance US et le contrôle des ressources énergétiques.Le résultat concret de l'invasion, ce n'est pas la capture de Ben Laden, ou la fin du terrorisme, mais quatre bases permanentes à proximités de l’Iran, de la Chine et en direction de l’Asie Centrale, sans compter les installations secrètes et les zones interdites d’accès, et les bases US à l'intérieur même de l'ex-URSSQuelle que soit la rhétorique dans lequel on l'enveloppera, le rôle de l'OTAN en Afghanistan ne saurait être autre fondamentalement que d'être au service de l'objectif global états-unien.2. Images d'Épinal « Les Américains ont chassés les Mauvais qui opprimaient le peuple et singulièrement les femmes, et ont mis les Bons au pouvoir" . L'Occident doit à présent protéger l'Afghanistan du retour des Mauvais, sans quoi ce pays retomberait dans le chaos et la misère. »Une partie de l'histoire récente de l'Afghanistan est curieusement déformée. Au mieux, certains militants anti-guerre pensent qu'après que les USA aient aidé les Taliban contre les Soviétiques, les Taliban se sont retournés contre leur protecteur. En quelque sorte 'Les USA ont joué avec le feu, et ont malheureusement nourri les terroristes qui allaient les frapper".Cette théorie cautionne en passant la sincérité de la lutte actuelle des USA contre le terrorisme.Il s'agit d'une erreur factuelle importante.Les USA ont dès 1979, avant l'intervention soviétique, financé, armé et entraîné les éléments les plus rétrogrades de la société afghane, les chefs religieux, des chefs de tribus inquiets de leurs privilèges, de manière à faire capoter l'expérience socialiste. Brzezinski l'a reconnu tout à fait ouvertement dans une fameuse interview en 19983. Les autorités afghanes et leur soutien soviétique se sont retrouvés confrontés à des milices islamistes rétrogrades mais puissamment armées et équipées. Les hélicoptères soviétiques tombaient sous les fameux Stingers. Les efforts de développement et d'émancipation ont été effectivement brisés.On peut mesurer à quel point l'Occident est préoccupé du sort du peuple afghan à cette réponse de Brzezinski : « Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d'attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? »Parmi les "combattant de la liberté", Burhanuddin Rabbani, qui allait être le président de l'Afghanistan à la chute du pouvoir socialiste en 1992, et qui est aujourd'hui membre du parlement. Rabbani est un religieux originaire du Nord-Est, docteur en Loi Islamique, fondateur de l’Islamic Society of Afghanistan, l'une des multiples factions de la 'résistance' au pouvoir socialiste. Le commandant Ahmed Massoud était responsable de la branche militaire de ce parti.En 1992, les fondamentalistes prennent le pouvoir. Le nouvel Etat Islamique Afghan rétabli la Charia. Parmi les membres du premier gouvernement en tant que ministre adjoint des Affaires Extérieures, un certain Hamid Karzaï, financier depuis 79 de la rébellion islamique.De 1992 à 1996, c'est une succession de guerres atroces entre chefs de guerres rivaux, de luttes ethniques et de massacres de populations. Des bombardements aveugles sur des zones habitées par des civils font de nombreuses victimes et causent d'importantes destructions. Comme les enquêtes conduites par Human Rights Watch l'ont montré, plusieurs factions qui composeront plus tard l'Alliance du Nord se rendent coupables de nombreux viols lors des combats dans les quartiers de Kaboul. En février 1993, environ 500 Hazaras, essentiellement des femmes et des enfants, furent méthodiquement massacrés dans le quartier Ashraf Mina de Kaboul, par les troupes de Sayyaf et Massoud. 4Les Taliban ("Étudiants en religion") en tant que force organisée n'existent absolument pas en ce moment. Ils n'apparaissent qu'en 1994, et reçoivent alors un soutien certain de la population lasse des massacres et de la corruption. La plupart des autres factions islamiques se regroupent alors dans la fameuse Alliance du Nord.En mars 1995, les forces de la faction opérant sous les ordres du Commandant Massoud, se livrent à des viols et des pillages, après avoir pris le quartier Karte Seh de Kaboul, à majorité Hazara, à d'autres factions. Selon un rapport sur les droits de l'homme, publié en 1996 par le Département d'État américain et considérant l'année 1995, "les troupes de Massoud ont systématiquement pillé toutes les maisons et violé des femmes." Voilà pour les exploits du chéri des médias européens.Quelques jours avant l'invasion de l'Afghanistan, le 6 octobre 2001, l'organisation Human Right Watch lance l'avertissement suivant : « Les USA et leurs alliés devraient s'abstenir de coopérer avec ces chefs dont les brutalités remettent en question leur légitimité en Afghanistan. (…) Les divers partis composant l ’Alliance du Nord ont un triste record d'attaques de civils, entre la chute du régime de Najibullah en 1992 et la conquête de Kaboul par les taliban en 1996. »5Les anciens chefs de guerre fondamentalistes qui ont mis le pays à feu et à sang sont ceux-là même qui se retrouvent aujourd'hui ministres, députés, sénateurs, gouverneurs, sous la protection Otanienne. Les déclarations vertueuses de l'OTAN sur son engagement en faveur de la liberté et contre le fondamentalisme prennent une curieuse allure une fois qu'on réalise cela. Le développement, l'émancipation des femmes, la sécularisation de la société dans la nouvelle République Islamique d'Afghanistan, non seulement sont sans grand rapport avec la réalité actuelle, mais semblent en plus un objectif assez peu crédible étant donné les personnes maintenues au pouvoir par l'OTAN. La seule amélioration tangible c'est qu'on n'en parle plus trop dans nos médias. Maintenant il faut "sauver le Soudan".3. L'OTAN comme force armée des Nations Unies ?Après l'invasion de l'Afghanistan, et la mise au 'pouvoir' par les USA des leaders de l'Alliance du Nord, les Nations Unies adoptent en décembre 2001 la résolution 1386 établissant une force internationale pour "appuyer la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan en créant un environnement sécuritaire à Kaboul et ses environs", la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF).Cinq ans plus tard, cette force est devenue une force de l'OTAN complètement engagée dans la guerre US 'Liberté Immuable". En mars 2007, un dernier pas devrait être franchi avec la mise sous commandement unique de l'ISAF et des forces états-uniennes.Comment a-t-on pu laisser sans broncher s'opérer ce glissement d'une force de maintien de la paix de l'ONU, en force d'occupation et de combat de l'OTAN ? L'OTAN est une force de pays occidentaux, pays qui ont des intérêts bien particuliers dont le minimum que l'on puisse dire est qu'ils ne sont pas nécessairement convergents avec ceux du reste du monde. En aucun cas il n'aurait dû être question de confier à l'OTAN une mission des Nations Unies. L'exemple afghan, et précédemment celui de Yougoslavie sont des pas essentielles vers le démantèlement souhaité des principes des Nations Unies et du droit international. Du système multilatéral instauré à la fin de la seconde guerre mondiale, on régresse vers l'acceptation formelle du droit du plus fort.Ce premier pas annonce les suivants, la "Communauté Internationale" déjà synonyme médiatique de Union Européenne + USA, le devenant de fait 'officiellement', avec son bras armé l'OTAN chargé de faire respecter l'ordre partout dans le monde au profit des intérêts des multinationales occidentales."La sécurité énergétique, la libre circulation des produits énergétiques et la protection des voies de transport sont une partie du concept de l'Otan" déclare Joop de Hoop Scheffer6. Peut-on en effet imaginer le système impérialiste actuel sans ce flux des ressources énergétiques et autres matières premières en direction et au profit des pays occidentaux ?4. Le masque humanitaire de l'OTANC'est au prix d'une argumentation spécieuse que l'Alliance Atlantique prétend inscrire sa guerre afghane dans sa justification officielle, à savoir la protection des pays de l'Atlantique Nord. En bref : "Le Terrorisme est la principale menace contre l'Europe, l'Afghanistan risque de redevenir la source du Terrorisme si les Taliban reviennent au pouvoir, donc lutter contre 'les Taliban', c'est protéger l'Europe".Mais en réalité, les médias s'embarrassent assez peu de cette justification. Il suffit de présenter la mission de l'OTAN comme une œuvre de bienfaisance, de reconstruction et de développement. Dans la plus pure tradition coloniale finalement.Et pourtant depuis plusieurs années, les travailleurs humanitaires dénoncent les activités militaro-humanitaire de l'OTAN comme dramatiquement contre productives : « Les gens ne font plus la différence entre humanitaires et militaires, et cela remet en cause notre neutralité et indépendance » vient encore de déclarer le chef de la mission afghane de l'ONG française Action contre la Faim7. Comment espérer en effet que la résistance à l'occupation quelle qu'elle soit ne fasse la distinction entre 'vrai' humanitaire, et occupant portant le masque de l'humanitaire comme arme même de son occupation ? Évidemment les patrons de l'OTAN et nos propres gouvernants en sont parfaitement conscients : cette supercherie humanitaire est donc à usage interne, au même titre que l'œuvre civilisatrice de la colonisation, ou en d'autres temps le sauvetage des âmes des amérindiens.L'occupant qui s'appuie sur des chefs de guerre dociles et corrompus, s'aliène inexorablement une partie de plus en plus large de la population qui ne voit nullement son sort s'améliorer sous l'occupation. Les dernières émeutes de mai dernier à Kaboul, lorsque les états-uniens ont tiré dans le tas, ont révélé au monde l'ampleur du ressentiment de la population.L'OTAN et les USA s' attaquent à la résistance - à qui est collé systématiquement l'étiquette 'Taliban' – avec les seules armes qu'ils maîtrisent parfaitement, les bombardement massifs. L'étendue des "dégâts collatéraux" est maquillée par l'affirmation que tous les morts sont des taliban.En septembre dernier, pendant que des représentant de l'OTAN claironnait qu'elle avait tué entre 500 et 1500 Taliban dans son offensive, un vieux paysan déclarait à l'agence de presse canadienne que 26 membres de sa famille, hommes, femmes et enfants, étaient morts au cours des bombardements. L'OTAN avait émis des avis d'évacuation à la population dans les jours précédant le début de l'offensive, tout ce qui restait pouvait donc être massacré à l'aise. Le gouvernement avait averti que "quiconque errait hors de la route principale pouvait être abattu comme suspect d'être Taliban"8Lutte contre le terrorisme ? Bombe après bombe, la terreur occidentale est en train de produire consciencieusement le terrorisme à venir. Les exactions des forces occupantes, le fait que l'Afghanistan s'enfonce dans la misère, sous la supervision occidentale, cela n'aura d'autre effet à terme que de gonfler les rangs des prétendus "terroristes". La poudre aux yeux de "l'humanitaire" et de "la démocratie" ne pourront pas modifier la réalité : l'intervention occidentale est une partie du désastre en Afghanistan.Roland Marounek25 novembre 2006Alerte OTAN
1. www.wsws.org/francais/News/2001/decembre01/20nov01_guerreafghan.shtml2. "Rebuilding America's Defenses, Strategy, Forces and Resources for a New Century", A Report of The Project for the New American Century, September 20003. Le Nouvel Observateur , 20 janvier 19984. en.wikipedia.org/wiki/Rasool_Sayyaf5. www.rawa.org/na_fr.htm6. AFP, 1/11/20067. AFP, 3/11/20068. www.dedefensa.org/article.php?art_id=3165
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7-2 Point de vue de Marina Forti : Le taliban s’en va, la peur reste.
A première vue, la vie de la capitale afghane est normale. Le trafic désordonné d’une ville de 4 millions et demi d’habitants, des rues pleines de monde, des dames en burqa, qui plaît tant aux photographes, mais plus souvent avec un foulard (en français dans le texte, NDT). Si ce n’était les chars d’assaut avec l’inscription Isaf et le drapeau italien, qui, en convoi par trois, s’ouvrent un passage à toute allure dans les embouteillages, et ceux qui depuis quelques jours stationnent devant l’hôtel Serena, le plus chic de la ville (250 dollars la nuit, cinq fois le salaire d’un médecin). Si ce n’était, aussi, dans les rues fermées par les postes de contrôle dans le quartier des ambassades, les gardes armés devant les maisons de l’élite, les bunkers avec sacs de sable et barbelés devant les ministères et certaines guest-houses. Ou cette véritable forteresse qu’est le palais présidentiel où vit Hamid Karzaï (ses gardes du corps, depuis quelques mois, ne sont plus américains mais afghans).

Les apparences ne trompent cependant que dans le centre ville. La tension est forte. L’intolérance envers cette espèce d’arrogance des forces armées étrangères a éclaté en violents désordres, en mars dernier, après qu’un convoi militaire américain avait embouti des véhicules civils, et tiré ensuite sur la foule qui protestait. Et surtout, le sentiment d’insécurité est très fort. Ce ne sont pas les occidentaux qui se sentent menacés, même si nombre d’entre eux vivent dans leurs compound protégés : ce sont les afghans, avant tout. La criminalité ordinaire se répand avec de véritables gangs, enlèvements pour avoir des rançons d’otages afghans qui ne font pas événement, récits de vexations et abus commis par des policiers. A l’hôpital d’Emergency, les interventions chirurgicales ont augmenté de 30% depuis 2003, dit le directeur médical (et chirurgien) Marco Garatti : 60 à 70 % des interventions sont de la traumatologie « normale », des accidents ou autres, mais un tiers sont des blessures d’armes à feu ou armes blanches. Un pharmacien raconte que dans le Département 7, dans la banlieue de la ville, le mollah, dans son sermon, a exhorté les hommes à avoir une kalachnikov à la maison, pour défendre leur famille.

Quand ils parlent d’ « insécurité » les habitants de Kaboul font référence avant tout à cette violence quotidienne. Puis, évidemment, aux attentats suicides : le dernier épisode a eu lieu il y a un mois, un homme s’est fait exploser devant un édifice public, parmi des gens quelconques. Les attentats suicides ont augmenté dans tout l’Afghanistan : 90 cas environ cette année, contre 20 l’année dernière et 4 l’année d’avant. C’est une stratégie. Une chose est engager des combats contre des troupes de l’Otan, une autre est frapper la population (créer de la terreur, se faire valoir comme force capable d’arriver jusqu’au centre de Kaboul : les opinions divergent sur la force réelle des rebelles anti-gouvernementaux, et frapper au centre de la capitale fait partie d’une bataille médiatique). Viennent ensuite les night letters, les déclarations diffusées par tracts, la nuit : qui disent de ne pas envoyer les filles à l’école, ou bien de ne pas travailler avec les infidèles. Pas à Kaboul, mais pas très loin : récemment, à Ghazani, une ville à une heure et demie de route vers le sud, un tract nocturne a interdit de travailler avec des organisations humanitaires étrangères : celui qui tient à sa vie obéit, plusieurs médecins ont quitté leur emploi avec des ONG étrangères. Ghazni est désormais considérée sous contrôle des talibans. Wardak aussi, à seulement une heure d’ici. Shomali, un district juste au nord de la capitale, quasiment. Les écoles ont été prises comme symbole de fléchissement idéologique envers les étrangers infidèles, de temps en temps une école est attaquée ou un enseignant tué (tuée) : entre avril et juillet, cette année, 208 écoles ont été fermées dans les provinces du sud et de l’est, notoirement rebelles (Kandahar, Helmand, Khost, Paktika, Zaboul, Ghazni).

A bien y regarder, Kaboul est une normalité (apparente) assiégée. Tout interlocuteur transmet la sensation que quelque chose va bientôt arriver, et personne ne fait le pari que ce sera pour un mieux. Des bruits courent : hier (14 novembre, NDT), parmi les visiteurs d’un important ministère, on disait qu’ « ils sont en train de traiter avec Gulbuddin », un «ils » non précisé (le gouvernement de Karzaï, les forces Isaf-Otan ?) serait en train de traiter avec Hekmatyar, un des commandants de la résistance anti-soviétique (appelés « moudjahiddines par ceux qui les apprécient, et « seigneurs de la guerre » par les autres). Chef du Hezb-e- Islami (Parti de l’Islam), Hekmatyar est un des protagonistes de la guerre civile qui a ensanglanté l’Afghanistan de 91 à 96, le seul parmi les anciens chefs moudjahiddines à ne pas être entré dans le gouvernement Karzaï. Au contraire, il a fait alliance avec les talibans (qu’autrefois il a combattus) et semble être en train de renforcer son influence du Haut Panchir et du Nuristan, au nord, jusqu’à l’est du pays, en essayant de se faire accréditer comme leader d’un mouvement d’indépendance nationale contre les forces étrangères au moins « à parité » avec les talibans de mollah Omar. « Nous disons les choses telles qu’elles sont : le pays est aux mains des seigneurs de la guerre et des mafias », dit A. Wasi, économiste et ancien rédacteur en chef d’un hebdomadaire indépendant, Rozgaran, qui a fermé en mai dernier pour des raisons financières (la communauté internationale finance ici avec générosité les initiatives de la société civile, elle en fait un signe de réussite de la transition démocratique, mais le petit hebdomadaire n’a trouvé aucun soutien : « Ils nous demandaient de changer de ton et de ne pas critiquer le gouvernement Karzaï, et ça on ne l’a pas accepté »). Le président Karzaï « a promis beaucoup de choses mais en a réalisé peu », dit Wasi. La sécurité s’est dégradée pour diverses raisons, internes et externes. Et la première raison ce sont les warlords, les anciens moudjahiddines ». A savoir : le général Dostum, avec son Mouvement national islamique, Abdul Rasul Sayyaf et son Ittihad-e Islami, la Jamiat-e Islami de Burhanuddin Rabbani, et ainsi de suite : l’ex-ministre de la défense Fahim, l’ex-gouverneur de Herat, Ismail Khan… . « Karzaï a trouvé un compromis avec eux, chacun a eu son fief ou son poste au sein de gouvernement, d’où il continue à exercer son pouvoir personnel exactement comme il le faisait avant ». Il cite ensuite la culture du pavot d’opium, qui, bien qu’illégal, représente une grande partie du revenu national, et entretient trafiquants et mafieux. S’y ajoutent la corruption galopante et la pauvreté : « Le gouvernement Karzaï a reçu l’aide financière internationale mais n’a pas su changer la vie des afghans, ceux qui le peuvent émigrent pour travailler en Iran ou au Pakistan ». Les bombardements indiscriminés des forces occidentales, qui tuent de nombreux innocents : « Ils disent que c’est par erreur, mais la population afghane est de plus en plus hostile, surtout avec les américains ».

Le diagnostic est le même chez les interlocuteurs plus divers. « En 2001, les Afghans avaient beaucoup d’attentes, mais que voient-ils cinq ans après ? Le parlement est rempli de criminels de guerre et de trafiquants d’opium, et la corruption n’a jamais été aussi répandue : du bureau de la présidence aux charges les plus basses, tout fonctionnaire croit qu’il peut se remplir les poches. Alors que la reconstruction ne décolle pas, les campagnes manquent de système d’irrigation, les gens ne trouvent pas de travail, une grande partie de la capitale n’a pas d’électricité ». En effet : à Kaboul, seuls le hôpitaux et certains bâtiments publics ont de l’énergie 24h sur 24. Certains quartiers chics en reçoivent quelques heures dans l’après-midi, les autres de temps en temps : la ville vit avec les générateurs (ceux qui peuvent se le permettre avec du gasoil) ou les lampes à pétrole. Sans parler des zones de baraques juchées sur les collines qui dominent la ville, briques de terre et raidillons qui se transforment en ruisseaux boueux quand il pleut (pas d’égouts, eau courante seulement dans les zones les plus basses). Et dire que Kaboul serait la vitrine d’un « exemple de réussite » de construction de la démocratie.
Taleban che va, paura che resta*
MARINA FORTI
KABOUL
Edition de mercredi 15 novembre de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/15-Novembre-2006/art66.html
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
*Le titre italien évoque une forme proverbiale, en l’occurrence peut-être le proverbe « Paese che vai, usanze che trovi », je n’ai pas trouvé de correspondance en français, toute suggestion est bienvenue
9-0 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
9-0-1 : Femmes Afghanes ; Battues, violées, données en dédommagement, mariées sans leur consentement.,
Après cinq ans d’occupation la condition des Afghanes reste si difficile, que chaque année des dizaines d'entre elles tentent de s'immoler par le feu.
"J'avais décidé de mourir", explique Gulsum, 16 ans, en tentant de cacher ses mains déformées sous son châle, assise sur son lit d'hôpital à Kaboul. "Je ne voulais pas être comme ça, avec ces mains, ce corps", ajoute l'adolescente, dont seuls le joli visage et les pieds délicats ont échappé aux flammes. Sous le col montant de son tricot rouge et son châle blanc à fleurs, sa peau est boursouflée et pleine de cicatrices. Ses mains noueuses saignent toujours.
Un mois plus tôt, la jeune fille a été battue une fois de trop par son mari,. Désespérée, le visage en sang, elle a couru à la cuisine et s'est aspergée de pétrole lampant avant de craquer une allumette
L'adolescente a vécu chez ses parents avec son époux pendant six mois, à Mazar-e-Sharif, dans le Nord, puis le couple s'est installé en Iran avec la famille du mari, réfugiée de l'autre côté de la frontière comme bien d'autres Afghans. L'homme est alors tombé dans l'héroïne et l'alcool et les coups ont commencé à pleuvoir, raconte Gulsum. Jusqu'à ce qu'elle tente de se suicider. Ni son mari ni la famille de celui-ci n'ont voulu aider la jeune fille en flammes, un voisin l'a enveloppée dans une couverture et emmenée à l'hôpital..
S'il n'existe pas de statistiques fiables à l'échelon national, on a enregistré 93 de ces tentatives de suicide par le feu en 2005 et 54 depuis le début de l'année dans la province occidentale d'Hérat, où le phénomène a été le plus observé. Plus de 70% des victimes en meurent.
"Cela se passe dans tout le pays (...) et la tendance est à la hausse", affirme Ancil Adrian-Paul, membre de Medica Mondiale, une association à but non lucratif qui soutient les femmes et filles dans les zones de crise. L'organisation a vu des fillettes de 9 ans aussi bien que des femmes de 40 ans s'immoler par le feu, mais la plupart des cas "ne sont pas signalés à la police pour des raisons religieuses, d'honneur, de honte, de stigmatisation". "C'est la loi du silence", selon Mme Adrian-Paul, qui participait à une conférence sur l'immolation par le feu cette semaine à Kaboul.
D'après un récent rapport de l'organisation internationale de défense des droits des femmes, Womanking, "une vaste majorité" d'Afghanes subissent des violences domestiques. Six à huit mariages sur dix seraient arrangés. Plus de la moitié des Afghanes sont mariées avant 16 ans, souvent à des hommes plus vieux qu'elles de plusieurs dizaines d'années. Il est également fréquent de rembourser une dette, résoudre une dispute ou dédommager un crime de sang en donnant une ou plusieurs femmes ou filles.
Les Afghanes restent souvent considérées comme des sous-citoyens.
La directrice de la santé publique d'Hérat, Raoufa Niazi, a vu environ 150 cas ces deux dernières années. A celles qui survivent, elle dit "de porter plainte mais le gouvernement ne les aide pas. Il ne punit pas ceux qui leur font du mal. Les autorités se contentent de dire 'mais pourquoi s'inflige-t-elle cela?'"
Avec AP
9-0--2 Inondation en Afghanistan, l'aide retardée. .
Les corps sans vie de 56 personnes, dont des enfants, ont été jusqu'ici retrouvés
"Des dizaines de personnes restent manquantes. En raison du mauvais temps, les hélicoptères ne peuvent pas se rendre dans la région", a déclaré à l'AFP le chef de la cellule de secours de la province de Baghdis, Habibullah Mourghabi.
Un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan, Luke Knittig, a confirmé que les hélicoptères de l'Isaf ne pouvaient dans l'immédiat atterrir dans la zone sinistrée.
"Les progrès sont lents en raison du mauvais temps", a-t-il dit à l'AFP en soulignant que 37 tonnes d'aide humanitaire attendaient d'être délivrées ce dimanche après la "mise en place d'une plate-forme d'atterrissage".
Des camions dépêchés samedi par le gouvernement avec à leur bord quelque 200 tentes, du savon et des vêtements chauds, n'ont toujours pas pu se rendre sur place en raison de l'état des routes, encore inondées, selon M. Mourghabi.
Des pluies torrentielles sont à l'origine jeudi d'inondations dans les districts de Balamourghab et de Ghormach, non loin de la frontière avec le Turkménistan. .
Des trombes d'eau ont balayé une dizaine de villages installés le long de la rivière Mourghab, endommageant quelque 3.500 maisons de torchis, selon le ministère de la Santé.
Des pluies abondantes sont récemment tombées dans plusieurs régions de l'Afghanistan, causant souvent des inondations, alors que les habitants étaient confrontés depuis parfois des années à une importante sécheresse.
La province de Baghdis a été particulièrement touchée par la sécheresse et des centaines de familles avaient dû quitter leurs terres.
(avec Afp 09h03)
9-1 Guantanamo
Au jour le jour
18-11
Trois prisoniers ont été relâchés et transférés en Albanie, après que les autorités américaines aient décidé de ne plus les considérer comme des "combattants ennemis", ont déclaré les autorités
Le département d'Etat américain a annoncé que l'Albanie avait donné son accord pour accueillir ces anciens prisoniers -un Algérien, un Egyptien et un homme d'origine ouzbek. Leur identité n'a pas été communiquée.
"Les Etats-Unis ont fait tout leur possible pour s'assurer que ces trois détenus seront traités humainement au moment de leur libération", a déclaré le département de la Défense dans un autre communiqué. "Notre objectif clé a été d'implanter ces détenus dans un environnement qui leur permettra de reconstruire leur vie. L'Albanie va offrir cette possibilité".
(AP)
18-11
Selon le Pentagone, il reste environ 430 prisonniers dans cette prison située dans l'enclave américaine à Cuba. Certains y sont détenus depuis son ouverture en 2002.
Ces détenus n'ont pas la possibilité de contester leur détention par le biais du système juridique civil américain. Selon un nouvelle loi antiterroriste promulguée par le président George W. Bush en octobre, ils seront jugés par des tribunaux militaires.
AP
5 Guantanamo : Les Brèves
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage certaines analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
9-1- 5-1 Guantanamo: un détenu cardiaque opéré sur place ou pas du tout .
Un juge fédéral, saisi en urgence par Saifullah Paracha un détenu cardiaque de Guantanamo qui doit subir une angioplastie et demande à être opéré ailleurs, a estimé que Guantanamo était suffisamment équipée.
(Saifullah Paracha, aurait déjà été victime de deux attaques cardiaques. Il devrait se faire poser un tube de plastique permettant de mesurer la pression sanguine et le niveau d'oxygène dans son cœur)
"Le plaignant ne montre pas en quoi il risque des dommages irréparables", a déclaré lors d'une audience le juge Paul Friedman, chargé de l'affaire au tribunal fédéral de Washington.
Saifullah Paracha, un Pakistanais de 59 ans arrêté en 2003 à Bangkok, a déjà eu deux crises cardiaques et souffre de douleurs à la poitrine..
Les avocats de M. Paracha estiment que l'hôpital de Guantanamo n'est pas assez équipé pour intervenir en cas de complications et ne peut pas assurer tous les soins post-opératoires.
Quand il est hospitalisé, M. Paracha a en permanence les pieds et les mains menottés à son lit, alors que les médecins recommandent un exercice physique régulier, a affirmé son avocat, Gaillard Hunt, en demandant: "Comment va-t-il pouvoir récupérer?".
En rendant sa décision après l'audience, le juge s'est cependant déclaré "inquiet" des informations, ni confirmées ni démenties par les représentants du gouvernement, sur les menottes à l'hôpital, et a rappelé que la santé du détenu devait être "la première préoccupation".
Le juge n'avait pas de réelle marge de manoeuvre: la loi sur les détenus de Guantanamo, promulguée en octobre, ordonne l'annulation de toutes les procédures en cours devant la justice civile.
A l'exception de certains recours en urgence, toutes les décisions sont suspendues en attendant que la Cour d'appel fédérale de Washington détermine si cette disposition est conforme à la Constitution. Elle pourrait se prononcer dans les semaines ou les mois qui viennent.
(avec Afp / 20 novembre 19h03 & AP)
22-11
Saifullah Paracha, détenu de la prison de Guantanamo, a déclaré qu'il ne souhaitait pas être soigné sur place parce que les opérations d'autres prisonniers avaient été bâclées..
Saifullah Paracha, hommes d'affaires pakistanais multimillionnaire détenu à Guantanamo, "pense que deux prisonniers ont perdu leur cordes vocales après de simples ablations des amygdales, qu'un autre a perdu une partie de sa jambe parce qu'une éponge chirurgicale oubliée dans son corps s'est infectée, et qu'un quatrième a perdu un testicule pour une raison semblable", a expliqué son avocat, Gaillard T. Hunt.
Selon l'avocat, l'homme d'affaires a lancé ces accusations lors d'une conversation téléphonique qui était surveillée par l'armée.
(AP)
9-2 Provinces Afghanes
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dimanche, novembre 19, 2006

n° 73 - journal de l'Afghanistan Special dossier - 18-10

Sommaire :
1 Médias
1-1 Les musulmans et les médias.
2 Brèves
2-1 Les villageois se tourneraient de plus en plus vers les talibans.
3 Dossier & Point de vue
3-1 Jaap de Hoop Scheffer : "En Afghanistan, l'UE pourrait faire beaucoup plus".
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 usa-menace.over-blog.com : L'OTAN voudrait que l'Union Européenne s'engage beaucoup plus.






1 Médias
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
1-1 Les musulmans et les médias.
— Interview de Sandra L. Smith par Shunpiking —

Le 26 octobre 2006, Tony Seed, rédacteur en chef de Shunpiking Magazine, a interviewé Sandra L. Smith sur le sujet: Les musulmans et les médias. Sandra est la dirigeante nationale du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et la rédactrice en chef du journal quotidien du Parti, Le Marxiste-Léniniste.
* * *
Sur la question des musulmans et des médias, je veux traiter plusieurs points importants. Je n'aborderai pas les exemples courants de désinformation des médias que nous connaissons tous, et que les musulmans connaissent bien car ils en sont les victimes. Je traiterai plutôt de certains aspects de la méthode et de la prémisse de cette désinformation des médias.
Selon la théorie politique qui informe l'État-nation européen, de nombreuses nations ont existé depuis des temps immémoriaux mais seuls les États-nations de style européen ont une histoire. Cet État-nation européen a été créé au XIXe siècle sur le dos des peuples des nations colonisées. Il a encore été imposé aux peuples colonisés qui avançaient vers la libération et l'indépendance au cours de la période qui a suivi immédiatement la Deuxième Guerre mondiale. Le point de vue eurocentrique que seules les nations qui acceptent l'État-nation européen ont une histoire a servi de justification pour saper l'effort des peuples colonisés pour décider de leur mode de vie. Aux XIXe et XXe siècles, l'eurocentrisme a sapé la capacité des peuples colonisés d'établir leurs projets d'édification nationale sur la base de leur propre matériel de pensée et de constituer des États-nations qui soient dans leurs intérêts. Et aujourd'hui, alors que les projets d'édification nationale européens sont en crise, leur imposition aux peuples en lutte pour leur libération provoque des catastrophes sans précédent.
L'histoire est mémoire
Réfléchissons un instant à ceci: L'histoire est mémoire. La mémoire est intelligence. Ainsi, selon cette théorie politique seuls les peuples qui acceptent l'État-nation européen ont l'intelligence et méritent d'appartenir à la communauté internationale des nations. Seuls ces peuples sont dignes de respect.
Si vous n'avez pas d'histoire, vous n'avez pas d'intelligence. Vous n'êtes donc pas humain. Alors que les cultures de l'Orient (lui-même une notion géographique eurocentrique) sont des civilisations millénaires, si elles ne se soumettent pas et ne forment pas des États acceptables pour l'ordre anglo-américain et son élite dominante et n'adhèrent pas à des modes de vie qui lui conviennent, leur État doit être déraciné. C'est ce qui informe la «guerre à la terreur» et la désinformation médiatique anglo-américaines.
Sans comprendre cette prémisse fondamentale et sans pouvoir la rejeter en nous armant d'un guide à l'action qui serve les intérêts des peuples, nous restons vulnérables face à ceux qui exigent que différents pays prouvent qu'ils sont dignes d'être membres de ce qu'on appelle la communauté internationale des nations. Sans ce guide à l'action, nos convictions et nos croyances sont ébranlées sous le feu constant des mensonges et des remises en question.
Vengeance contre ceux qui refusent de renier leur conscience et leurs croyances
Il faut comprendre également que la «guerre à la terreur» actuelle est l'échec des projets d'édification nationale des impérialistes anglo-américains et de leur offensive sioniste pour imposer leur mode de vie aux autres. La persévération des projets échoués entrave gravement la capacité des forces impérialistes dirigées par les États-Unis à réaliser la domination mondiale. Nous assistons donc à leur vengeance. Leur obsession morbide de la défaite les enrage et les conduit à commettre tous les crimes pour vaincre l'esprit humain qui leur résiste. S'ils doivent tomber, ils sont résolus à entraîner le monde dans leur chute.
Leur politique, leur conduite et leurs réactions sont totalement irrationnelles. La «guerre à la terreur» n'est pas une manifestation de la guerre en tant que poursuite de la politique par d'autres moyens. C'est la vengeance contre ceux qui refusent de renier leur conscience et leurs croyances. La vengeance est la plus vile des émotions et la plus vile des motivations. Elle conduit directement à la désintégration des normes de conduite civilisée. Le fait que dans la «guerre à la terreur» la vengeance soit appuyée par les États et les machines militaires les plus puissants que l'humanité ait connus la rend véritablement dangereuse. Mais si nous saisissons comme il faut la méthode de la désinformation impérialiste anglo-américaine et la combattons avec nos projets d'édification nationale, alors les peuples peuvent l'emporter.
Le devoir du gouvernement est de garantir les droits du peuple et d'assurer son bien-être
Il faut bien examiner la méthode des institutions créées par l'État-nation moribond du dix-neuvième siècle. Il avait comme fonction de protéger les propriétaires mâles de race blanche qui s'étaient emparés des terres, des ressources et des marchés des autres. Ils ont imposé une théorie de la gouvernance selon laquelle les partis politiques sont des organisations primaires dont le rôle est d'organiser le vote. Ensuite, par l'élection de députés, la volonté politique claire et cohérente du peuple s'exprime sous la forme d'un gouvernement de parti. Le parti élu reçoit le mandat de traduire la volonté politique en volonté légale. La théorie politique qui informe le système est la même, que le système de démocratie représentative soit le système parlementaire, le système présidentiel ou un mélange des deux.
Les partis politiques avaient et ont pour rôle d'être les gardiens du pouvoir des propriétaires. Leur mission était d'écarter le peuple du pouvoir pendant que les détenteurs de la propriété choisissaient le parti représentant le mieux leurs intérêts. Le peuple ne devait avoir aucun rôle dans les prises de décisions établissant l'orientation de la société, dont dépendent son existence et son bien-être. Aujourd'hui, la plupart de ces partis politiques ont dégénéré en cartels. Les militants à la base sont écartés du pouvoir par une mafia qui contrôle toutes les affaires du parti. Un peu comme l'ensemble du corps politique, les militants à la base ont été réduits à un bassin de votes servant à donner sur commander un vernis de légitimité à la mafia dominante.
La conception du peuple d'un parti politique et d'une démocratie qui permettent l'émergence d'une vision de la société militant en sa faveur, est totalement contraire à ce système. La vision du peuple d'un dirigeant et d'un gouvernement dont le devoir est de garantir les droits du peuple et d'assurer son bien être est une abomination pour ce système. Lorsque la conception du peuple de la démocratie parvient à se manifester dans une élection, les impérialistes n'en acceptent pas le verdict.
Ils consacrent des milliards de dollars à ce qu'ils appellent l'établissement de la démocratie pour imposer leur conception et porter au pouvoir, dans les pays opprimés, ceux qui construiront l'État-nation sur le vieux le modèle colonial européen au service d'intérêts étrangers. C'est pourquoi quiconque s'oppose à la domination étrangère ou défend le bien-être du peuple est qualifié de terroriste et que des pays sont qualifiés d'«État voyou» et de «dictatures» faisant partie d'un «axe du mal». C'est aussi la raison pour laquelle les impérialistes et leurs médias attisent la violence sectaire entre les partis politiques, au sein des partis et entre les différentes communautés, et que leurs services secrets commettent des actes terroristes et en accusent le peuple. Dans un état de guerre civile, toute cohérence est perdue à moins que le peuple bâtisse un rempart contre elle.
L'incitation aux affrontements entre les sectes religieuses, entre les nationalités, entre les communautés et entre les partis politiques est le fait d'un État réactionnaire, qu'il soit national, étranger ou les deux. Les explications intéressées qui blâment le peuple pour la violence sectaire cachent les intérêts et les objectifs que cette violence sert.
L'histoire, la mémoire et la vision d'avenir du peuple
Dans l'histoire des peuples, les différentes communautés s'assemblent depuis les temps immémoriaux. Elles forment des nations, se dotent d'institutions publiques et elles forment des États. Elles ont également un intérêt à continuer de le faire de plus en plus largement à l'avenir, jusqu'à ce qu'il soit possible de concevoir que l'humanité elle-même abatte les frontières et s'établisse sur une base entièrement nouvelle, déterminée par la nécessité d'affirmer les droits humains dans ces conditions.
En l'absence d'un avenir sur la vieille base, les sociétés meurent et les sociétés mourantes dégénèrent et s'enlisent dans la corruption, le crime et la violence. Par contraste, les sociétés qui cherchent à se bâtir un avenir créent les moyens, les forces et le matériel de pensée nécessaires pour apporter des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées. C'est pour empêcher le peuple de trouver des solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés que les impérialistes anglo-américains imposent par la violence leur modèle dépassé de l'État-nation européen. Ce sont eux, et non les peuples, qui sont à l'origine de la violence sectaire. La désinformation, par les médias ou les agences d'État, est précisément cela: l'oeuvre d'agences secrètes de l'État qui s'acharnent à saper la cohérence du peuple, sa capacité de penser et sa capacité d'agir dans son intérêt. Le terrorisme d'État recourt aux services secrets de l'État pour attaquer des cibles civiles et ensuite blâmer le peuple. Une propagande est faite pour semer le doute sur les motifs de certaines personnes ou sur la vérité des événements. Cette méthode sert à saper la capacité du peuple de s'orienter et de penser rationnellement.
Ainsi, la seule chose qui nous sépare de la destruction, de la corruption, du crime et de la violence qui sont en train de remplacer toutes les normes de conduite humaine civilisée, c'est notre capacité de nous orienter en donnant de la valeur à ce qui sert nos intérêts et à ce qui s'oppose à ceux de nos détracteurs. Nous devons bâtir notre unité là-dessus. C'est ce que nous voulons dire par bâtir nos projets d'édification nationale. Nous seuls pouvons nous donner une vision qui fasse avancer nos sociétés.
Combattre la désinformation
Comme le mot le dit, le but de la désinformation est de renverser la mise en forme: de détruire les formes sociales, politiques, culturelles, religieuses et autres formes que les peuples se sont données. Cela comprend les sociétés organisées et les cultures auxquelles les peuples ont donné naissance et qui leur permettent de s'épanouir en tant que peuples. Ces formes dans lesquelles s'expriment nos vies et nos cultures sont le mur qui nous sépare du rêve de domination mondiale des impérialistes. Ces derniers doivent s'attaquer aux formes pour réaliser leurs desseins et nous devons les défendre. Mais au lieu de vouloir rétablir les formes passées que les impérialistes ont détruites par les attaques de l'État, en défendant notre être nous donnons naissance à de nouvelles formes, de meilleures formes. C'est seulement ainsi que nous pouvons nous épanouir.
Il ne s'agit pas de s'excuser pour les formes historiques et le matériel de pensée qui les sous-tend, mais de les défendre, comme le fait la résistance musulmane. C'est également le rôle des médias: de in-former, de donner une forme cohérence et utile au nouveau contenu.
Nous devons étudier l'objectif et les méthodes de l'information et de la désinformation et en discuter, non pas pour se plaindre, comme si nous pensions que des remèdes vont venir des dieux de la peste, non pas pour se lamenter d'avoir perdu ce qui est passé, mais pour renforcer notre résistance à la destruction, jusqu'à ce que nous puissions renverser la situation et passer à l'offensive. Au lieu de devoir établir à tous les jours ce que nous ne sommes pas, nous pourrons alors proclamer fièrement ce que nous sommes.
Les infidèles sont ceux qui n'ont pas de fidélité à leur mode de vie
Permettez-moi de m'arrêter sur un des nombreux mensonges utilisés pour désinformer notre lutte de résistance. Selon les médias impérialistes, les musulmans considèrent tous les non-musulmans comme des infidèles et leur ennemi. Je crois que c'est carrément un mensonge. C'est un mensonge parce que cette interprétation est contraire à la fière tradition de tolérance établie par l'Islam au fil des siècles. Il a non seulement permis aux peuples conquis de poursuivre leurs religions et leurs cultures, mais il les a encouragés à le faire. Il en est demeuré ainsi jusqu'à ce que ses projets d'édification nationale s'égarent en l'absence de visions renouvelées.
Mais plus important que ces vérités historiques, il faut voir que ce mensonge est conçu pour subvertir le riche matériel de pensée qui est à l'origine du projet d'édification nationale mahométan.
À l'époque, alors que la guerre tribale faisait place au besoin d'édification nationale, la corruption des quelques-uns fit obstacle à l'unification en tant que peuple. L'histoire appelait à la création d'une autorité correspondant aux conditions et aux besoins du peuple dans les conditions d'alors. Des individus corrompus y firent obstacle. Ils se servirent de leur position pour contrer l'unification en tant que peuple. C'est alors que l'Islam définit les infidèles comme étant ceux qui n'avaient pas de fidélité à leur propre mode de vie, qu'il soit islamique ou autre. Ceux-ci n'avaient aucune conscience de leurs responsabilités sociales et donc aucune conscience ou conviction. Ils étaient des lâches, des personnes sans fidélité à aucun principe.
La philosophie à l'époque servait à expliquer les rapports entres les individus et le rapport entre les êtres humains et la nature. Elle devrait le faire aujourd'hui également. Ce n'était pas une philosophie de maraudeurs selon laquelle la vérité est ce qui marche et la fin justifie les moyens.
Les peuples ayant d'autres cultures, systèmes politiques et religions qui adhéraient fièrement à leurs croyances et à leur mode de vie, et qui respectaient le droit des autres d'en faire autant, ne sont pas considérés comme des infidèles. Aujourd'hui les impérialistes sont les maraudeurs infidèles. Et comme toujours, quand les vrais infidèles ne parviennent pas à réaliser leurs objectifs avec une méthode donnée, ils s'adaptent pour survivre. C'est que pour eux, il n'y a pas de principe, il n'y a pas de culture, il n'y a que la croyance enragée que la fin justifie les moyens.
Ainsi, aujourd'hui ces infidèles s'adaptent. Ils ne parviennent pas à rallier les peuples à leur «guerre à la terreur» en démonisant ceux qui refusent de se soumettre à leur diktat. Maintenant ils prétendent respecter toutes les religions et toutes les cultures, tout en déclarant que l'«intégrisme islamique», ou ce qu'ils appellent l'«islamofascisme», et le communisme sont des idéologies de haine et que ceux qui épousent ces idéologies de haine doivent être bannis par la loi. De cette façon les impérialistes utilisent leur pouvoir et institutions d'État pour criminaliser la conscience.
Les constructions mentales qu'ils appellent «intégrisme islamique» et «islamofascisme» servent à créer le précédent qui permette de bannir par la loi toute résistance musulmane aux tentatives de l'impérialisme anglo-américain de s'emparer de pays d'Asie et d'Afrique et de supprimer également la résistance de tous ceux qui vivent dans le ventre de la bête impérialiste. Aujourd'hui, toute croyance qui fait obstacle à la cause impérialiste est attaquée sous prétexte que c'est une idéologie de haine. Aujourd'hui l'impérialisme anglo-américain veut criminaliser tous ceux qui refusent d'accepter ses valeurs, son mode de vie et son diktat. Ceux-ci sont qualifiés d'intégristes, d'extrémistes et de terroristes.
Unissons-nous à la défense des droits de tous
À mon avis, dire sa pensée est un défi de plus en plus grand dans la période qui vient. Mais c'est une bataille que les impérialistes ne peuvent pas gagner. La survie est une activité propre à l'existence animale, pas à l'existence humaine. Doté comme il l'est de la connaissance, de la capacité de concevoir le manque par abstraction, de réfléchir et de planifier, l'activité propre à l'être humain n'est pas de survivre par l'adaptation. C'est de vivre, de grandir, de s'épanouir. Si l'un adhère à des croyances fondamentalistes ou à des croyances libérales, c'est une affaire de conscience. La politisation et la judiciarisation de la croyance sont inadmissibles. Seules les choses que le public accepte de rendre publiques et de soumettre à la délibération et au sujet desquelles il se forme une conviction de ce qui est bien pour la société dans son ensemble, peuvent faire l'objet de récompense et de châtiment. Et c'est nous le peuple qui sommes le public. Ce sont nos délibérations qui comptent. Les médias ont un important rôle à jouer à informer, à mener la délibération et à former la conviction. Un point de départ serait d'accepter le monde tel qu'il est, pas tel que nous souhaitions qu'il soit. Nous acceptons les conditions telles qu'elles sont pour les transformer. Nous ne sommes pas nécessairement d'accord avec ces conditions, mais nous nous basons sur ce qui est. Nous ne pouvons nous permettre de nous laisser envahir par l'idéal du monde que nous voulons uniquement parce que nous ne sommes pas d'accord avec ce qu'il est. Nous devons choyer notre expérience directe, tirer les conclusions qui s'imposent et nous doter de guides à l'action qui nous unissent dans notre cause commune. Nous devons nous unir en défendant les droits de tous.
Ce sont quelques-unes des conclusions que moi et l'équipe rédactionnelle et technique du Marxiste-Léniniste et des journalistes qui écrivent pour Le Marxiste-Léniniste parmi les travailleurs et parmi les personnes qui luttent, tirons. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour chercher la vérité dans les faits en gardant à l'esprit l'appel de l'histoire. La notion impérialiste de la fin de l'histoire sert à nier la mémoire, c'est-à-dire nier l'intelligence pour que les peuples ne puissent s'unir sur la base d'un effort commun pour apporter aux problèmes réels des solutions viables qui servent l'humanité. Nous sommes résolus à aller de l'avant durant l'année qui vient pour qu'ensemble nous puissions faire le pas audacieux nécessaire à la défense des droits de tous.
(Paru d'abord dans le Shunpiking Magazine de novembre 2006, www.shunpiking.com. Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.)
(Paru d'abord dans le Shunpiking Magazine de novembre 2006, www.shunpiking.com. Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.)
(Paru d'abord dans le Shunpiking Magazine de novembre 2006, www.shunpiking.com.
Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.)
2 Les Brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Marc
2-1 Les villageois se tourneraient de plus en plus vers les talibansCinq ans après la chute du régime taliban, les leaders tribaux des villages situés aux alentours de l'ancienne ville de Qalat, à l'est de Kandahar, affirment que la vie n'y est pas vraiment meilleure.
La paix et les bienfaits des nouveaux développements leur échappent, disent-ils. Et ils affirment que la popularité croissante des insurgés est en bonne partie attribuable aux promesses non tenues par les forces internationales.
Les routes, les puits, les écoles et les cliniques médicales promis tardent à venir, surtout dans les régions rurales où elles sont possiblement les plus nécessaires.
«Il n'y a pas de sécurité ici, a dit Neamat Khan, un entrepreneur en construction de la région. Les appuis aux talibans augmentent à chaque jour.»
Il a fait ces commentaires au moment où une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies, la première à se rendre en Afghanistan en trois ans, était sur place pour évaluer les progrès et concevoir une nouvelle stratégie.
Même le porte-parole du Conseil de sécurité reconnaît que les choses pourraient aller mieux.
«La sécurité cette année s'est certainement détériorée», a déclaré Adrian Edwards.
Il a toutefois aussi souligné les progrès accomplis en Afghanistan depuis quelques années, notamment l'élection d'un gouvernement démocratique, l'adoption d'une nouvelle constitution et la construction de nouvelles écoles et de nouveaux puits.
M. Khan affirme par ailleurs que les villageois sont de plus en plus aigris par la fréquence à laquelle des jeunes hommes, confondus avec des insurgés, sont arrêtés par les forces de la coalition.
Les bombardements de l'OTAN ont aussi forcé des centaines d'habitants du sud du pays à quitter leurs villages et à abandonner leurs fermes.
Le chef tribal Hakim Khan croit pour sa part que les forces étrangères devraient dépenser moins d'argent pour les opérations militaires et plus pour développer des projets locaux.
De l'eau potable, des routes en meilleur état et des salaires plus élevés pour les forces de sécurité afghanes feraient davantage pour rehausser les appuis envers le gouvernement, estime-t-il.
3 Dossiers
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
3-1 Jaap de Hoop Scheffer : "En Afghanistan, l'UE pourrait faire beaucoup plus"
Propos recueillis par Laurent Zecchini
La guerre en Afghanistan n'est-elle pas en train de se transformer en une large insurrection, notamment pachtoune, contre le pouvoir du président Karzaï ? Je ne le crois pas, et je ne pense pas que l'opération de l'Alliance atlantique change de nature : son but est toujours de créer les conditions de la reconstruction et de la constitution d'un Etat de droit [nation building]. Il est vrai qu'il y a une forte résistance au Sud, qui s'explique dans la mesure où les forces de l'OTAN sont entrées dans des régions qui étaient jusque-là un no man's land pour elles, où elles se heurtent aux chefs de guerre, aux barons de la drogue et aux talibans, qui y faisaient régner leur loi.
La lutte contre le narco-trafic ne fait pas partie des missions de l'OTAN, mais dans le Sud, c'est pourtant ce que font les soldats britanniques…
La lutte contre la drogue relève de la responsabilité du gouvernement afghan. Dans ce domaine, l'OTAN ne doit pas faire autre chose que de soutenir celui-ci, en lui fournissant notamment du renseignement. De façon plus générale, l'OTAN n'a pas pour mission de "régler" les problèmes de l'Afghanistan, parce que la réponse n'est pas militaire. Le vrai problème est que l'Afghanistan n'est pas suffisamment sur l'écran-radar de l'Union européenne [UE]. Il est important que l'UE, les Nations unies, la Banque mondiale, se rendent compte qu'il s'agit d'une opération conjointe…
Cela fait des mois que vous dites cela, et vous n'êtes guère entendu…
Cet appel, en effet, n'a pas eu suffisamment de résultats. C'est pour cela que je vais insister sur cette question lors du sommet de l'OTAN à Riga [les 28 et 29 novembre]. Il faut que les chefs d'Etat et de gouvernement – dont 19 sont membres de l'Union européenne –, me soutiennent, mais il faut aussi que l'UE et les membres du G8 considèrent l'Afghanistan comme un dossier majeur, ce qui n'est pas le cas. Les réponses, c'est le retour de l'Etat de droit, la construction d'écoles, de routes, la reconstitution de l'appareil judiciaire… Nous avons un plan global pour l'Afghanistan, mais sans doute manque-t-il de repères, de rendez-vous. C'est pour cela qu'il faut, sur cette question, une planification concertée entre l'OTAN et l'Union européenne.
Vous dites que l'OTAN remporte des succès en Afghanistan, mais la communauté internationale constate que le nombre de morts et de blessés parmi les troupes internationales ne cesse de croître, que les attentats-suicides se multiplient, et elle a du mal à vous croire…
Mais regardez ce que l'Afghanistan a accompli depuis 2001 : le pays a un président et un Parlement élus, plus de 4,6 millions de réfugiés sont revenus, le nombre des enfants scolarisés a été multiplié par six depuis 2001 [soit 6 millions, dont un tiers de filles], il y a dix fois plus d'étudiants à l'université, 1 000 écoles ont été ouvertes ou construites en 2006, et 80 % de la population a accès aux soins médicaux… On ne peut vraiment pas dire que des progrès n'ont pas été accomplis ! Mais je me rends bien compte que "good news is no news" ["de bonnes nouvelles ne sont pas des nouvelles"] ! Nous sommes en train de reconstruire l'Afghanistan, mais il faut maintenir le rythme, ce qui suppose que la communauté internationale s'engage pleinement, parce que le développement de ce pays, c'est l'affaire d'une génération au moins.
Si nous Européens, Occidentaux, ne défendons pas nos valeurs essentielles, comme la lutte contre le terrorisme, sur l'Hindou Kouch [chaîne montagneuse du nord de l'Afghanistan], alors c'est l'Afghanistan qui viendra vers nous, à Paris, Amsterdam, Bruxelles…
Vous évoquez les aspects positifs, mais il y en a d'autres : l'autorité du président Karzaï ne s'exerce que dans une partie très limitée de l'Afghanistan ; il est entouré d'un gouvernement largement corrompu ; rares sont les Afghans qui estiment que leur situation matérielle et sociale s'est améliorée grâce à l'OTAN, et beaucoup n'ont pas d'autre alternative économique que de cultiver le pavot…
Ce n'est que partiellement vrai. Je ne nie pas, et le président Karzaï ne nie pas, qu'il y a de la corruption, et il est sûr qu'il y a beaucoup à faire pour l'entraînement et l'équipement de la police. C'est un domaine où l'Union européenne pourrait faire beaucoup plus. Nous sommes d'ailleurs en train de réfléchir à une mission PESD [politique européenne de sécurité et de défense] en Afghanistan pour la formation de la police. Je sais qu'il y a beaucoup à faire en Afghanistan, mais créer un Etat et des institutions fortes, cela ne se fait pas en deux ou trois ans.
Comment la communauté internationale pourrait-elle avoir confiance lorsque le chef militaire de l'OTAN, le général David Richards, dit qu'il n'a pas assez de troupes pour "gagner dans les six mois"…
On peut toujours faire mieux si on a plus de forces. Mais sur la base des effectifs dont le général Richards dispose, qui résultent de l'avis du comité militaire de l'OTAN, il a des forces suffisantes pour poursuivre cette opération. Il a maintenant plus de 30 000 hommes sous ses ordres, auxquels s'ajoutent plus de 12 000 soldats américains [dans le cadre de l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable)].
Je reconnais qu'il nous manque encore des hélicoptères, et des forces de réserve, mais il est surtout essentiel que les Etats membres de l'Alliance lèvent leurs"caveat" [les restrictions que les gouvernements imposent s'agissant de l'emploi de leurs soldats], parce que le commandant de l'ISAF [Force internationale d'assistance à la sécurité] doit avoir la marge de manœuvre pour utiliser ces forces quand et où il le souhaite. Si vous me demandez si je suis à 100 % satisfait de l'effort des Etats, je réponds non.
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

4-1 usa-menace.over-blog.com : L'OTAN voudrait que l'Union Européenne s'engage beaucoup plus.
Jaap de Hoop Scheffer voudrait que l'UE s'engage beaucoup plus en Afghanistan. Bien sûr. Il faudrait que l'UE envoie davantage d'hommes au casse-pipe. Nous n'ignorons point que l'OTAN est le bras armé des USA et plus particulièrement du Nouvel Ordre Mondial qu'ils sont en train de mettre en place où les guerres doivent se succéder et peut-être ne jamais s'arrêter. Qui a envahi l'Afghanistan et pourquoi ? Pourquoi devrions-nous envoyer des hommes se faire tuer dans des conflits qui ne nous concernent pas et surtout que nous n'avons pas provoqué ? Les Etats-Unis non contents d'envoyer les fils de l'Amérique comme chair à canons voudraient en plus que d'autres pays sacrifient aussi leurs enfants. Jaap de Hoop Scheffer, de surcroît, n'a pas honte de dire que de grands progrès ont été accomplis depuis 2001. Il ose affirmer que l'Afghanistan a un président et un parlement élus comme si nous ne savions pas que Karzaï est la marionnette des Etats-Unis et que le Parlement est composé de membres de l'Alliance qui sont pires que les Talibans. Et tous les propos de Hoop Scheffer sont à l'avenant. Il dit que le nombre d'enfants scolarisés a été multiplié par 6, qu'il y a dix fois plus d'étudiants à l'université, que 1000 écoles ont été construites et que 80 % de la population a accès à des soins médicaux. On aimerait franchement avoir ce gros ponte de l'OTAN en face de nous. Oui. On aimerait. Et qu'il nous répète ces mensonges. Car la vérité est toute autre... En réalité, Sept cents enfants et entre 50 et 70 femmes meurent chaque jour, faute de services de soins de santé. Le taux de mortalité des mères et des enfants est encore très élevé : entre 1600 et 1900 femmes sur 100 000 meurent en couches. L’espérance de vie est inférieure à 45 ans. Les femmes étant, bien sûr, les plus touchées car le taux de suicide chez elles est terriblement élevé. Selon un sondage récent effectué par UNIFEM, 65 % des 50 000 veuves à Kabul voient le suicide comme la seule issue pour s’échapper de la misère noire dans laquelle elles se trouvent. De plus, le sondage prouve que la majorité des femmes afghanes sont victimes de violence psychologique et sexuelle. Dans un pays qui a besoin d’énormément d’efforts de reconstruction, 40 % de la main-d’œuvre est au chômage, et une vaste majorité vit au-dessous du seuil de la pauvreté. L’Afghanistan se classe 175e sur les 177 pays de l’indice du développent humain de l’ONU. Parallèlement ce pays a reçu 12 milliards de dollars, et qui s’est vu promettre encore 10 milliards de dollars au congrès à Londres l’année passée. Mais cet argent finira principalement dans les poches des seigneurs de guerre, pour qu’ils puissent mieux opprimer le Peuple. Car les crimes et les actes de brutalité commis par les seigneurs de guerre extrémistes persistent, et ce, sous le nez des troupes américaines et de l’ISAF. Tout comme la marionnette Hamid Karzai a mis les seigneurs de guerre au pouvoir et leur donne des postes supérieurs. Par exemple, cette année, il a nommé treize anciens commandants, avec des liens à la contrebande de drogues, au crime organisé et aux milices illégales, à des de postes de hauts dirigeants au sein de la police.
Lire le témoignage de la député afghane 3-1 elle est sûrement plus crédible que Jaap de Hoop Scheffer, autre marionnette des Etats-Unis... on commence vraiment à en souper de toutes ces "menteries"... les seules choses qui ont progressé en Afghanistan, c'est la culture du pavot et le pompage du pétrole. Ca, par contre, il n'en parle pas.

Presse Canadienne
Qalat, Afghanistan
http://www.cyberpresse.ca/article/20061114/CPACTUALITES/61114277/1019/CPACTUALITES